Colostrum : quelle quantité d’immunoglobulines G pour protéger le veau ?
Pour non seulement ne pas perdre de veaux, mais aussi ne pas avoir de veaux malades, on peut viser la quantité minimale de 300 g d’immunoglobulines G par animal. Ce seuil est aussi à adapter au contexte de l'élevage.
Pour non seulement ne pas perdre de veaux, mais aussi ne pas avoir de veaux malades, on peut viser la quantité minimale de 300 g d’immunoglobulines G par animal. Ce seuil est aussi à adapter au contexte de l'élevage.
Rappelons que le colostrum, premier lait de la vache, est extrêmement chargé en anticorps, en majorité constitués d’immunoglobulines G (IgG) qui, pour le veau, sont la seule source de défense immunitaire pendant ses premiers jours de vie. « Une étude de 2016 a prouvé que la prise du colostrum diminue le risque de pathologies néonatales digestives et respiratoires », a présenté Thibault Devambez de Virbac.
Pour en savoir plus | Préparation au vêlage : « mesurer la qualité du colostrum des vaches nous a permis de progresser »
Les autres fonctions du colostrum ne sont pas à négliger. « Il contient des facteurs de croissance qui conditionnent la carrière des veaux. Ceci a été montré dans une étude en 2005 », reprend l’expert. Il apporte aussi chaleur et énergie au veau pour ses premiers moments de vie.
Des seuils relevés dans l'observatoire Virbac
Des études aux États-Unis ont montré qu’il fallait que le veau reçoive au moins 200 g d’IgG pour réduire la mortalité par entérite néonatale. Ceci correspond à l’ingestion de 4 litres de colostrum à 50 g IgG/l, ou bien à 2 litres avec une concentration de 100 g IgG/l. D’autres études préconisent plutôt la quantité de 300 g d’IgG dans le but de prévenir la morbidité. « On a relevé nos seuils de qualité dans l’observatoire dans cette optique, explique Thibault Devambez. Il est très important de ne pas s’arrêter à la mortalité, mais bien de viser à ne pas avoir de veaux malades. »
Les objectifs sont à adapter au contexte, selon Pauline Carrié, vétérinaire à Cressanges dans l’Allier. « Par exemple au Gaec Roudier, avec des vêlages très nombreux et très groupés, le seuil théorique de 200 g d’IgG est probablement trop faible car il faut que les veaux soient hypercompétents immunitairement parlant. Il faudrait peut-être se donner l’objectif de faire ingérer à chaque veau plus de 300 g d’IgG. »
À retenir
Avec un réfractomètre, outil peu coûteux et facile à utiliser, on mesure le pourcentage de brix du colostrum. C’est le pourcentage de matière sèche soluble, soit grosso modo la part de sucres dans le liquide. Une étude en 2010 a montré la forte corrélation entre le pourcentage de brix et la quantité d’IgG dans le colostrum, qu’on calcule par la formule suivante : concentration en IgG en grammes par litre = (degré brix – 17,943)/0,0865.