Des vétos ruraux moins nombreux
Progression du nombre de vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre, féminisation accrue de la profession, recul de l’exercice individuel, recul de l’exercice à dominante rurale et progression du salariat en exercice libéral : telles sont les grandes tendances qui se dégagent de l’Atlas démographique de la profession vétérinaire récemment réalisé à l’initiative du Conseil de l’ordre des vétérinaires. À travers plus de trois cents pages d’un document en libre accès sur le site de cet organisme (veterinaire.fr), le lecteur découvrira toutes les statistiques disponibles pour l’année 2016 pour cette profession. « En cinq ans, le nombre de vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre progresse de 11 % (+ 1 982 diplômes). Si le nombre d’hommes diminue de 1,6 % (- 147 diplômes), les femmes progressent de 26 % (+ 2 129 diplômes) », souligne cet atlas qui sera régulièrement mis à jour chaque année.
Les vétérinaires salariés du secteur libéral sont une population dynamique. Elle progresse de 3,9 % en cinq ans (30,6 % en 2015) alors que les vétérinaires libéraux en exercice individuel diminuent de 3,7 % dans le même temps (17,9 % en 2015) La médecine et la chirurgie des animaux de compagnie exercée de manière exclusive ou prédominante, concernent 68,9 % des vétérinaires en 2015 (+ 5,1 % en cinq ans).
Moins de vétos spécialisés en animaux de rente
A contrario, le nombre de vétérinaires exerçants, de manière exclusive ou prédominante la médecine et la chirurgie des animaux de rente, se contracte de 3,2 % en 5 ans (22,8 % en 2015). Le solde entre les entrants et les sortants est d’ailleurs significativement négatif pour les vétérinaires déclarant une compétence principale pour les animaux de rente, ce qui à terme pourrait se traduire par quelques difficultés dans certaines zones.
« Le maillage vétérinaire est confronté à des facteurs de risques qui nous amènent à penser qu’il peut se passer quelque chose d’ici cinq à dix ans », a déclaré Jacques Guérin, président de l’Ordre national des vétérinaires, lors de la présentation de ce document. Pour les élevages d’animaux de rente, les problèmes émergents se situent par exemple en Centre-Val de Loire, où la densité d’élevage est la plus faible mais également en périphérie des grandes agglomérations. « Ce qui permet aux vétérinaires de rester dans les territoires, c’est l’activité canine. Mais quand on fait plus de 80 % de canin, la balance rurale est en risque. »
Une féminisation croissante
Le pourcentage de femmes inscrites au tableau de l’Ordre est passé de 41,31 % au 31 décembre 2010 à 48,56 % au 31 décembre 2015 (+ 7,25 %). Cette proportion va continuer à croître dans les années à venir. Parmi les 28,7 % de vétérinaires âgés de moins de 35 ans, 70,8 % sont des femmes. Cette situation est totalement inversée pour leurs aînés. 16,8 % des vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre sont âgés de plus de 55 ans et 83,5 % d’entre eux sont des hommes.