Accord avec le Mexique : Interbev dénonce une nouvelle concession de l’UE
La Commission européenne a annoncé avoir trouvé un accord politique avec le Mexique en vue de la modernisation de l’accord de libre-échange conclu en 2000 entre l’Union européenne et ce pays. Il prévoit l’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines, dont 10 000 tonnes de hampes et d’onglets, qui étaient jusqu’ici exclues des négociations pour des raisons sanitaires. Interbev dénonce cette nouvelle concession de la Commission européenne. "La production mexicaine de viandes bovines ne répond pas aux standards de production européens" a fait savoir l’interprofession bovine dans un communiqué du 24 avril. "Preuve en est : l’absence de traçabilité des animaux (obligatoire en Europe depuis 2000), l’utilisation de farines animales (interdites en Europe depuis 2001) et d’activateurs de croissance dans l’alimentation des bovins (interdits en Europe depuis 2006). Autant de facteurs d’insécurité sanitaire pour les consommateurs européens qui avaient poussé l’UE à exclure la viande bovine de l’accord de libre-échange avec le Mexique en 2000." Dix-huit ans plus tard, les modes de production de viandes bovines restent inchangés au Mexique selon l’organisation professionnelle.
"CETA, Mercosur, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande… À chaque nouvel accord, le secteur de la viande bovine devient systématiquement la variable d’ajustement de ces négociations ", indique Dominique Langlois, président d’Interbev, « il est grand temps que le président de la République impose à Bruxelles l’arrêt de cette politique destructrice pour notre secteur, mais aussi dangereuse pour les consommateurs ».
L’enjeu est de taille pour le Mexique, qui cherche à diversifier ses échanges et à défendre le libre-échange face aux politiques protectionnistes du président américain. L’accord devra être ratifié par les États membres, puis par le Parlement européen et par les députés mexicains. La totalité de ce processus peut prendre plusieurs années.
S. B.