Bovins viande
Dans l´Indre, des Limousines aux « Sabots d´or »
Bovins viande
A Palluau dans l´Indre, Roger et Vincent Benoît conduisent un troupeau d´une centaine de Limousines récemment constitué et exploitent une centaine d´hectares de culture. Ils viennent d´obtenir le Challenge des « Sabots d´or ».
Dans le département de l´Indre, sur les hauteurs dominant la vallée où coule la rivière qui a donné son nom au département, la céréaliculture domine. Les prairies se font même rares. Pour autant, Roger Benoît n´a pas entièrement cédé à cette tendance qui laisse la part belle à la charrue. L´élevage bovin demeure incontournable sur son exploitation. Cette production est même suivie et gérée avec beaucoup d´attention, comme en témoigne l´obtention cette année du Challenge des Sabots d´Or pour la race limousine. Le troupeau est pourtant relativement récent. Au départ uniquement composé de Charolaises, les vaches rousses ont progressivement remplacé les vaches blanches à partir du milieu des années quatre-vingt. « J´ai d´abord utilisé un taureau limousin pour faire du croisement. Puis en 1986, j´ai acheté 12 génisses et quelques vaches limousines dans le sud de l´Indre. Comme ces dernières ont toutes bien produit dès le départ, la conversion du troupeau a ensuite été très rapide », précise Roger Benoît.
Un taux de renouvellement d´environ 20 %
Le changement de race incite également simultanément cet éleveur à utiliser les services de Bovins Croissance et du Herd-book limousin. Depuis, les effectifs se sont régulièrement accrus, notamment en 2001 en prévision de l´installation de Vincent (un Gaec a été formé le 1er janvier 2002). Le troupeau comptabilise aujourd´hui une centaine de mères contre 64 en 2000, une progression qui s´est faite par croît interne en faisant vêler la quasi-totalité des génisses nées sur l´exploitation.
«Chez nous, les mises-bas démarrent mi-septembre avec pour objectif d´avoir au moins 60 % des veaux nés au premier novembre», explique V. Benoît. Le choix de cette période se justifie par l´habituelle sécheresse estivale qui «grille» les prairies de la région dès début juillet, mais l´autre raison est qu´il est plus facile de vendre pour la reproduction des taureaux nés tôt en saison. Ces derniers sont ainsi susceptibles d´être utilisés dès la 1ère année sur un nombre plus conséquent de femelles comparativement à un veau né en cours d´hiver. Cependant, compte tenu du fort accroissement du troupeau cet hiver, une quinzaine de retardataires ont encore vêlé cette année après le 1er janvier.
©F. d´Alteroche |
Trois catégories de taureaux pour l´insémination
« L´an prochain, nous aurons encore beaucoup de vêlages de primipares, mais ensuite nous allons pouvoir commencer à faire davantage de tri parmi les femelles du troupeau. A terme, une fois en régime de « croisière », l´objectif est d´avoir un taux de renouvellement d´environ 20 %. » Les vaches rentrent en stabulation début novembre et sont alors allotées en fonction de leur date de mise-bas. Suivant les années environ un quart d´entre elles sont inséminées en utilisant pour cela trois catégories de taureaux : des « Viande et Elevage », des « Recommandés Veaux Sevrés » prélevés compte tenu du bon niveau de leur indexation Iboval et quelques taureaux aux origines et à la morphologie intéressantes dont les doses ont au préalable été achetées à la société KBS Génétic.
Un taureau comme Tarvis a donné de bons résultats sur le troupeau. Mais en matière de taureaux d´IA comme de monte naturelle, plus que le taureau relativement complet mais qui reste moyen en tout, Roger Benoît cherche à utiliser des reproducteurs qui marquent fortement leur production sur quelques caractères bien précis.
Pouvoir proposer toute la palette des types morphologiques
« Pour répondre aux attentes de notre clientèle en matière de choix de taureaux reproducteurs, l´idéal est pour nous d´avoir à proposer un peu toute la palette des types morphologiques, sans bien entendu oublier les extrêmes, que ce soit dans le muscle ou dans le squelette », justifie Roger Benoît. Toutes les vaches inséminées ou saillies en stabulation sont ensuite fouillées avant la mise à l´herbe. « En procédant ainsi, cela nous permet de gagner sur l´intervalle vêlage-vêlage. De la même façon, nous faisons systématiquement fouiller à l´automne les vaches à vêlage plus tardif saillies au champ. » A la mise à l´herbe, les vaches suitées sont scindées en quatre lots : l´un regroupe les vaches suitées de mâles nés en début d´automne, un autre, les vaches suitées des génisses du même âge, puis viennent deux lots de vaches suitées avec des veaux plus tardifs. « Nous faisons alors du pâturage tournant sur de petites parcelles d´environ 2 hectares, ce qui permet de faire tourner les lots rapidement. »
En fonction des opportunités commerciales
Sauf pour le lot de vaches suitées des génisses de début d´automne, des nourrisseurs sont placés dans tous les lots dès la mise à l´herbe, avec un concentré fermier composé de 20 % de complémentaire azoté associé à du blé aplati qui était déjà en libre disposition l´hiver dans la stabulation. Les GMQ des mâles oscillent alors entre 1200 et 1500 g et ceux des femelles avoisinent le kg.
Les premiers sevrages démarrent fin juin, puis s´échelonnent durant l´été suivant l´âge des veaux, de façon à tarir les mères suffisamment tôt avant le vêlage suivant. «Nous trions alors les veaux qui nous paraissent les plus intéressants pour faire des taureaux. Ils sont placés dans un pré avec libre accès à une case de stabulation où ils trouvent de l´enrubannage et l´aliment qu´ils avaient dans les nourrisseurs en diminuant très légèrement le concentré azoté puisque l´enrubannage est généralement très riche.» Les veaux de 2nd choix prennent la direction du bâtiment d´engraissement. Quant à savoir s´ils seront vendus en semi-finis autour de 400 à 450 kg, ou en taurillons prêts à tuer, tout est fonction des opportunités commerciales. «Nous n´avons pas de règle précise. C´est le marché qui décide !»