Parasites externes : comment reconnaître et traiter les gales des bovins ?
Quand des bovins déclarent en hiver des lésions qui grattent et qui se propagent d’animal en animal, ce n’est pas forcément les poux qui sont responsables. Il est possible qu’une gale soit présente.
Quand des bovins déclarent en hiver des lésions qui grattent et qui se propagent d’animal en animal, ce n’est pas forcément les poux qui sont responsables. Il est possible qu’une gale soit présente.
Les gales sont des maladies parasitaires très contagieuses dues à différentes espèces d’acariens de petite taille (inférieure à 1 mm) vivants au niveau de la peau des bovins. Les déjections et les fragments d’acariens morts provoquent chez les bovins des réactions de type allergique. Certains animaux font de plus grosses réactions que d’autres. Il n’y a pas de relation entre le nombre de parasites et l’extension des lésions et les complications bactériennes sont fréquentes.
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« La gale chorioptique (due à Chorioptes bovis) est assez répandue mais son impact clinique reste faible. Elle est localisée en général aux membres postérieurs, à la base de la queue et au pis. La gale psoroptique (due à Psoroptes ovis) est une gale généralisée à la fois chez les ovins (gale de la laine) et chez les bovins. C’est une gale aux conséquences cliniques et économiques majeures pour les races à viande comme la blanc bleu belge », présente Jean-Luc Jobert, vétérinaire chez Seenovia. Les infestations mixtes impliquant les deux genres Chorioptes bovis et Psoroptes ovis ne sont pas impossibles. Enfin, la gale sarcoptique (due à Sarcoptes scabiei), qui est très grave et parfois mortelle a la particularité d’être transmissible à l’homme. Elle reste rare en France.
Identification au laboratoire des acariens
« La confirmation du diagnostic est obtenue par des raclages cutanés puis l’observation du parasite au microscope. Dans de nombreuses situations, le nombre de parasites visualisés est très faible, mais nécessaire à la confirmation », remarque le vétérinaire.
La réponse au traitement (voir tableau) est généralement bonne. Contre la gale psoroptique, il est fortement conseillé de tondre et d’éliminer les croûtes avant (et les détruire par le feu) et bien respecter le protocole qui nécessite une certaine pression dans le cas d’un traitement par aspersion. Il ne faut pas non plus oublier certaines parties peu accessibles de l’animal.
Le suivi clinique et parasitologique des animaux traités est indispensable. Le cycle des parasites se déroule entièrement au niveau de la peau du bovin et dure de 10 à 21 jours selon l’espèce, mais la résistance dans le milieu extérieur des Psoroptes et des Chorioptes atteint six à douze semaines. En se grattant, les animaux auront contaminé les murs, les cornadis, les brosses…
En cas de risque récurrent, il est conseillé de traiter les bovins au plus tard le jour de la rentrée à l’étable de façon à ne pas contaminer les bâtiments. Les nouveaux animaux introduits doivent être traités systématiquement. « Des bâtiments sombres et humides, associés à une surpopulation bovine, favorisent la multiplication des acariens à partir des porteurs chroniques. » Des facteurs génétiques et une situation de carence en oligo-éléments sont avancés comme étant des facteurs favorisants l’expression de la gale psoroptique. « Enfin, il est judicieux de conduire les lots à l’engrais en tout plein-tout vide, de nettoyer et désinfecter les bâtiments par exemple au moyen de produits à base de crésols. Un vide sanitaire d’au moins trois semaines est idéal », mentionne Jean-Luc Jobert.