Le contrat de solutions
Des agriculteurs acteurs face aux risques chimiques
Le contrat de solutions a engagé son tour de France de la prévention des risques phytosanitaires. Originalité du concept, les jeunes ont accueilli leurs ainés. A l’institut de Genech (Nord), les étudiants et les agriculteurs ont réalisé plusieurs ateliers, dont un escape game.
Le contrat de solutions a engagé son tour de France de la prévention des risques phytosanitaires. Originalité du concept, les jeunes ont accueilli leurs ainés. A l’institut de Genech (Nord), les étudiants et les agriculteurs ont réalisé plusieurs ateliers, dont un escape game.
Des agriculteurs acteurs face aux risques chimiques
L’exposition aux risques chimiques représente la seconde cause de maladie professionnelle. Tous les Français sont concernés et pas uniquement le monde agricole. « Chez les agriculteurs, la réalisation de bouillie et la manipulation de la bouillie sont les phases les plus critiques », explique Annick Delautre, docteur à la MSA Nord Pas de Calais, lors du tour de France de la prévention des risques phytosanitaires, à l’institut Genech dans le Nord.
Une forte contamination par contact
Parce que les étudiants comme les agriculteurs, ont besoin d’action, sept ateliers concrets étaient proposés dans l’établissement scolaire. Dans l’un d’eux, ils ont manipulé du fluor, symbolisant un produit phytosanitaire, tous ont pu appréhender la propagation par contact de substances dangereuses. L’absence de précaution finit par contaminer le domicile d’un agriculteur, par contact via son téléphone portable. Les résidus de phytosanitaires peuvent ainsi terminer sur la brosse à dents. « La bonne nouvelle, c’est que l’opérateur est le principal acteur du risque. 60 à 80 % des contaminations proviennent des contacts », explique l’animatrice de l’atelier Monsieur Sécurité. Les marges de progrès existent. Un agriculteur concède, par exemple, égaliser à mains nues les graines dans la trémie du semoir. Autre erreur à ne pas commettre : des gants sur des mains sales. Avec la transpiration, les pores de la peau s’ouvrent et accentuent la contamination.
Escape game pour lire les étiquettes des phytosanitaires
Les bons gestes de prévention commencent aussi avec une lecture attentive des étiquettes des produits utilisés. Lors d’un « escape game », un jeu d’énigme collaboratif sur tablette, les étudiants et les agriculteurs doivent trouver leurs réponses sur les notices du produit. « L’exercice montre que ces documents ne sont pas simples à lire. S’exposer à des produits concentrés nécessite d’anticiper. Il ne faut pas réfléchir au dernier moment », insiste Julien Durand-Réville, responsable santé-prévention de Phyteis (ex UIPP, Union des industries de la protection des plantes). Toujours virtuellement, les participants ont pu concevoir le local phytosanitaire idéal avec les conseils de la MSA. Parmi les astuces à retenir : « placer son étagère à l’envers, si elle est munie de rebord pour créer un mini bac de rétention sur les petites fuites ».
Easy Connect et EPI : de nouvelles technologies
D’autres solutions s’appuient sur la technologie. C’est le cas de la solution Easy Connect qui permet de vider un bidon de produits phytos et de le rincer sans que le produit ne soit en contact à l'air libre, évitant tout risque d'accident. Toujours au chapitre des innovations, un fournisseur de l’armée française peut aussi équiper les agriculteurs avec une combinaison déperlante et respirante, conçue pour les tropiques.
Toutes ces idées et encore plus d’innovations sont proposées par le contrat de solution, jusqu’au 24 janvier partout en France. Renseignements sur contratsolutions.fr
Répéter les bons gestes
Ghislain Mascaux, agriculteur dans le Nord et membre du bureau de la Chambre d’agriculture
« Le sujet est difficile et parfois tabou, mais les partenaires du Contrat de solutions se sont associés pour réduire l’impact du risque phytosanitaire. On avancera collectivement sur cette problématique. Mixer les publics, oser en parler permet de montrer que se protéger n’est pas si compliqué. Le Contrat de solutions permet de montrer les nouvelles technologies, les nouveaux EPI et rappeler les bons gestes. Aujourd’hui, nous avons aussi vu que l’administration est un partenaire de cette sensibilisation et ne doit pas être perçue uniquement comme un organe de sanction. »