Quelle équivalence économique entre paille et fumier ?
La chambre d’agriculture de la Vienne avait réalisé en 2019 une étude pour évaluer la valeur économique de la paille et son équivalence avec celle des fumiers. Ces données ont pu être depuis actualisées.
La chambre d’agriculture de la Vienne avait réalisé en 2019 une étude pour évaluer la valeur économique de la paille et son équivalence avec celle des fumiers. Ces données ont pu être depuis actualisées.
Que ce soit en conjoncture historique, dans la conjoncture exceptionnelle du printemps 2022, comme dans celle de l’automne 2023, l’équivalence économique entre paille et fumiers établie sur la base des éléments fertilisants est quasi stable.
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« Les valeurs des minéraux s’équilibrent pratiquement et l’actualisation du coût des chantiers d’épandage est marginale une fois ramenée à la tonne de fumier », explique Olivier Pagnot de la chambre d’agriculture de la Vienne.
Une tonne brute de paille équivaut à 1,10 tonne brute de fumier de bovins
D’après cette étude, l’équivalence économique s’établissait au plus fort de la crise à 1 tonne brute de paille de céréales pour 0,8 tonne brute de fumier bovin au printemps 2022. « À l’automne 2023, on trouve une valeur très proche, de 1 tonne brute de paille équivalente à 1,10 tonne brute de fumier de bovins », calcule Olivier Pagnot.
On prend ici des taux d’humidité et une teneur en minéraux du fumier standard. Dans les échanges paille fumier, souvent après une pesée pour avoir un repère, le compte est en général fait en nombre d’épandeurs. Cette évolution dans l’équivalence entre paille et fumier est donc difficilement apparente en pratique.
Une tonne brute de fumier à 23 euros en 2023
Si le rapport entre les deux matières est robuste à la conjoncture, leur valeur économique a beaucoup évolué depuis la flambée des cours des engrais. La valeur économique sur les éléments minéraux pour une tonne de fumier de bovins viande à 20 % MS était de 11 euros en conjoncture historique (2019), puis 20 euros durant l’automne hiver 2022 avant de passer à 28 euros en mars 2022. Il est revenu à l’automne 2023 à 17 euros. « Au final, en 2023, le coût d’une tonne brute de fumier de bovins est de 23 euros en comprenant minéraux et humus, et l’épandage est assuré par l’éleveur qui aurait dû le faire sur son exploitation s’il avait acheté sa paille », explique Olivier Pagnot.
Une méthode qui tient compte des minéraux, de l’humus et des frais de mécanisation
L’échange paille fumier se construit sur une équivalence entre produits raisonnée à partir de la valeur fertilisante du fumier, de sa valeur humique, et du travail réalisé par l’une et l’autre des deux parties.
La proximité entre les parcelles de céréales à paille et le gisement de fumier, la fidélisation des échanges entre éleveur et céréalier sont des éléments qui entrent aussi en considération dans l’organisation de l’échange. Intervient également le fait qu’on épand le fumier sur une surface plus petite que celle sur laquelle la paille a été prélevée, induisant un délai plus long pour le retour des éléments au sol.
Arvalis propose une calculette pour les échanges paille engrais de ferme
L’Institut du végétal met à disposition gratuitement un outil de calcul d’équivalence paille fumier, disponible sur tous les supports (ordinateur, smartphone et tablette).
La « calculette » permet de déterminer trois types d’équivalence : l’équivalence en humus, l’équivalence économique basée sur les valeurs en éléments fertilisants, et l’équivalence globale qui tient compte du coût des éléments fertilisants et de la main-d’œuvre et des charges de mécanisation.
La simulation se réalise en quelques clics. Des valeurs par défaut sont intégrées dans le calcul à tous les niveaux, avec des mises à jour régulières, et elles peuvent être modifiées avec ses données personnelles - notamment les teneurs en N, P2O5, K2O et MgO des effluents d’élevage et le prix de l’unité d’engrais.
La calculette propose trois types de paille (céréales, pois ou colza) et, pour l’élevage de bovins, on peut arbitrer entre compost et sept types de fumiers. On peut définir la répartition des tâches entre le céréalier et l’éleveur.
Il est possible de compléter le résultat avec ses propres tonnages ou encore de choisir le type de ratio (1t de paille pour X t de fumier ou 1t de fumier pour X t de paille).
Côté biblio
Pour faciliter la mise en place de relations pérennes céréaliers-éleveurs, des outils sont téléchargeables sur le site de la chambre régionale d’agriculture Centre-Val de Loire en rentrant dans le moteur de recherche Cerel.
