Quel bilan tirez-vous de la cinquième édition des journées Made in viande, organisée du 22 au 29 mai dernier, sur l’ensemble du territoire français ?
Jean-François Guihard - « Le bilan global de cette dernière édition est plutôt très positif avec un nombre important de portes ouvertes (908) et une répartition avoisinant les 50 % aval, 50 % amont. Ce dernier chiffre montre une certaine cohérence de la filière avec une bonne représentation de chaque maillon. En plus des artisans bouchers, charcutiers et tripiers (348 entreprises), de très nombreux professionnels du secteur élevage et viande participent à ces portes ouvertes : élevages (372), marchés aux bestiaux, centres de tri des animaux (17), entreprises d’abattage, de découpe et de transformation des viandes et charcuteries (89), boucheries de grandes et moyennes surfaces (36), restaurants collectifs (44).
Le qualitatif est primordial. On a privilégié la qualité à la quantité pour favoriser une vraie implication des professionnels ouvrant leurs portes. »
Ces journées restent-elles opportunes ?
J. - F. G. - « Oui. Plus que jamais la filière doit s’ouvrir ! On n’a pas honte de notre métier. On n’a pas à se cacher. On en est fiers au contraire. Aussi, ces journées sont l’occasion pour nous de mettre en lumière le savoir-faire de notre filière et de montrer notre implication quotidienne pour offrir une viande de qualité. Le consommateur peut ainsi venir échanger avec des professionnels de la viande en toute convivialité. »
Les rencontres Made in viande sont-elles adaptées aux évolutions de la consommation et des consommateurs ?
J. - F. G. - « Nos journées répondent bien aux évolutions actuelles : consommer mieux mais de façon plus responsable. Avec cette initiative, on permet aux consommateurs de mieux comprendre les différents métiers de la filière viande et, ainsi de consommer de manière éclairée, en quantité raisonnée, tout en privilégiant plaisir et qualité, équilibre et variétés, local et durabilité. Ce genre de manifestation représente ainsi un très bon vecteur de communication pour illustrer l’évolution des pratiques de notre filière en réponse aux attentes de la consommation d’aujourd’hui. »
Touchent-elles suffisamment les jeunes urbains, consommateurs de demain ?
J. - F. G. - « Les journées Made in viande ne touchent peut-être pas suffisamment les jeunes urbains. On a encore des efforts à fournir pour les sensibiliser. Toutefois, le volet jeune est déjà bien présent avec un grand nombre d’établissements scolaires (primaires, collèges et lycées) inscrits à au moins une porte ouverte (278). À l’heure actuelle, on doit faire face à des campagnes de désinformation des antiviandes, pas équitables dans leurs propos et qui visent le sensationnel. Nous, professionnels de la filière, on ne souhaite pas rentrer dans cette démarche. L’année prochaine ces rencontres seront renouvelées avec des évolutions pour être toujours plus proche du consommateur. L’édition 2019 a répondu à nos attentes avec de nombreux retours positifs notamment dans les médias locaux. Un exploitant ou un boucher sont connus dans leur milieu. C’est donc à l’échelle locale qu’il faut travailler pour que le message positif obtenu rejaillisse à l’échelle nationale. »
« C’est le mieux qui prime »