Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes
La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à choisir un modèle adapté aux bovins viande pour garantir la sécurité et le confort de l’animal et du pareur.
La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à choisir un modèle adapté aux bovins viande pour garantir la sécurité et le confort de l’animal et du pareur.
Des cages spéciales allaitantes encore rares
Très répandue dans les exploitations laitières, la cage de parage commence à faire son apparition dans les élevages allaitants pour lutter ou prévenir la maladie de Mortellaro (dermatite digitale), dont ils sont de plus en plus victimes. Les éleveurs qui souhaitent s’équiper doivent être vigilants à sélectionner un modèle répondant le plus possible aux spécificités de leurs animaux. Il existe en effet sur le marché une offre pléthorique de cages de parage développées pour accueillir des laitières. Certaines d’entre elles peuvent d’ailleurs convenir pour des allaitantes pas trop corpulentes. Pour Isabelle Delaunay, coordinatrice de la formation parage bovins au CFPPA Le Rheu, « le choix du modèle de cage va dépendre des animaux à passer dedans : broutard, vache ou taureau. Une cage adaptée à un gabarit ne va pas forcément aller à un autre ».
Les modèles conçus spécialement pour les gros bovins viande sont encore peu nombreux. Ceux-ci doivent répondre à leurs particularités que sont le poids, le gabarit et la moins grande docilité. « Le premier critère de différenciation est la largeur de la cage, indique Erik Meijer, directeur commercial de Maréchalle Pesage. Quand une cage laitière mesure environ 70 centimètres, celles que nous avons développées pour les allaitantes atteint 82 centimètres de large. »
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Plus de largeur et de robustesse
Pour supporter le passage d’animaux de plus d’une tonne pas toujours très conciliants, les cages sont construites avec des matériaux plus résistants. « On garde le même design, mais les tubes font 3 à 5 mm d’épaisseurs alors qu’un modèle standard se limite à 2-3 mm », illustre-t-il.
Faire entrer une vache allaitante ou un broutard dans une cage n’est pas souvent de tout repos. Il faut tout mettre en œuvre pour que l’animal avance vite, avec le moins de stress et d’appréhension. Cela passe par l’implantation de la cage de parage en sortie d’un couloir de contention. « Un homme seul doit pouvoir amener ses animaux dans la cage en sécurité », avertit Isabelle Delaunay, qui conseille également que la cage soit fixée au sol en allaitant, pour assurer sa stabilité en cas de problème.
L’entrée de la vache est aussi influencée par la conception plus ou moins ouverte de la cage, un critère qui fait débat. Certains pareurs estiment que plus c’est tôlé, plus la vache a du mal à rentrer. Alors que selon Erik Meijer, « quand une vache laitière rentrera facilement dans une cage très ouverte, une allaitante aura plus de mal. Elle filera plus naturellement vers la porte autobloquante dans une cage bien fermée ». Mais attention, une cage carénée doit disposer de portillons ou de barrières amovibles pour faciliter l’accès à la vache, un aspect primordial pour le confort du pareur.
Des assistances électriques ou hydrauliques
Le choix de la cage va dépendre de l’effectif du troupeau et de la stratégie de parage. Dès lors que l’on souhaite agir en préventif et se passer au maximum d’un intervenant extérieur, la cage motorisée devient rapidement incontournable pour améliorer le confort et l’efficacité. « Nous ne vendons que des modèles à assistance hydraulique dans les élevages bovins viande. C’est sécurisant et moins épuisant avec des animaux qui ont beaucoup de force. La barre antirecul hydraulique est par exemple décisive pour pousser l’animal. Elle est plus efficace qu’une version électrique », illustre Erik Meijer.
Une barre antirecul à bien maîtriser
Mais pour Isabelle Delaunay, « la barre antirecul est à utiliser avec précaution, surtout quand elle est complétée par une seconde barre qui permet de bloquer le pied de la vache. Cela paraît sécurisant, mais le risque de se coincer reste présent. On ne dispose pas non plus d’une vision complète sur le pied, et avec la force du treuil, de fortes contraintes sont appliquées sur la patte. Il faut intervenir rapidement. » Elle conseille d’ailleurs fortement aux éleveurs qui souhaitent devenir autonomes, de se former aux bons gestes de parage.
