Presse enrubanneuse
Gagner en temps et en qualité de fourrage
Presse enrubanneuse
La presse enrubanneuse permet d´effectuer deux opérations en une et donc de gagner en temps de travail. La combinaison du pressage et de l´enrubannage en une seule opération permet de réaliser un enrubannage en conditions idéales : dès la formation de la balle, les fermentations peuvent démarrer.
Elle permet également de réduire la quantité de ficelle ou de filet qui maintient la balle
car celle-ci subit moins de contraintes entre le pressage et l´enrubannage. On réduit ainsi le nombre de personnes et de matériels à intervenir sur le chantier.
Parmi l´offre des presses enrubanneuses, on peut d´abord distinguer les presses à chambre fixe ou variable (uniquement chez Krone) qui intégrent à l´arrière une table d´enrubannage. C´est ce que proposent Krone, Claas, Vicon, John Deere, Welger et Orkel. Le constructeur autrichien Göweil de son côté, a mis sur le marché depuis cinq ans, une enrubanneuse sur châssis porteur sur lequel s´intègre tout type de presse à balles rondes. Cette architecture présente une longueur totale plus importante. Les roues de la presse sont démontées, puisque le châssis de l´enrubanneuse dispose de son propre essieu tandem. Pour toutes ces machines, la partie enrubannage peut servir à grouper les balles lors de la récolte de la paille ou du foin. Elle est aussi démontable pour utiliser la presse seule, hormis pour la Combi-Pack de Krone. La Bio de Taarup se différencie des autres machines puisque la balle est enrubannée en restant à l´intérieur de la presse. Cette machine se démarque également par sa compacité et son poids limité à trois tonnes. « La visibilité sur la balle au cours de l´enrubannage, grâce à l´ouverture dans le capot et à la forme de celui-ci, a également séduit les acheteurs », remarque David Leroyer, chef de produit fenaison chez Taarup.
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Pour réaliser l´enrubannage en un passage la presse enrubanneuse peut paraître moins polylalente
qu´un attelage avec une enrubanneuse tractée derrière la presse. Elle est cependant plus manouvrable.
La phase de transfert de la balle est délicate
Hormis pour la Bio, le cycle de fonctionnement des presses-enrubanneuses comporte une phase délicate de transfert de la balle de la presse vers l´enrubanneuse. Cette phase peut poser problème dans les dévers, car la balle se met en travers si elle n´est pas correctement guidée vers l´enrubanneuse. Le système de transfert de la balle est différent suivant les machines. La plupart des constructeurs adoptent un dispositif intermédiaire qui recueille la balle à la sortie de la presse et la bascule ensuite sur la table d´enrubannage. Sur la presse Krone Combi-Pack à chambre variable, c´est un tapis à barettes qui assure ce transfert. « Du fait de la plus grande distance entre la presse et l´enrubanneuse (parce que la porte de la presse est plus longue), le système à basculeur n´était pas utilisable », explique Markus Griebel, chef produit Krone pour la France. Göweil et John Deere adoptent un système original sans manipulation intermédiaire de la balle : c´est la table qui s´avance sous la presse pour réceptionner la balle et recule ensuite en position d´enrubannage.
©TAARUP |
Dans la presse enrubanneuse Bio de Taarup
la balle reste dans la chambre de la presse durant l´enrubannage
En ce qui concerne l´enrubannage proprement dit, tous les constructeurs ont aujourd´hui adopté des systèmes à double bras pour accélérer cette opération. Durant la phase d´enrubannage, la Bio de Taarup doit s´arrêter car elle ne peut plus presser. Cependant, selon un essai effectué par le magazine allemand Top Agrar, le rendement de chantier de cette machine est équivalent à celui des autres concepts de presse-enrubanneuse. David Leroyer en explique les raisons : « Le liage dure moins longtemps, car il n´y a besoin que d´un tour et demi de filet (puisque la balle n´est pas manipulée entre le pressage et l´enrubannage). Il n´y a pas non plus de temps de transfert entre presse et enrubanneuse. Au final, entre l´ouverture de la porte et le déchargement de la balle enrubannée, il ne se passe que vingt secondes, pour appliquer six couches de film. » Quelle que soit la machine, les débits de chantier se situent aux environs de trente balles par heure, avec des écarts en fonction des conditions de chantier (taille des parcelles et des andains, puissance du tracteur...). Il faut prendre en compte le fait que les incidents qui ralentissent tout chantier d´enrubannage, qu´ils se situent au niveau de la presse (bourrage, problèmes de liage) ou de l´enrubanneuse (film déchiré...) sont ici concentrés sur une seule machine. Les arrêts peuvent donc être plus fréquents qu´avec une presse seule.
