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Dans la stabulation du Gaec Souvignet

Chez les Souvignet, quand on rentre dans une case, un lot de « pots de colle » vient au contact en cherchant à se faire gratouiller et non à s’enfuir.

Au Gaec Souvignet, que ce soit dans une case de stabulation ou dans une pâture, les animaux viennent au contact pour quémander une gratouille et ne cherchent absolument pas à mettre le maximum de distance avec l'homme.
© F. d'Alteroche

Comme il aime à le rappeler, Benoît Souvignet est d’abord éleveur. Il est installé en Gaec avec son épouse Karine à Villedieu, à quelques kilomètres au sud de Saint-Flour dans le Cantal. Leur cheptel limousin se compose de 90 mères réparties en deux périodes de vêlage : 40 en août-septembre et 50 en novembre-décembre. Les premiers sont sevrés juste avant la mise à l’herbe. Les seconds accompagneront leur mère en estive pour un sevrage en cours d’été.

« Tous nos veaux naissent en bâtiment, à la fois pour la surveillance mais aussi car — au moins pour les vêlages les plus précoces — il fait encore chaud et laisser en été des veaux naissants en plein soleil à cette saison n’est pas recommandé. Dès le premier jour, une fois secs et après qu’ils aient tété, on passe un peu de temps à les caresser et les habituer au contact de l’homme. C’est important. Cela leur permet de nous connaître." Un travail similaire à ce qui est classiquement préconisé en élevage équin pour « imprégner » les poulains au contact de l’homme à ces mêmes périodes clés de leur vie.

Gratouilles dans la case après la tétée

Une fois rentrés pour l’hivernage, les veaux sont fermés dans leurs cases, contiguës à celles des mères d’où ils ne sortent que matin et soir pour la tétée. « On passe régulièrement les voir. Ils apprécient d’être brossés et assimilent notre présence à un moment agréable. On n’y passe pas forcément beaucoup de temps (petites séances d’un quart d’heure) mais on cherche à gratouiller la totalité d’entre eux. Il est alors important qu’ils soient dans un espace 'restreint' (4 à 5 m2/tête, pas davantage) pour les approcher facilement."

 

 

 

Les jours qui suivent le sevrage sont déterminants. « C’est pour cela que nous planifions le sevrage selon nos disponibilités en évitant que cela tombe sur des périodes où l’emploi du temps laisse peu de place aux soins des animaux. » Le dressage à proprement parler est réalisé sur la quasi-totalité des femelles et sur les mâles qui ont des aptitudes suffisantes pour être vendus pour la reproduction. « Cela fait pour nous partie des tâches indispensables. On le fait systématiquement sans se poser de questions. »

À partir du moment où les veaux sont séparés des mères, ils sont vus au moins deux à trois fois par jour en plus de leur affouragement pour prendre le temps de les amadouer dans la case sans les embêter, ni leur faire de « misères ». Puis vient dans la foulée l’heure du dressage à la corde à proprement parler.

Efficace à vie

"Ce dressage est efficace à vie. Il nous facilite énormément le quotidien avec des animaux plus aisés à manipuler. Cela a aussi conforté notre travail de sélection." Des animaux calmes ont aussi de meilleures croissances. Ils ne sont pas debout comme des piles électriques dès qu’ils voient quelqu’un s’approcher de la case ou entrer dans leur pâture. « Quand on vend une partie de ses animaux pour la reproduction, pouvoir les promener dans la cour au bout d’une longe est un atout commercial évident. »

Benoît Souvignet précise que beaucoup d’éleveurs oublient que ce n’est pas tant l’intervention qui stresse l’animal, mais le fait d’être dans un outil de contention qui empêche toute possibilité de fuite. C’est le classique problème des animaux qui ont de trop rares contacts avec l’homme et quand ils en ont, ce sont des moments désagréables (piqûres, interventions) lesquels génèrent une douleur ou un stress. Ils assimilent forcément le parc de contention et la proximité avec l’homme à un mauvais moment.

Karine et Benoît Souvignet soulignent aussi tout simplement qu’ils aiment passer du temps avec leurs animaux pour les observer, les gratouiller et les accoutumer à leur présence. C’est un choix et c’est aussi leur vision de l’élevage et à cet égard tout le monde n’a pas forcément cette même approche du métier.

 

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