Contention des bovins : « Une cloche mobile faite sur-mesure pour l’identification de mes veaux »
Benoît Peyroux, en Creuse, se sert d’une cloche fabriquée maison pour boucler tous ses veaux au pré. Son objectif est d’intervenir le plus rapidement possible après les naissances, sans se mettre en danger, au milieu de son troupeau de limousines conduit en plein air intégral.
Benoît Peyroux, en Creuse, se sert d’une cloche fabriquée maison pour boucler tous ses veaux au pré. Son objectif est d’intervenir le plus rapidement possible après les naissances, sans se mettre en danger, au milieu de son troupeau de limousines conduit en plein air intégral.
La cage, faite sur mesure, a été imaginée par l’éleveur, son conseiller spécialisé dans la manipulation et la contention des bovins et un forgeron basé en Creuse (l’entreprise JCF MÉTAL). En fonctionnement depuis six ans, elle a été conçue avant tout pour l’identification des veaux naissants, mais elle s’avère aussi utile pour des interventions d’urgence sur les bovins dehors toute l’année. « La cloche, qui vient contenir l’animal par le dessus, nécessite dans tous les cas que ce dernier soit immobile », précise Benoît Peyroux. Pour gagner en efficacité, l’éleveur laisse la cage à demeure dans le parc des vaches avec leur suite. Quand il a besoin d’intervenir, il a juste à atteler l’ensemble au tracteur. « Avec ce système, je suis plus réactif pour boucler mes veaux avant trois jours et je réalise ainsi mes déclarations au fur et à mesure », évoque Benoît Peyroux. Aussi, le troupeau est familiarisé à la cloche, qui fait partie intégrante de leur lieu de vie. À chaque changement de parcelle, l’éleveur prend le soin de poser la contention à l’entrée de sorte que tous les animaux passent à l’intérieur.
Prévoir une hauteur suffisante
La base de la structure est composée de profilés en acier, à laquelle sont fixées deux barrières d’ouverture à l’arrière et à droite de la cage. Toutes les sections, attaches et soudures ont été réalisées par l’entreprise JCF MÉTAL. Le coût total est estimé à 3 000 euros. Le dimensionnement de l’outil a été étudié afin qu’il ne soit pas trop lourd et qu’il puisse être transporté sur route sans besoin d’être replié. La barre du bas qui fait les quatre angles rigidifie le tout. La hauteur des quatre barrières, estimée entre 1,70 et 1,80 mètre, a aussi son importance. « Quand le veau est en contention séparé de la mère, il est important de sécuriser les contours pour empêcher cette dernière de le rejoindre », note l’éleveur. Benoît Peyroux ne regrette pas d’avoir investi dans un matériel fait sur-mesure, particulièrement adapté à ses besoins. Mais si la cage était à refaire, il aurait privilégié des barrières à parois pleines au niveau des lisses du bas pour éviter que les bovins ne se coincent les pattes. Également, « la barre d’encolure du cornadis aurait mérité d’être moins ajourée pour une meilleure contention de l’animal », remarque-t-il, appuyé par son conseiller.
Chiffres clés
EARL Peyroux
Marc Dudrut, intervenant indépendant spécialisé dans la manipulation et la contention des bovins
« Une contention robuste et facile d’utilisation »
« Cette contention est facile d’utilisation pour un éleveur très animalier comme Benoît Peyroux et elle lui permet de se sentir en sécurité. L’usage d’une telle cage requiert tout de même d’être attentif aux réactions du troupeau en liberté qui gravite autour. Le choix du matériau et le dimensionnement de l’outil le rendent robuste et commode à transporter. En revanche, si la cloche avait été pensée comme un véritable box d’intervention, un espace a minima de 4 x 4 mètres voire 5 x 5 mètres aurait été plus confortable pour un vêlage notamment. Pour davantage de sécurité, l’idéal aurait été de surélever la dernière lisse des barrières de 30 à 40 centimètres du sol pour fixer un tapis et ainsi créer un passage supplémentaire pour l’éleveur. En effet, la cage telle qu’elle a été conçue ne permet pas de rentrer ou de sortir facilement en cas de danger. À noter que, dans le cadre d’interventions d’urgence comme une césarienne, le cornadis a été positionné du bon côté (droit). »