Diarrhée : il faut ce qu'il faut
La nouvelle n'est pas toute fraîche mais je vous la livre quand même. "Les agents de santé devraient rappeler que l'allaitement doit se poursuivre pendant l'épisode de diarrhée, traiter la déshydratation avec une solution réhydratante ou une perfusion intraveineuse dans les cas sévères de déshydratation, utiliser des antibiotiques uniquement dans les cas nécessaires, c’est-à-dire en présence d'une diarrhée sanglante et s'abstenir de donner des médicaments anti-diarrhéiques… "(1). Pour qui sont établies ces recommandations ? Pour les quelques millions de nourrissons qui chaque année dans le monde souffrent de diarrhée aiguë. Et qui a écrit ces lignes ? L'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef réunis. Ah bon ! Eh oui et pour nos veaux c'est pareil. Laissons-les avec leurs mères autant que possible, ils téteront, donnons-leur souvent (toutes les 4 heures dit l'OMS) et dès le tout début de la diarrhée du réhydratant et c'est à peu près tout ce qui permet de réduire la mortalité et la durée de convalescence… des nourrissons chez qui ce sont aussi des cryptosporidies, du rotavirus, du torovirus et quelques colibacilles pathogènes qui sévissent avec des mécanismes morbides en tout point semblables à ceux qui frappent nos veaux.
Refaire copieusement les niveaux !
Reste à savoir combien de réhydratant il faut leur apporter dès l'apparition de la diarrhée, sans jamais attendre les premiers signes de déshydratation et d'acidose. En attaquant très vite cette réhydratation, six litres par jour pour un bon veau qui continue de téter est un objectif raisonnable, mais si la réhydratation tarde un peu et que le veau se déshydrate et n'a plus très envie de téter, il faut pouvoir monter à 10-12 litres de liquides en combinant toutes les voies pour satisfaire à ses besoins normaux, combler le déficit et accompagner les pertes à venir. Et pourquoi l'OMS bannit-elle les anti-diarrhéiques symptomatiques ? Parce qu'ils n'ont pas fait la preuve de leur intérêt pour limiter les pertes hydriques et ioniques et qu'ils peuvent parfois ralentir la guérison.
(1) http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/68718/1/WHO_FCH_CAH_04.7_fre.p…