Des pneumopathies à l'herbe
En avril, ne te découvre pas d’un fil. Mais en juin ? Hé bien, en juin, les mères et leurs veaux sont dehors et les problèmes sanitaires sont généralement terminés. Il y en a vingt-quatre dans ce lot sorti à l’herbe depuis cinq semaines, âgés de 3 à 5 mois. En voilà un à la traine, pas bien et, semble-t-il, essoufflé. Avec ce mois de juin venteux-pluvieux et ses matins frais, il aura tout simplement attrapé un coup de froid… Une fois le traitement du protocole de soins administré, il n’y a plus qu’à attendre la guérison. Mais le lendemain le veau est mort. Cinq jours plus tard, un autre veau présente les mêmes symptômes et meurt le lendemain malgré le traitement antibiotique et anti-inflammatoire. Il est rapidement autopsié. Le cortège de lésions pulmonaires ne laisse aucun doute sur l’origine de la pneumonie : l’origine est virale, avec beaucoup d’arguments en faveur du virus RS qui ne s’y prendrait pas autrement pour tuer. Voilà que ça se complique car aucun des veaux n’est vacciné contre ce virus et les deux malades repérés en sont morts.
Et voilà que ça continue
Ce n’est évidemment pas l’antibiotique qui va venir à bout du virus, probablement dispersé par quelque primipare stressée, virus qui se propage maintenant par contact des veaux les uns avec les autres à l’occasion des rencontres et des jeux. Les deux jours suivants ajoutent chacun un mort de plus au compteur. Nous voilà à quatre, tous issus de primipares, et une nouvelle autopsie confirme la première observation. Quand cela va-t-il s’arrêter ? D’un côté, on pourrait rentrer tout le monde pour vacciner au plus vite les jeunes par voie nasale, mais en les rentrant on va très probablement assurer du même coup leur contamination en les rapprochant les uns des autres dans le couloir de contention et en les manipulant. D’un autre côté, il faut bien constater que l’épidémie s’est quand même propagée au pâturage… C’est un dilemme. Parvenu à ce stade, l’éleveur a préféré ne pas manipuler ses veaux et le compteur s’est arrêté là.