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Équarrissage : l’Etat apporte son soutien pour un retour à la normal rapide

L’État apporte son soutien aux usines d'équarrissage ayant connu de fortes perturbations, afin de les désengorger et d'assurer un retour à la normal le plus rapide possible. Néanmoins, cette crise traduit la vulnérabilité de l’équarrissage français face aux pics de mortalité.

La collecte d’équarrissage a repris normalement le 20 août 2024 « avec quelques perturbations résiduelles localement », annonce le ministère de l’agriculture dans un communiqué du 23 août, après de fortes perturbations dans la moitié nord de la France causées par la saturation des usines de Vénérolles dans l’Aisne, et Saint-Langis dans l’Orne. Il affirme que « des solutions ont été mises en place, en lien avec toutes les entreprises du secteur, afin de permettre un traitement en toute sécurité des matières ainsi qu’une reprise totale des collectes et un rétablissement de l’activité des deux sites ». Les stocks de matières avoisinaient les 800 tonnes en début de semaine dernière.

« Nous compatissons avec les éleveurs impactés par les retards de collecte. Tous les équarrisseurs ont été sollicités et donnent leur meilleur effort pour rétablir la situation », affirme Hervé Fumery, président du Sifco (1). 

Lire aussi | Équarrissage : la collecte des cadavres est perturbée dans plusieurs départements

Une réflexion sur la gestion des situations de crise est entamée

Si les pics de chaleur posent problème par l’accélération de la dégradation des cadavres, les épizooties ajoutent elles aussi leur lot de surmortalité : fièvre catarrhale ovine de sérotypes 3 et 8, maladie hémorragique épizootique, influenza aviaire… « Dans certaines zones, le nombre de demandes d'enlèvement a doublé », chiffre Hervé Fumery, . 

L’équarrissage français est en effet dimensionné pour fonctionner « en temps de paix », et non pour absorber des situations de crises. Celles-ci « induisent assez rapidement une embolie du système en raison notamment de la saturation de l’outil industriel, d’un manque d’anticipation dans la mise en place de solutions alternatives, d’un manque d’implication des filières et de la difficulté pour l’État de piloter un dispositif qui repose en grande partie sur des marchés privés », peut-on lire dans un rapport du CGAER publié en avril 2023, qui tire les conclusions de l’épisode d’influenza aviaire particulièrement intense de 2022. 

« Des échanges ont commencé entre le ministère de l'Agriculture et les équarrisseurs afin de se donner les moyens d’absorber ces pics de mortalité, qui sont de plus en plus fréquents », affirme Hervé Fumery. Aujourd'hui, des contrats entre les équarrisseurs et l’État prévoient les modalités d'intervention et de financement des interventions de dépeuplement pour influenza aviaire, ainsi que pour la fièvre porcine africaine si elle venait à gagner le territoire français,  « mais rien n'est prévu pour gérer les pics de mortalités directement liés aux maladies. L’épisode que nous venons de vivre montre que le système manque de rapidité ».

Lire aussi | FCO 3 et 8 et MHE : FNSEA et JA appellent l’Etat à commander plus de doses de vaccin

Que faire en attendant l'équarrisseur?

« Nous recommandons aux éleveurs d'éloigner le cadavre pour limiter les nuisances, autant que cela est possible en restant accessible au camion de ramassage. Il vaut mieux éviter de recouvrir les cadavres par des bâches en plastiques, car elles accélèrent le processus de décomposition. De la paille peut être utilisée à la place. L'usage de la chaux est lui à proscrire, car celle-ci réagit lors du traitement et nuit au bon fonctionnement de l'usine d'équarrissage. 

(1) Syndicat des industriels français des coproduits animaux, dont font partie les équarrisseurs.
 

Rédaction Réussir

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