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Tech&Bio 2021
Structurer des filières françaises et locales, un enjeu à Tech&Bio

La 8e édition de Tech&Bio, le salon des techniques bio et alternatives, s'est tenue avec succès les 21, 22 et 23 septembre. L'occasion de faire un point sur le biocontrôle, fil vert de cette édition, mais aussi sur le besoin des transformateurs et distributeurs de sécuriser leur approvisionnement local et bio, ce qui passe par la construction ou la relocalisation de filières agricoles.

La 8e édition de Tech&Bio, le salon des techniques agricoles bio et alternatives, s'est tenue sur trois jours, du 21 au 23 septembre, toujours dans la Drôme.
© Julia Commandeur - FLD

La 8e édition du salon biennal Tech&Bio, organisé par les chambres d’Agriculture, a eu lieu les 21, 22 et 23 septembre sur le site du lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence (Drôme), pour la première fois sur trois jours. Plus de 375 exposants, 80 partenaires et 21 000 visiteurs attendus (70 % d’agriculteurs dont 60 % en AB) pour faire le plein de témoignages sur les techniques bio et alternatives de toutes les filières agricoles. Si l’international était moins prégnant cette année, contexte sanitaire oblige, les professionnels se sont montrés plutôt satisfaits de cette édition.

Les politiques publiques veulent pousser le bio

Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’Agriculture de la Drôme a salué une belle mobilisation pour cette 8e édition organisée dans un contexte d’incertitudes. « Et quel meilleur département que la Drôme pour tenir un salon Tech&Bio, reflet de la diversité des productions mais aussi des débouchés, avec les transformateurs et les distributeurs ! »

Guillaume Rousset, directeur adjoint à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, a insisté sur la volonté politique quant au bio : « L’agriculture biologique connait une dynamique soutenue : un marché de 13 Md€, 10 % de la SAU, 10 % de l’emploi agricole… Pour un objectif de 18 % de la SAU d’ici 2027, il est important de l’accompagner, par des financements (40 % d’enveloppes sont consacrés aux conversions) mais aussi techniquement. Et quoi de mieux que des témoignages et des démonstrations pour montrer que le bio c’est possible ? Tech&Bio c’est donc un moment important, soutenue par les pouvoirs publics : 165 000 € de budget accordé à la chambre d’Agriculture, le site du lycée agricole du Valentin mis gracieusement à disposition… »

Un programme riche et plus de 375 exposants

Tech & Bio c’est toujours le concours des agriculteurs Talents Tech&Bio, mais aussi les Technovations, le concours de l’innovation Tech&Bio en intrants-services et en machinisme, le parcours de l’innovation, un job dating, la Journée des collectivités, des conférences notamment cette année sur le thème “Osez la bio”, un  marché de producteurs à la sortie du salon… Côté exposants, on retrouve toujours les institutionnels comme l’Agence Bio, la Région ou les Chambres, des semenciers, des équipementiers et fournisseurs d’intrants, des fournisseurs de service  (certifications, financement, conseil et formation…), quelques distributeurs comme Carrefour, présent pour montrer « son soutien des producteurs bio français » et les aides qu’il propose pour financer des projets de construction de filières françaises…

 

Carrefour a d'ailleurs profité du salon Tech&Bio pour y signer deux nouvelles filières bio françaises et en renouveler une troisième, avec Benoit Soury, directeur Marché Bio : la filière Brocolis de Provence avec l'EARL Les Demoiselles pour un volume de 1 000 t; la filière meunerie, farine, pain précuit et le renouvellement de la filière Boeuf.