Pour éviter les déformations et les perforations, des systèmes de mise à plat de la balle
La demande des utilisateurs de presse enrubanneuse pour les systèmes de mise à plat de la balle sur-le-champ se développe fortement.
A cela deux raisons principales : ces machines qui viennent des pays nordiques, sont adaptées pour travailler avec un fourrage qui ne comporte que des petites tiges et avec huit couches de film. En France, les fourrages sont coupés très ras, ce qui donne des tiges plus résistantes, et ils comportent souvent des grosses tiges (luzerne). Or nous n´appliquons généralement que quatre ou six couches de film. Il y a donc des risques de percer le film en déposant la balle sur sa face ronde, qui est la plus sensible. Mise à plat, la balle se déforme également moins, au cas où elle reste longtemps sur le champ. Enfin, l´adhérence du film sur la balle est meilleure dans cette position, et les tuyaux d´air qui peuvent se former sur les faces plates sont supprimés.
De plus en plus de constructeurs proposent de tels systèmes. Chez Krone par exemple, cette option est facturée 1 600 euros.
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« J´ai acheté la presse enrubanneuse Combi-Pack 1250
d´abord pour des raisons de main-d´ouvre », explique Fabrice Neveu.
Fabrice Neveu démarre sa troisième campagne avec une Combi-Pack 1250 de Krone. « Je l´ai achetée d´abord pour des raisons de main-d´ouvre. N´ayant plus de salarié depuis fin 1999, j´ai choisi de modifier mon matériel. » Il n´était pas question pour lui de cesser de faire de l´enrubannage. Ce fourrage est bien adapté à l´obtention de repousses en fin de printemps, mais aussi à la pratique du plein air qui est la règle pour la quasi-totalité des 150 vaches charolaises du troupeau. « Je me suis alors laissé séduire par le système de presse enrubanneuse, que je trouve pourtant onéreux. J´ai acheté seul cette machine pour 290 000 F ». L´engin est de dimensions impressionnantes (près de 3 mètres de large pour 6 mètres de long) et il utilise un 110 chevaux pour le faire fonctionner. « Depuis deux ans, je récolte environ 1 000 bottes d´enrubannage et 500 bottes de foin avec cette machine auxquelles il faut ajouter quelques hectares de paille.En matière de débit de chantier, ça ne va pas beaucoup plus vite qu´avec l´ancienne méthode, même si une seule personne et une seule machine suffit pour faire deux opérations en une. De plus, sur le plan technique, il m´a fallu quelques hectares pour m´habituer au fonctionnement de ce nouvel équipement.
3000 balles /an pour rentabiliser une telle machine
Pour sa première campagne, Philippe Ardaens, entrepreneur à Camphin en Pévèle dans le Nord, a réalisé 6 800 balles avec son combiné Vicon RF 130 Bale Pack. C´est un problème de main-d´ouvre, qui l´a poussé à réfléchir à cet investissement. Il travaillait auparavant en chantier décomposé : les agriculteurs devaient ramener eux-mêmes les balles du champ et celles-ci étaient enrubannées à poste fixe à la ferme. Avec la presse enrubanneuse, il estime avoir supprimé une grande partie des temps morts liés au chantier décomposé et avoir gagné en qualité du fourrage. « Avant la balle pouvait ramasser de la terre ou de la bouse à la sortie de la presse ou lors des manipulations à la ferme. »
A l´utilisation, la balle enrubannée est déposée au sol en marche, pendant le pressage de la balle suivante. « On ralentit un peu au moment de la dépose de la balle, précise-t-il. Au début, on ne le faisait pas et on a eu des problèmes de déchirement du film ». Le débit moyen est d´environ 25 balles par heure.
En achetant plastique et filet en grandes quantités, il obtient un coût de plastique par balle de 2,44 euros et 0,61 euro pour le filet (deux tours). Il estime qu´il faut un potentiel de 3000 balles par an pour rentabiliser une telle machine.