Fourrages
Avec du foin rare et cher, opter plutôt pour des rations à base de paille et concentrés
Fourrages
Quand le foin est rare et cher, il est plus économique de se tourner vers des rations à base de paille et aliments plutôt que d´acheter du foin à n´importe quel prix.
Et de souligner comme beaucoup de ses collègues « que face à du foin rare et cher, le plus économique reste bien d´acheter de la paille et de la compléter avec des aliments concentrés ». Pascal Bisson, de la chambre d´agriculture des Deux-Sèvres, préconise ainsi, pour les éleveurs qui finissent des animaux avec de l´ensilage de maïs, de réserver celui-ci « pour les femelles d´élevage et de réaliser une finition avec plus de céréales voire uniquement en sec et de la paille. La distribution de paille de céréales ou de pois sera réservée aux bovins à forte capacité d´ingestion, vaches avant vêlage et éventuellement après, et aux génisses de deux ans. »
Depuis quatre ans, des râteliers de paille fleurissent régulièrement dans les prés en cours d´été. ©F. d´Alteroche |
Du foin avec parcimonie
Et de préciser qu´il est possible de reconstituer l´équivalent de dix kilos de foin en complétant sept kilos de paille de bonne qualité par différents aliments, au choix : 0,6 kg de soja 48 et 2,2 kg de céréale ; 0,9 kg de tourteau de colza 35 et 2 kg de céréale ; 0,6 kg d´aliment bovin 40 % et 2,3 kg de céréale ; 2,7 kg de luzerne déshydratée 18 % et 1 kg de céréale. Un déficit de 50 tonnes de foin peut ainsi être comblé par 35 tonnes de paille, 11 tonnes de céréales et 3 tonnes de tourteau de soja. « L´utilisation de céréales, produites sur l´exploitation ou achetées reste toujours plus intéressante comparativement à d´autres concentrés ou co-produits. »
Un avis que partage Yves Cransac, de la chambre d´agriculture de l´Aveyron, pour la zone Massif central où les rations à base de paille ne sont pas ancrées dans les habitudes : « Avec le coût du transport qui pèse de plus en plus lourd, les produits les plus commodes à faire rentrer ce sont bien les produits secs, granulés et déshydratés, et en second lieu la paille pour faire de la cellulose. La règle est donc d´étaler le foin disponible sur tout l´hiver pour ne pas se retrouver en rupture de stock et de compléter la ration avec des produits secs de substitution selon les quantités qu´il manque : de la paille associée à des céréales, des déshydratées ou de l´aliment sécheresse. Il n´y a pas d´inconvénient à faire des rations avec moitié foin moitié paille pour tous les animaux à besoins modérés. Surtout en année sèche où le foin est généralement très riche. »