Qu’elle soit manuelle ou motorisée, la cage doit répondre à des impératifs fonctionnels. L’entrée et le bon positionnement de la vache sont conditionnés par un sol horizontal recouvert d’un tapis caoutchouc. À l’avant de la cage, la porte autobloquante est l’équipement essentiel à la sécurité de l’éleveur et de l’animal. Celle-ci doit pouvoir être actionnée depuis l’arrière de la cage. « Le choix du type de cornadis (droit ou en V, autobloquant ou grande ouverture) va dépendre également des animaux : présence ou non de cornes, habitude des cornadis ou de barre au garrot, largeur d’encolure pour les taureaux », complète Isabelle Delaunay.
Une prise au jarret avec un crochet
L’intervention sur les pieds postérieurs se fait très majoritairement avec une prise par le jarret. « C’est la méthode la plus sécurisante. La prise au paturon est une technique à réserver aux pareurs professionnels, affirme la spécialiste. Avec une prise au jarret, l’important est que la corde qui soulève la patte soit bien à la verticale pour favoriser l’équilibre de la vache. » Le pied est soulevé à l’aide d’une sangle ou d’un crochet. Largement proposé par les constructeurs, le crochet est plus robuste et rapide à installer, mais il risque de se défaire plus facilement. « Il faut aussi régulièrement vérifier l’œillet d’attache du crochet pour éviter les risques de rupture. »
Généraliser les mousquetons de sécurité
Concernant la prise des pieds antérieurs, elle impose l’utilisation d’une sangle ventrale pour maintenir la vache debout. « Attention au risque de blessures occasionnées par des fixations de sangle mal protégées », remarque Isabelle Delaunay. La prise du pied s’effectue à l’aide d’une corde (12 mm conseillé) au niveau du boulet. Un système de crochet au bout de la corde simplifie l’attache du pied. « Pour les cages équipées de treuils électriques ou hydrauliques, il faut régulièrement vérifier l’usure des cordes », met en garde la formatrice, tout en rappelant : « Il est essentiel d’équiper tous les accessoires qui accrochent l’animal d’un mousqueton de sécurité de largage. Cela permet de lâcher instantanément la vache en cas d’accident ». Elle insiste par ailleurs sur la nécessité de ne pas avoir à mettre de nombreuses sangles pour contraindre l’animal avant de pouvoir lever un pied. « On multiplie le risque d’accident avec la pose de sangles. Et surtout, bien penser à les retirer avant de relâcher la bête ! »
Des accessoires pour se faciliter le travail
En termes d’accessoires dédiés à l’éleveur, il est conseillé d’opter pour un système d’éclairage ciblant les zones de travail et évitant les zones d’ombre. Les prises électriques intégrées pour alimenter les outils de parage et des supports bien placés (pas à hauteur de tête) pour les suspendre sont également appréciables. Les systèmes de potence sont pratiques, à condition que leur hauteur soit adaptée à la taille de l’utilisateur. Concernant les cages motorisées, il est prudent de s’assurer que l’installation électrique répond aux normes, avec la présence d’un disjoncteur différentiel et un stop de sécurité. Préférez aussi le 220 V au 380 V. Quant aux modèles bénéficiant d’un équipement hydraulique, les doter de béquilles télescopiques surélevant la cage permet de travailler à bonne hauteur pour préserver son dos.
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Côté éco
10 000 euros HT semble être le ticket d’entrée pour une cage dotée de fonctions électriques
15 000 à 20 000 euros HT pour disposer de fonctions hydrauliques
Plus de 25 000 euros HT pour les modèles hydrauliques haut de gamme, utilisés aussi par les pareurs professionnels
Quand les cages de contention et de parage se font concurrence
Bon nombre d’éleveurs allaitants préfèrent équiper leur cage de contention d’un kit de parage, afin de ne pas investir dans une seconde cage spécifiquement dédiée. « La possibilité de faire du parage est de plus en plus demandée par les utilisateurs de cages de contention en secteur allaitant, confirme Sébastien Marc, responsable marketing chez Satene. Mais il faut garder à l’esprit qu’une cage de contention ne permettra qu’une intervention occasionnelle. » Pas certain que cela suffise dans les élevages touchés par la Mortellaro. « Je conseille de prendre une cage dédiée au parage et d’éviter les cages multifonctions », confirme Isabelle Delaunay.
Inversement, la cage de parage peut aussi assurer certaines fonctions de la cage de contention, comme la pesée. « Nos modèles dédiés aux allaitantes peuvent disposer de la pesée, une option assez souvent retenue par les éleveurs », indique Erik Meijer.