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Salon de l’Agriculture 2023
Banane de Guadeloupe et de Martinique : « Le bleu-blanc-rouge est le message le plus simple vers la durabilité »

Dans une interview à FLD, Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN, annonce le retour des producteurs au Salon international de l’Agriculture 2023, mais avec un changement majeur. Il évoque aussi les difficultés à communiquer sur les actions et projets de durabilité et détaille les dernières prévisions de marché.

La Banane de Guadeloupe et de Martinique va faire son grand retour au Salon international de l’Agriculture (25 février-5 mars à Paris). Mais pour la première fois de son histoire, elle n’exposera pas dans le hall des régions d’Outre-Mer mais en 2.2, le hall des grandes filières végétales. « Nous sommes, nous revendiquons être la filière française de la banane », affirme Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN, dans une interview à FLD le 19 janvier.

Les visiteurs du Salon de l’Agriculture et encore plus du hall 2.2 seraient, estime-t-il, un peu plus sensibilisés que les consommateurs lambda aux enjeux de l’agriculture. L’occasion donc, pour la Banane de Guadeloupe et de Martinique, de faire passer davantage de messages que d’ordinaire sur toutes les actions et projets en cours. Les producteurs antillais sont notamment, et depuis plus de 20 ans, férocement engagés dans la durabilité de leur filière. Mais les consommateurs n’en connaissent pas les détails et la distribution ne valorise pas ces actions. « La mécanisation des sols, à qui ça parle ? »

 

« L’origine France, c’est la proximité »

Le patron de l’UGPBAN estime encore : « La HVE c’est bien, mais qui la valorise ? Aujourd’hui c’est le passeport d’entrée dans la GMS mais pas plus. GMS qui rationnalise ses gammes, avec en banane, les références 1 prix, vrac, bio et Française, pas plus. D’autant plus que la sur-segmentation a pénalisé le pouvoir d’achat des Français. Dans un hyper allemand, on a deux fois moins de références qu’en France. Et le modèle de l’hyper n’a plus le vent en poupe. Les surfaces se réduisent donc, et avec elles la segmentation. Donc comment valoriser la durabilité ? L’origine France est pour nous le moyen le plus évident et le plus simple. »

Dans un contexte de pouvoir d’achat réduit des consommateurs qui ont tout de même des attentes fortes de durabilité, c’est donc bien le drapeau bleu-blanc-rouge qui permet aux producteurs de revendiquer leur durabilité. « Nous sommes français donc un produit de proximité. C’est une réassurance. Qu’est-ce que la durabilité pour le consommateur ? C’est d’abord des cultures produites au plus proche, presque sous ses yeux, car ça veut dire pour lui que c’est bien fait, sous les normes françaises et européennes environnementales et sociales qui sont les plus strictes au monde. C’est aussi la volonté du consommateur de faire vivre le petit paysan d’à côté. »

 

Un début d’année « un peu mou » La Banane de Guadeloupe et de Martinique a fini l’année avec un peu moins de volumes au global que ce que les prévisions annonçaient : un peu plus que 200 000 t pour les deux îles (autour de 53 000 t en Guadeloupe et 151 000 t en Martinique) en comptant les volumes pour le marché local, alors que l’UGPBAN escomptait 215 000 à 220 000 t. « On reste assez modeste encore en production : la tempête Fiona, surtout en Guadeloupe, puis la sécheresse cet été, surtout en Martinique, ont rogné quelques volumes, auxquels s’est ajoutée en fin d’année la pression fongique (cercosporiose) en raison d’une saison des pluies assez marquée », détaille Pierre Monteux. L’UGPBAN annonce un début 2023 « un peu mou » et « en retard sur les prévisions » dans un contexte de marché pourtant favorable à la consommation de la banane, en raison de cette pression sanitaire qui dure et la météo (températures plus froides que d’habitude début janvier) qui a eu pour conséquence une panne végétative. « Ce retard de -20 % sur les prévisions de volume devrait se lisser en cours d’année. »

Une demande soutenue pour la banane ? En parallèle Pierre Monteux s’attend à un marché tendu les premiers mois de l’année sur les volumes et une demande pour la banane, toutes origines, qui va rester soutenue. Même si le prix de détail va augmenter un peu -« les négociations de fin 2022 pour 2023 sont revenues à une réalité de marché, mais cela sera-t-il suffisant ? »-., la banane reste un fruit pas cher. Les fruits concurrents ne devraient pas lui faire de l’ombre, les volumes en agrumes étant prévus restreints et les stocks de pommes plus faibles que d’habitude (coût du stockage) donc des prix pour la pomme qui devraient remonter. La grande inconnue sera plutôt la rentrée de septembre. Est-ce que les producteurs de la zone dollar, en retrait en termes de volumes au vu des conditions de marché l’année dernière, auront replanté ? Et quel pouvoir d’achat pour les consommateurs ?

 

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