Aller au contenu principal

Haies : « Je suis convaincu de leurs effets bénéfiques pour l’agriculture »

Régis Négrier, céréalier à Berneuil (17), plante depuis 20 ans des haies sur son exploitation et s’est même essayé aux alignements d’arbres dans ses parcelles. Il porte un regard d’expert sur l'intérêt de l'agroforesterie.

Régis Négrier, agriculteur en Charente-Maritime, dans une parcelle en agroforesterie.
Régis Négrier considère les haies et les arbres comme des parties intégrantes de son système d'exploitation.
© MC.Bidault

Alors que de nouvelles aides à la plantation de haies et d’alignements d’arbres sont ouvertes, Régis Négrier se présente en pionnier, engagé depuis 2002 dans un vaste programme de plantation de haies sur son exploitation. « Dès que j’ai su que mon département finançait à 100 %, j’ai commencé à planter des haies en bordures de mes parcelles, pour arriver aujourd’hui à 3,5 km ». L’exploitant indique que dans les années 1980-1990, les remembrements et la Graphiose de l’orme ont provoqué la disparition des haies sur son secteur sans replantation derrière. « Les haies et les arbres font partie de ma conception de l’agriculture, avec leurs intérêts paysagers, écologiques et agronomiques ».

Fort de son expérience, Régis Négrier observe depuis de nombreuses années l'impact positif des haies sur ses cultures : « Si dans les deux premiers mètres, la production de la céréale est affectée, plus on s’éloigne et plus elle augmente pour devenir supérieure à une parcelle sans haie. L'optimum se situe à une distance de 15-20 mètres (m) de la haie, ensuite on retrouve un niveau de production moyen », et il précise, « j’ai observé qu’un mètre de hauteur de haie protège 6 m dans la parcelle, 20 m protègent 120 m, etc. ». Régis Négrier explique que la haie a un effet brise-vent, qu'elle crée un micro-climat et agit sur la rétention d’eau. « Sur la zone protégée, la rosée est observable plus longtemps le matin ».

Un manque de recul sur l’impact des alignements d’arbres 

Souhaitant aller plus loin dans l'intégration de l'arbre dans son système, l'agriculteur a accepté en 2007 de faire un essai d’agroforesterie intra-parcellaire avec la chambre d’agriculture. « J’ai planté sur 3,8 ha de céréales, des rangées d’arbres tous les 27 m, avec un écartement de 6 m entre les arbres. J'ai mis du frêne sur la partie la plus humide et du noyer sur la partie haute, le tout dans un objectif de production de bois d’œuvre ». Seize ans après, Régis Négrier fait le constat suivant : « Le niveau actuel de développement de mes arbres fait qu’ils n’ont pas d’effet positif observable sur mes cultures ». Si le blé tendre ne souffre pas du manque de lumière car ses besoins sur ce point se situent à une période où l’arbre n’a pas encore beaucoup de feuilles, c’est différent pour les maïs et tournesols qui présentent un développement moindre à proximité des arbres. Néanmoins, l'exploitant souhaite poursuivre l'expérimentation jusqu'à ce que les arbres aient atteint leur taille adulte, pour évaluer notamment leur impact en cas de sécheresse.

Régis Négrier explique que ses arbres poussent lentement, dans une épaisseur de sol de 30 cm, avec un sous-sol de craie, de calcaires actifs qui ne leur conviennent pas bien. Malgré tout, il est convaincu de l’intérêt des arbres au sein des parcelles cultivées sur un point : l’enrichissement du sol en matière organique.  « Il y a un effet positif lié à la décomposition des feuilles dans la zone recouverte par l’arbre. La teneur en matière organique augmente forcément et tout ce qui va avec, vers de terre, etc. ». 

EARL Négrier, 180 ha de SAU en blé tendre, tournesol, maïs, colza, orge de printemps, pois chiche, luzerne et prairies temporaires.

Les plus lus

<em class="placeholder">Paysage avec diversité culturale.</em>
Telepac 2025 : la rotation des cultures de la BCAE 7 n’est plus obligatoire

La version révisée du plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 vient d’être validée par l’Europe. Pour la PAC…

<em class="placeholder">Tracteur réalisant un désherbage mécanique sur une parcelle en AB.</em>
Telepac : quelles aides bio pour la PAC 2025 ?

À quelles aides de la PAC avez-vous droit en 2025 si vous convertissez votre exploitation au bio ou si vous êtes déjà en bio…

<em class="placeholder">Jany Valin agriculteur dans la Marne dans la cour de sa ferme devant son tracteur</em>
Peuplier : « Ma production dans la Marne a dégagé une marge nette de 19 670 euros en 2024 »

Jany Valin, agriculteur à Vitry-le-François, dans la Marne, s’est lancé depuis vingt ans dans la production de peupliers en…

Label HVE sur une photographie de céréales.
HVE : comment bénéficier du crédit d’impôt HVE en 2025 ?

La loi de finances 2025 a de nouveau reconduit le crédit d’impôt HVE (Haute valeur environnementale) pour un an. Les…

<em class="placeholder">Plante de datura stramoine en fleur. </em>
« La télédétection du datura par drone me coûte 72 €/ha, mais c’est un outil de lutte indispensable sur mon exploitation des Pyrénées-Atlantiques »

Anne Darrouzet est agricultrice en bio à Bougarber, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a mené pendant des années une…

champs de céréales bio
Comment obtenir le crédit d’impôt bio en 2025 ?

Le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique a été prolongé jusqu’à l’année 2025 par la loi de finances 2022 avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures