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Filière Bio
Bio Tout Court : le digital au service de la vente directe

Lancée il y a un an, la plateforme digitale Bio Tout Court vise à faciliter le lien direct entre producteurs et artisans bio, et consommateurs. Un outil novateur atypique pour promouvoir la bio.

Raphaël Vicart, agriculteur dans la Somme, s’est lancé il y a un an dans la boulange, en transformant son blé en farine et pains.
© Bio Tout Court

« Nous ne sommes pas un site d’achat-revente, tient à préciser d’emblée Catherine Ecran, co-fondatrice de Bio Tout court et un des quatre associés. Notre but est de faciliter l’accès au digital pour les producteurs-artisans bio. Il leur faut juste s’inscrire, enregistrer leur gamme et localiser des points relais pour les livraisons. C’est simplissime, fiable et gratuit. » L’intérêt pour les producteurs  est d’être payés directement, sans être amputés d’une commission.  « Ce sont les consommateurs qui rémunèrent les frais de fonctionnement et des opérations bancaires, le tout à hauteur de 6 %, un montant beaucoup plus faible que les marges pratiquées habituellement, pouvant aller jusqu’à 30 % », complète Catherine  Ecran. L’affiliation de Bio Tout Court, entreprise solidaire d’utilité sociale, au réseau Esus garantit un mode de fonctionnement éthique.

Un accélérateur de croissance

Boostée par les confinements, la vente directe et locale a le vent en poupe. Evaluée en 2019 à 11 % par l’Agence bio, sa part est amplifiée par la crise sanitaire. « L’enquête que nous avons réalisée cet été montre que les producteurs maîtrisant l’outil numérique s’en sont mieux sortis. Le digital est un accélérateur de croissance. Mais il y des freins pour la vente en ligne », souligne la cofondatrice de Bio Tout Court. En s’adressant à tous, la  seconde version de la plateforme lancée début mars 2020 tape dans le mille : « Notre première version visait surtout les Amaps, en facilitant leur fonctionnement. Tout devient automatique. »

A l’issue de cette première année, le site fédère déjà une centaine de producteurs actifs, sur près d’un millier d’inscriptions, autour de 170 points relais et circuits courts, 10 amaps et 20 000 consommateurs, appelés biocavores. « C’est un début encourageant, il nous faut maintenant mailler le territoire de points relais, afin de regrouper les livraisons. Notre but est de stimuler les interactions en faveur d’une bio éthique et locale. »

Cette démarche séduit : « Je souhaite élargir et diversifier ma clientèle et Bio Tout Court contribue à faire croître ma visibilité », explique Raphaël Vicart, en polyculture-élevage avec son père sur  200 ha dans la Somme. Le jeune producteur s’est lancé il y a un an dans la boulange, en transformant son blé en farine et pains. « Les clients commandent, paient sur le site, et viennent récupérer au magasin de la ferme. C’est pratique et rapide. » Pour Christophe Malizia, fondateur-gérant de la micro-brasserie du Pont de Coude en Seine-et- Marne, « cet outil facilite la gestion des deux Amaps que je livre. Pour l’optimiser, je dois trouver des points relais dans mon secteur ». Fils d’un céréalier bio sur une centaine d’hectares dans les Yvelines, en vallée de Chevreuse, Théophile Vandooren boulange la farine produite sur place à partir des blés cultivés à la ferme. Painbudibio, activité lancée il y a dix ans, fournit une quinzaine d’Amaps : « Pour nous, l’atout de cette plateforme est de simplifier le fonctionnement, d’alléger aussi les contraintes des "amapiens", et de  régénérer ce système devenu ainsi plus attirant ».

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