Quel est l'effet des préparations biodynamiques sur la maturation du raisin ?
L’ISVV lance un programme de recherche visant à expliciter les mécanismes mis en jeux lors de l’application de préparations biodynamiques sur la maturation du raisin.
L’ISVV lance un programme de recherche visant à expliciter les mécanismes mis en jeux lors de l’application de préparations biodynamiques sur la maturation du raisin.
Jusqu’à présent, il n’y avait que peu d’études scientifiques sur l’impact de la biodynamie sur le raisin. Pour y pallier, une thèse (1) de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV), financée par le Château Lafite Rothschild, vise à étudier les modes d’action des préparations biodynamiques sur la vigne. Sur le terrain, les essais menés depuis 2017 sur une parcelle de 3,8 hectares au sein du vignoble du Château Lafite Rothschild comparent l’effet de l’application par pulvérisation de préparations biodynamiques (500, 501 et compost de bouse) à celui d’un programme de protection bio basé sur l’utilisation de cuivre, de soufre et de tisanes de plantes.
L’intérêt de cette approche est d’associer des observations « terrain » avec des approches scientifiques basées sur des analyses chimiques, de biologie moléculaire et de microscopie afin de conforter les observations réalisées sur le terrain par les praticiens. Les niveaux et les process de maturation sont caractérisés puis comparés à la qualité des vins.
Une modification des mécanismes de dégradation des polysaccharides
Les premiers résultats issus du millésime 2022 semblent démontrer un effet des préparations biodynamiques sur la maturation et principalement sur la maturation texturale avec modification des mécanismes de dégradation des polysaccharides de la pellicule et des effets sur sa « dureté et sa perméabilité ». Ces mécanismes différents pourraient expliquer les observations de terrain rapportées par les praticiens quant à une éventuelle résistance aux pathogènes tels que le botrytis et une meilleure extractibilité des composés phénoliques.
Ces données doivent être confirmées sur d’autres millésimes (2023-2024).
(1) Thèse réalisée par Manuela Brando, directrice R & D du groupe DBR Lafite, au sein de l’UMR œnologie-ISVV sous la direction du Pr. Laurence Geny-Denis.