Un Espace dédié aux transformateurs en recherche d’approvisionnement bio

Cette édition 2021 a vu la mise en place de l’Espace des Transformateurs et Distributeurs, au cœur du salon. Animé par le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes, il a regroupé plusieurs entreprises qui souhaitent structurer leurs filières bio (lire aussi : Des freins à lever pour le développement d’une offre de légumes bio régionale) : Biocoop, Biopartenaire, Acanthis, Le Mas de l’Armandine, La Ruche Roennaise Besacier, Celnat, Elixens, Moulin Marion…

Rhône-Saône Légumes veut développer la filière du légume bio

A Tech&Bio afin de rencontrer des producteurs et des partenaires, adhérent du Cluster Bio, la nouvelle entreprise Rhône-Saône Légumes implantée à Mornant se veut être plus qu’une légumerie. « Notre objectif : faire progresser la consommation de légumes bio dans la région lyonnaise en simplifiant le travail des cuisiniers, qu’ils soient professionnels ou consommateurs, et structurer la filière du légume bio locale en assurant de nouveaux débouchés aux maraîchers, puisque nos clients sont la restauration collective et commerciale (traiteurs)  », expliquent les co-fondateurs Benjamin Pallière et Barthélémy Chenaux. L’entreprise propose ainsi des légumes préparés en IIe, IVe et Ve gamme en restant dans le spectre de l’ingrédient (des coulis de tomate mais pas de ratatouille par exemple). Le parti pris de Rhône-Saône Légumes, qui est aussi une entreprise d’insertion et membre du réseau des quatre légumeries Terra Alter : proposer la plus grande variété de légumes de saison et bio, tout en sourçant à 100 km maximum autour de Mornant d’ici 3-4 ans. Les travaux de la légumerie sont en cours, avec le gros démarrage prévu pour janvier.

Le Mas de l’Armandine se lance dans la confiture vendue en vrac

Implantée à Brioude, l’entreprise de transformation de fruits bio (confitures, compotes) Le Mas de l’Armandine exposait à Tech&Bio afin d’afficher son besoin de producteurs de fruits bio. « Recherche fraise bio industrie », pouvait-on lire sur son stand. « Nous cherchons à contractualiser avec des producteurs ou groupements de producteurs bio des volumes de 3 à 5 t », « dans le cadre d’un lancement d’une gamme 100 % française ». Mais l’entreprise recherche aussi du sucre, de la framboise, des myrtilles sauvages, des châtaignes…»

« De mauvaises années de récolte comme cette année, ça fait se questionner sur l’approvisionnement et l’origine des fruits, explique Erwan Le Capitaine, directeur général. Jusqu’ici nous passions par un approvisionnement par des grossistes pour nous aimerions passer en direct avec les producteurs. »

L’entreprise a aussi profité du salon pour exposer son offre. Elle propose des poches de confiture pour la vente en BtB (pour les producteurs qui fabriquent et vendent à la ferme des yaourts aux fruits), des compotes pour la restauration collective… Et son offre pour le marché du vrac qu’elle a investi depuis janvier : des poches de confiture pour la vente en vrac en magasin. Le Mas de l’Armandine a travaillé avec des fabricants de meubles afin de mettre au point un meuble en bois dans lequel vient s’insérer la poche de confiture, avec par-dessus une poche d’air qui va être gonflée avec une petite poire afin d’expulser et verser la confiture. Via les grossistes, ce nouveau système concerne Biocoop, le réseau Vrac&Co, Webulk…

Le biocontrôle, fil vert de cette 8e édition

Le fil vert de cette édition, c’était le biocontrôle. Un Village du Biocontrôle a ainsi été installé sur le salon. Et lors d’un voyage de presse organisé par l’APCA sur le salon, un débat animé par l’AFJA (association des journalistes de la presse agricole) a mis en exergue, la veille 20 septembre, les facteurs de réussite et les freins au développement du biocontrôle.

Tech&Bio : pas que le bio -exemple de Ludwig Blanc, producteur d’ail ZRP

Tech&Bio, ce n’est pas seulement le bio mais aussi les techniques alternatives pour faire du conventionnel raisonné, durable et agroécologique. Un voyage de presse sur le salon organisé par l’APCA a ainsi été l’occasion d’aller à Chabrillan (Drôme) visiter la ferme de 38 ha de Ludwig Blanc, producteur de céréales à paille, volaille, cultures aromatiques et ail (6,5 ha) en conventionnel, dont l’exploitation est certifiée HVE et la production d’ail certifiée ZRP et vendue au groupement la Ferme des Arches (7 producteurs, 8 l’année prochaine, pour la Drôme). Prix des analyses, valorisation des productions, échanges sur les bonnes pratiques… Il a expliqué ses choix.

 

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