[Contention des bovins] Une installation faite maison de haut niveau
Depuis dix ans, le Gaec des Reclous est équipé d’une belle installation associant bois et métal, complétée par un quai de chargement efficace. L’ensemble est utilisé au moins une fois par semaine pour les bovins mais également les ovins.
Depuis dix ans, le Gaec des Reclous est équipé d’une belle installation associant bois et métal, complétée par un quai de chargement efficace. L’ensemble est utilisé au moins une fois par semaine pour les bovins mais également les ovins.
Aidés de leur père Claude, Arnaud et Sylvain Jannot sont adroits de leurs mains et ont de la suite dans les idées. Naisseurs-engraisseurs à Colondannes dans le nord-ouest de la Creuse avec un joli cheptel Limousin, quand ils « bricolent », ils le font bien et font du costaud. Leur installation de contention mérite le détour. Mis à la part l’achat de la cage de contention, elle a été entièrement autoconstruite.
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Au début des années 90, une première installation avait été mise en place, mais elle n’était pas parfaite et pouvait même être dangereuse. « À l’époque j’appréhendais vraiment la perspective d’aller trier et déplacer des lots avec mes parents. » se remémore Arnaud Jannot. « On a décidé de tout refaire au moment de mon installation en 2010. On avait alors acheté un lot de génisses inscrites et on venait de redémarrer le contrôle de performances », ajoute son frère.
Pour le choix du site, l’emplacement d’une ancienne fumière couverte s’imposait. « Il est bien situé entre deux stabulations, facile à faire communiquer avec la bergerie et le bâtiment d’engraissement, avec la possibilité d’y adjoindre facilement un quai de chargement devant lequel les camions ne peineraient pas à manœuvrer. Il nous permettait aussi de disposer d’un toit déjà existant. »
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Après avoir suivi en 2009 une formation à la contention organisée par Marc Dudrut, spécialiste de cette thématique à la chambre d’agriculture, les associés ont visité plusieurs installations. « Cela nous a donné des idées sur ce qu’il fallait faire… et ne pas faire. De plus, nous avons des ovins et un parc pour les manipuler. Cela nous a inspiré sur certains aspects », souligne Arnaud Jannot.
Donner une large place au bois
Le plan a été longuement mûri en le dessinant et le redessinant à de multiples reprises. « On avait retenu le principe du demi-camembert à l’intérieur duquel on positionne une porte pleine tournant autour d’un axe avec des cliquets antirecul de façon à pousser les animaux sans être directement à leur contact et sans craindre un brutal recul de la porte au moment des bousculades. » Autre décision : donner une large place au bois. « C’est une installation couverte, donc pas de risque que les intempéries ne la dégradent. Le bois est aussi moins bruyant que le métal. Et une planche qui casse est plus facile à changer qu’une barrière ou une pièce maîtresse métallique soigneusement soudée qui se tord. De plus, la plupart de nos bâtiments sont déjà en grande partie construits ou bardés en bois. »
300 heures de travail
Le parc a été construit au cours de l’hiver 2010-2011 entre les séances de soins aux animaux. « On était bien décidés à tout faire nous-mêmes, histoire de limiter les frais. » Au final, il leur aura coûté 8 000 € de fourniture pour le parc et quai de chargement (ferraille, bois, barrière, béton…) puis 14 000 € pour la seule cage de contention achetée et mise en service quatre ans après le parc. « On n’occulte pas pour autant notre temps de travail. On l’estime à environ 300 h », précisent les deux frères. « Mais on ne regrette rien. Si on compte les séances de pesées, soins, contention, tri et chargement on y fait passer des bovins plus d’une centaine de fois par an. C’est un de nos outils le plus fréquemment utilisé. Le quai de chargement nous sert aussi pour les agneaux. Et tout en limitant les risques d’accident, il nous fait gagner du temps. On fait 160 pesées en 3 h au cours des séances de contrôle de performance. » La seule évolution va consister – en principe cet hiver – à la création peu après la sortie de la cage de contention d’un grand parc de rassemblement bien fermé.
En bref
Gaec à quatre associés : Arnaud et Sylvain Jannot et leurs parents Évelyne et Claude. Cheptel limousin inscrit avec 180 vêlages/an en système naisseur engraisseur avec une production de taurillons, complété par une troupe de 250 brebis.
Un quai de chargement mixte bovin/ovin
Le quai de chargement est accessible depuis le demi-cercle par un panneau ouvrant et une porte coulissante. Une fois qu’ils sont entrés dans le couloir, les animaux sont poussés vers l’intérieur du camion par une barrière sécurisée sur rail évitant tout contact avec les bovins. Le système fonctionne aussi très bien avec les agneaux, lesquels ne sont guère dangereux mais auraient bien suffisamment de malice pour passer dans un petit espace et se sauver dans la cour.