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Auxiliaire : les staphylins rendent de multiples services

Au même titre que les carabes, les staphylins sont des coléoptères prédateurs de divers ravageurs au sol ou sur les plantes. Les limaces sont, entre autres, à leur menu.

Le staphylin odorant (Ocypus olens) est un dévoreur de limaces.
Le staphylin odorant (Ocypus olens) est un dévoreur de limaces.
© Arvalis

Il y a près de 2000 espèces de staphylins décrites en Europe (famille des staphylinidés). Ces insectes coléoptères se distinguent par l’atrophie importante de leurs élytres (ailes sclérifiées) laissant visible la majeure partie de l’abdomen. Les staphylins possèdent un corps allongé ; ils montrent rarement des couleurs vives et présentent une coloration générale plutôt gris foncé, brun ou noir ; leur taille varie de 2 à 40 mm. Dans leur forme, les larves ressemblent souvent aux adultes, mais sont démunies d’ailes.

Les adultes et larves sont très mobiles et se rencontrent souvent au niveau du sol. De nombreuses espèces sont aptes au vol, s’envolant quand elles sont dérangées. Certaines réagissent en soulevant l’abdomen en signe de défense, comme le staphylin odorant (Ocypus olens), l’un des plus grands spécimens de la famille. Cette espèce s’attaque aux limaces, vers gris, larves de tordeuses, de tipules… D’autres espèces consomment des ravageurs différents.

Comment préserver les staphylins aux abords et dansles parcelles ?

Pratiques culturales : Même si le labour a tendance à détruire les larves et nymphes des staphylins, des études ont montré qu’il n’avait pas d’influence négative sur ces insectes, peut-être du fait de leur forte capacité de déplacement. L’apport de matière en décomposition comme du fumier ou du compost stimule l’abondance des staphylins. En revanche, l’utilisation d’engrais azotés et phosphatés leur est défavorable, de même que l’usage d’insecticides qui peut diminuer de moitié leurs populations, selon des études.

Environnement parcellaire : Les bandes enherbées constituent des refuges favorables aux staphylins, a fortiori si elles bordent une haie. Les insectes pourront y passer l’hiver dans des conditions clémentes. Des broyages fréquents et trop ras de ces bandes leur sont préjudiciables. La présence d’abris en limite ou proches des champs comme des tas de déchets végétaux, des planches, des pierres plates, des tuiles voire un muret permettent aux staphylins de s’installer durablement et de se protéger. Un parcellaire assez découpé facilite la colonisation par ces auxiliaires grâce à des zones de refuges se retrouvant peu éloignées des parcelles.

Les larves de staphylins ressemblent aux adultes, sans les ailes.
Les larves de staphylins ressemblent aux adultes, sans les ailes. © Arvalis

Cinq points clés sur les staphylins

Un régime alimentaire varié caractérise les diverses espèces de staphylins. Certaines consomment des pucerons ou des acariens sur les plantes, d’autres des limaces, nématodes et larves au sol. Des espèces du genre Aleochara sont parasites de pupes de mouches (des crucifères, de la betterave…).

Le potentiel de régulation des nuisibles est élevé chez les staphylins du fait de leur diversité importante d’espèces, de leur grande densité et de leur forte capacité de déplacement et de colonisation d’un milieu, comme les champs. On peut compter plus de 100 spécimens au m2.

Aleochara parasite les pupes de mouches des cultures.
Aleochara parasite les pupes de mouches des cultures. © Ephytia/B. Chaubet
L’humidité du sol favorise la colonisation chez la plupart des espèces, celles-ci recherchant une atmosphère humide. Les staphylins se rencontrent à partir de mai et prolongent leur présence jusqu’à l’automne dans des parcelles de colza, de betterave…

Des espèces sont détritivores à côté de celles prédatrices. Elles ont donc leur utilité en participant à la décomposition des résidus de culture. La moitié des staphylinidés vit dans la litière, faisant de cette famille d’insectes une composante importante de la faune du sol.

Certaines espèces de staphylins sont commercialisées comme moyen de lutte biologique dans des pays, plutôt pour les cultures maraîchères (contre la mouche du chou par exemple) ou les jardins.

Tachyporus : ce petit staphylin consomme des pucerons.
Tachyporus : ce petit staphylin consomme des pucerons. © R. Rouzes/Entomo Remedium

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