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Accélérer les mises à la réforme des vaches âgées

L’obtention du statut « risque négligeable » pour l’ESB doit s’accompagner de l’accélération de la mise à la réforme des animaux âgés de façon à ne pas brouiller le message sanitaire.

Il conviendrait de réformer en priorité les vaches âgées nées avant le 1er janvier 2002.
Il conviendrait de réformer en priorité les vaches âgées nées avant le 1er janvier 2002.
© F. d'Alteroche

En mai dernier, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a attribué à la France le statut de « pays à risque négligeable » vis-à-vis de l’ESB alors que notre pays était jusqu’à cette date classé parmi les pays « à risque maîtrisé ». « C’est le statut qui est le plus favorable », rappelait Christophe Lapasin Célène (cellule énergie et environnement des principales familles professionnelles de la filière viande) à l’occasion des dernières journées bovines de Coop de France.

L’acquisition de ce nouveau statut confirme que la France a répondu à l’ensemble des réglementations et mesures mises en œuvre pour lutter contre l’ESB. En revanche, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne conservent pour l’instant le statut dit à « risque maîtrisé ». Quant à l’Irlande, la mise en évidence en juin dernier d’un cas d’ESB classique sur un bovin de 5 ans, fait que ce pays perd son statut de « risque négligeable » pour être recalé « risque maîtrisé ».

Pour les mois à venir, le Journal officiel européen a publié mi-juillet le règlement qui réduit la liste des MRS (matériels à risques spécifiés) pour les pays classés à "risque négligeable". Pour ces pays - dont la France - la liste des MRS bovins est limitée « au crâne, à l’exclusion de la mandibule, y compris l’encéphale et les yeux, ainsi que la mœlle épinière des animaux âgés de plus de 12 mois ». Ce règlement est entré en vigueur le 5 août 2015. Associé à l’évolution de l’âge des animaux pour le test ESB, il se traduira par une nette réduction des volumes de déchets susceptibles de contenir des MRS à éliminer.

Ne pas brouiller les messages

Actuellement on collecte au niveau des élevages 230 000 tonnes de bovins et en abattoir 240 000 tonnes de produits susceptibles de contenir des MRS. « Avec les nouvelles dispositions, on va avoir une nette réduction de ces tonnages et donc du coût lié à leur traitement et élimination », soulignait Christophe Lapasin en précisant que l’impact des économies qui seront réalisées n’avait pas encore été précisément chiffré début juillet. Le montant devrait cependant être conséquent. Associé au nouveau statut récemment acquis par la France, c’est une donnée favorable pour redonner de la compétitivité aux produits français. « Les pays qui actuellement exportent le plus (Inde, Brésil, Australie..) sont pour la plupart depuis des années des pays à risque négligeable. Ils n’ont pas eu ce boulet au pied lié au coût de l’élimination des MRS », rappelait Christophe Lapasin.

Et de rappeler aussi la nécessité d’inciter les éleveurs à accélérer la mise à la réforme des vaches âgées nées avant le 1er janvier 2002. « Il faut éliminer préférentiellement ces animaux. Elles représentent encore autour de 200 000 têtes, dont une majorité de races allaitantes. » Au rythme actuel de leur abattage (environ 5000 têtes/mois), on en a encore pour un moment à avoir des animaux qui devront continuer à être testés. "Cela brouille le message sanitaire vis-à-vis des nouveaux clients potentiels de dire que l’on est arrivé au statut de pays à 'risque négligeable' mais pour autant que l’on teste encore les animaux les plus âgés. »

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