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Filière viande bovine européenne : de meilleures perspectives pour fin 2021

Covid-19, Brexit, forte baisse du prix des JB et broutards… 2020 fut une année compliquée au sein du marché communautaire. Toutefois, le début 2021 laisse présager une légère embellie côté prix pour la viande bovine.

Le début 2021 laisse présager une embellie côté prix pour la viande bovine au second semestre. © C. Delisle
Le début 2021 laisse présager une embellie côté prix pour la viande bovine au second semestre.
© C. Delisle

Les confinements successifs liés à la Covid-19 ont largement contribué à malmener le marché de la viande bovine de l’Union européenne au cours de l’année 2020. « La fermeture des restaurants et des écoles a entraîné une diminution de la consommation globale de la viande bovine, au sein de l’UE à 27, de 2 % entre 2019 et 2020 et ce, malgré le report des achats dans les circuits de détail », rappelle Caroline Monniot, chef de projet bovin viande au département de l’économie de l’Institut de l’élevage.

Lire aussi : Des prix pour la viande bovine prévus à la hausse en Europe sur le second semestre

La situation est toutefois assez différente d’un État membre à l’autre. Les pays du Sud de l’UE ont été davantage affectés. Plusieurs raisons à cela. À commencer par un confinement particulièrement strict au printemps dans des pays comme l’Italie, l’Espagne ou la France. Les pays du Sud de l’Europe n’ont par ailleurs pas pu compter sur le tourisme pour écouler une partie de la viande. Enfin, dans ces pays, le pouvoir d’achat a été largement mis à mal par l’arrêt d’un certain nombre d’activités. Ainsi, la baisse a été singulièrement marquée en Espagne (- 8 %). D’autant plus que dans ce pays la moitié des dépenses des ménages pour la viande bovine s’effectue hors domicile.

Lire aussi : Viande : le Brexit accentue le manque de main d’œuvre au Royaume-Uni

Dans les pays du Nord, une stabilisation, voire une hausse de la consommation de viande bovine, a été observée. Dans certains d’entre eux, les premiers confinements ont été un peu moins stricts. Ce sont par ailleurs des pays où les gens voyagent beaucoup et notamment à destination des pays du Sud de l’Europe. Enfin, pour certains, les aides ont été plus directes en faveur de la consommation, comme pour l’Allemagne.

Lire aussi : Brexit : « La lenteur des contrôles à l’entrée de l’Irlande du Nord pourrait poser problème »

Chute des importations de 20 %

Si les abattages sont restés quasi stables, les importations de l’UE à 27 en provenance des pays tiers ont chuté de 20 % et ce, quelle qu’en soit l’origine (Royaume-Uni, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay…). Leur consommation, principalement en restauration, contribue largement à expliquer ceci.

Les exportations de l’UE à 27 ont, quant à elles, progressé de 1 % par rapport à 2019. La baisse de la consommation au sein de l’UE a entraîné une hausse des disponibilités exportables vers les pays tiers, notamment en viandes congelées. « Les phases d’engorgement du marché en 2020 ont poussé les opérateurs à congeler de la viande (+ 31 000 téc de viande congelée exportée alors que la viande réfrigérée exportée a réduit de 20 000 téc entre 2019 et 2020). » Globalement, les exportations vers les pays européens autres que l’UE sont restées stables, alors que celles vers l’Afrique du Nord ont chuté, directement impactées par la baisse des disponibilités en viande réfrigérée. À l’inverse, les exportations à destination des pays d’Asie et d’Amérique du Nord ont évolué positivement. La forte demande asiatique et les clusters dans les abattoirs d’Amérique du Nord ont permis à l’Europe de trouver un débouché à l’export.

Lire aussi : La Chine fait s’envoler les cours des matières premières pour l’engraissement des bovins

Baisse des échanges intracommunautaires

Au sein du marché de l’Union européenne, les volumes échangés, en augmentation jusqu’en 2019, ont chuté en 2020 (- 8 %) et ce, dans quasiment tous les États membres. En effet, la viande importée entre États membres est principalement destinée aux secteurs de la restauration hors domicile.

En France, la baisse des flux s’élève globalement à - 3 % par rapport à 2019, avec des baisses assez fortes vers l’Italie et la Grèce mais compensées en partie par une hausse des flux vers le marché allemand. « Les expéditions de viandes polonaises (+ 1 %) et espagnoles (+ 9 %) ont largement contrarié nos marchés exports (Italie et Grèce) en 2020 du fait de prix extrêmement bas. La Pologne et l’Espagne sont ainsi les seuls États membres à avoir vu croître leurs exportations de viande bovine », souligne Caroline Monniot.

Lire aussi : L’Irlande toujours conquérante même dans l’adversité sur le marché de la viande bovine

L’Irlande a baissé ses flux de 11 % vers les autres pays de l’Union européenne (UE à 27), alors qu’ils sont restés stables vers le Royaume-Uni. « Les Anglais ont consommé davantage de viande bovine. De plus, la viande irlandaise reste bien implantée dans les circuits de détail et ce malgré le Brexit. Les ventes hollandaises et allemandes ont également bien chuté (respectivement - 10 et - 11 %) », note Noreen Lanigan, directrice Europe et Amérique du Nord à Bord Bia, organisme de promotion pour l’agriculture et l’agroalimentaire irlandais.

Les flux intra-européens pèsent beaucoup sur ce marché car si on totalise ces six États membres qui exportent de la viande bovine, on atteint 75 % des volumes échangés sur le marché communautaire.

Des inégalités au sein de l’Union européenne

Rédaction Réussir

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