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Contention des bovins : « Un parc mobile pour embarquer seul dans les prairies éloignées »

Depuis trois ans, Jérémie Cheptou, éleveur de Rouges des prés, utilise son parc mobile pour embarquer seul en bétaillère les lots conduits en pâturage tournant. Les barrières mobiles servent aussi pour d’autres manipulations.

Jérémie Cheptou s’est équipé il y a trois ans d’un ensemble de contention mobile composé de 30 barrières et d’une porte de tri. « J’ai récupéré des prairies éloignées du siège de l’exploitation et dispersées, qui n’étaient pas équipées d’installations de contention », explique l’éleveur de 45 vaches rouge des prés en bio, à Chemillé-en-Anjou dans le Maine-et-Loire.

Il s’en sert surtout pour faire monter seul dans la bétaillère des lots de bovins. « J’ai choisi une installation mobile pour pouvoir la placer où je veux, et j’ai investi en individuel pour qu’elle soit toujours disponible. Ce matériel répond très bien à mes besoins », poursuit Jérémie Cheptou, qui pratique le pâturage tournant.

Une vingtaine de minutes pour installer 15 barrières

Ce parc peut servir à trier des lots, et s’il est complété par un cornadis, il est aussi adapté pour des interventions sur les animaux. Mais l’éleveur n’a pas pris cette option. Quand il a un soin à faire, il ramène les animaux au corps de ferme où il dispose de tout l’équipement classique en installation fixe : cornadis, couloir et barrière césarienne.

Il a acheté un jeu complet de trente barrières de deux mètres de long et 1,50 mètre de haut proposé par le constructeur Ponge. Jérémie Cheptou se sert assez régulièrement de quelques-unes d’entre elles pour canaliser les déplacements des bovins dans le bâtiment en complément de ses autres barrières. Il les utilise aussi à l’extérieur, par exemple pour sécuriser la première sortie des petits veaux nés au printemps, les barrières les dissuadant de passer entre les fils de la clôture.

Les barrières mobiles sont faciles à bouger, même si au bout d’un moment, c’est forcément fatigant. L’éleveur compte une vingtaine de minutes pour les monter quand il utilise 15 barrières, et autant pour les ranger.

Le système de fixation des barrières par une cheville en T permet au parc de suivre les irrégularités du terrain, et le châssis de la porte de tri stabilise le tout. Les deux portes s’ouvrent dans les deux sens. Jérémie Cheptou l’installe dans le pré la veille du jour où il compte s’en servir de façon que les bovins aient le temps de l’inspecter avant. Il manipule ses animaux toujours au même moment de la journée, le matin. « J’oriente le parc en appui sur une haie ou un bâtiment. Mon troupeau entier, du petit veau au bœuf de 3 ans, est habitué à cette installation. Tout s’est toujours bien passé, les bovins respectent ces barrières. »

« La qualité de la relation entre l’éleveur et le troupeau est déterminante pour assurer un bon fonctionnement des installations de contention mobile », confirme Nicolas Jeauneau, conseiller viande bovine et expert en contention et manipulation chez Seenovia.

Jérémie Cheptou a acheté ce parc complet en 2020 à 5 800 euros hors taxes. Le tarif a énormément augmenté dans la conjoncture actuelle, mais son niveau demeure à relativiser par rapport à celui des autres investissements consentis à l’échelle d’une exploitation.

Chiffres clés

85 ha de SAU dont 75 en prairies
45 vêlages de rouges des prés en deux périodes
100 % autonome en fourrage et concentré

Nicolas Jeauneau, conseiller viande bovine et expert en contention et manipulation chez Seenovia

« Habituer en amont le troupeau au matériel de contention mobile »

Nicolas Jeauneau, conseiller viande bovine et expert en contention et manipulation chez Seenovia

« Le recours à du matériel de contention mobile se développe chez les éleveurs qui ont un parcellaire très morcelé, pour déplacer les bovins de pré en pré et aussi pour faire du tri. Les couloirs de contention tractés ou les panels de barrières qui se déplacent sur le trois points du tracteur sont les équipements les plus courants. C’est très pratique car le matériel est assez léger et facile à mettre en place.

On conseille d’habituer les bovins à ce matériel en l’installant ouvert dans la parcelle quatre à cinq jours avant de les y faire passer. Un investissement important est à entamer en amont pour assurer une bonne relation avec le troupeau. Ce travail est nécessaire pour que les animaux passent en confiance lors de la manipulation sans chercher la fuite, et que l’éleveur puisse le faire seul. À ce 'jeu de lego', il faut prévoir une certaine profondeur dans les parcs pour avoir le temps de fermer à l’arrière et de contenir l’ensemble du lot à l’intérieur. Il est conseillé, pour une meilleure sécurité, de ne passer qu’une seule catégorie à la fois : soit les vaches, soit les veaux. Avec une bonne préparation, ce matériel permet aux éleveurs et à leurs animaux d’aborder sereinement les différentes interventions. »

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