[Bâtiment photovoltaïque] Bonne ambiance pour quarante charolaises suitées scindées en deux lots
Au Gaec Audinat, quarante des cent quarante charolaises sont hivernées sous une stabulation couverte de panneaux photovoltaïques. Vaches et veaux semblent apprécier. Idem pour leurs propriétaires qui suivent avec attention les niveaux de production de leurs panneaux.
Au Gaec Audinat, quarante des cent quarante charolaises sont hivernées sous une stabulation couverte de panneaux photovoltaïques. Vaches et veaux semblent apprécier. Idem pour leurs propriétaires qui suivent avec attention les niveaux de production de leurs panneaux.
« Aujourd’hui, compte tenu de la météo, ça va être zéro ou presque côté production d’électricité, mais par les belles journées de printemps ça devrait compenser », souligne Guillaume Audinat, en Gaec avec son épouse Amandine à Deneuille-les-Mines, dans l’Ouest de l’Allier. « D’ailleurs ces cinq dernières années on a globalement été au-dessus du prévisionnel », ajoute l’éleveur bourbonnais devant sa dernière stabulation, mise en service à l’automne 2017.
Un bâtiment situé sous un toit de 693 m2 (42 x 16,5 m) équipé de panneaux photovoltaïques avec une puissance de 100 kW crête. Et en cette froide journée de janvier, le brouillard et le givre ne semblent guère gêner les quarante veaux et leurs mères répartis en deux lots de 20 dans des cases sur aire paillée accumulée avec cases à veau intercalées entre les cases des mères.
Utilisée pour le cinquième hiver consécutif, cette stabulation donne satisfaction et les veaux galopant la queue en trompette semblent bien « poussants » et en parfaite santé. « Même avec une litière 100 % paillée, je fais le choix délibéré de ne pas lésiner sur la quantité de paille (autour de 10 kg/couple mère-veau) pour avoir des animaux confortablement logés qui expriment tout leur potentiel », souligne leur propriétaire qui vend pour la reproduction autour de 25 mâles chaque année.
Construits en cours d’hiver 2016-2017
Cette paille, pour partie achetée dans le Cher, est stockée sous un hangar de 594 m2 (36 x 16,5 m), construit simultanément à la stabulation et lui aussi équipé de panneaux. Ces deux bâtiments sont les deux derniers gros investissements du Gaec. Nichées dans un léger creux du relief, ces constructions prolongent un parc de bâtiment qui est à lui seul un historique des différents types d’étables puis de stabulations construites dans le Bourbonnais entre le début du XXe siècle et du XXIe siècle.
Ce hangar et cette stabulation ont été édifiés entre la fin 2016 et début 2017 par la société Agrotech dont le siège est à seulement quelques kilomètres de l’exploitation. Branchés au réseau en mars 2017, ils ont permis — en confortant le nombre de places dans les bâtiments — d’hiverner à l’abri la totalité du cheptel et de « détasser » les lots dans certaines cases. Et la très chère paille, qui est seulement pour partie récoltée sur l’exploitation, est désormais stockée bien au sec sous le hangar et non plus sous des bâches.
Rien à redire côté ambiance
« On a réalisé nous-mêmes dans la foulée tous les aménagements intérieurs (béton, barrières, plomberie, électricité…) quand on avait un peu de temps disponible. Tout était prêt pour l’hivernage 2017-2018. » Au final à quelques centaines d’euros près, l’investissement avoisine 250 000 euros pour la seule stabulation, chiffre qui n’inclut pas le temps de travail des éleveurs.
Côté ambiance rien à redire. « Il n’y a pas de condensation. Le bâtiment est très aéré avec pratiquement la même température à l’intérieur qu’à l’extérieur. L’ambiance est même globalement meilleure que dans certains des autres bâtiments », précise Guillaume Audinat. Il n’y a pas de filet brise-vent, juste des bottes de paille posées à champ tout le long des barrières en tubulaires et le paillage est réalisé depuis l’extérieur et non depuis le couloir d’alimentation. Pour l’aspect dimension côté sud, il y a quatre mètres de hauteur sous la gouttière et six mètres entre les poteaux. Le bâtiment est bardé sur trois faces.
« Nos 140 vêlages sont très centrés sur le début de l’hiver avec cette année un peu plus de 100 veaux nés en décembre. Ce bâtiment est occupé jusqu’à la mise à l’herbe par des vaches ayant vêlé en décembre. Puis, à la belle saison, nous l’utilisons comme stabulation d’engraissement avec seulement une douzaine de vaches ou génisses dans chaque case. » Le couloir de distribution fait 4,5 mètres de large et « avec une mélangeuse de 22 m3, c’est vraiment le minimum. »
Production en phase avec le prévisionnel
La vente de l’électricité produite sur les deux bâtiments recouverts de panneaux se traduit par produit brut annuel moyen de 33 000 euros avec un prévisionnel parfaitement en phase et même légèrement supérieur avec ce qui avait été annoncé au moment de la construction. « 2021 a toutefois été moins productive que 2020 compte tenu de la météo plus nuageuse. Mais ce que nous avons perdu en vente d’électricité a été très largement compensé par la belle récolte fourragère ! »
Avec une pailleuse utilisée tout au long de l’hiver et une ambiance forcément un peu « poussiéreuse » en hiver, les panneaux sont nettoyés chaque année en début de printemps. Une tâche réalisée par un prestataire et facturée autour de 500 euros par toit, chiffre pouvant légèrement varier selon le niveau de saleté des panneaux.
Au final, Guillaume Audinat ne regrette absolument pas cet investissement et, s’il fallait en réaliser d’autres ou rénover les bâtiments existants, cette option serait immédiatement envisagée d’autant que le Gaec dispose d’autres toitures parfaitement exposées. Pour autant, ce type d’investissement n’est pas d’actualité. Tout du moins pour l’instant, compte tenu de la hausse du prix de tous les intrants.