Assolement en commun : « Nous avons divisé par deux nos charges de mécanisation »
Laurent Boime et ses associés de la SEP des Champs, dans le Bas-Rhin, ont opté pour l’assolement en commun pour faire baisser leurs charges de mécanisation et se dégager du temps pour certains.
Laurent Boime et ses associés de la SEP des Champs, dans le Bas-Rhin, ont opté pour l’assolement en commun pour faire baisser leurs charges de mécanisation et se dégager du temps pour certains.
« Pour pratiquer l'assolement en commun, nous avons créé une société en participation (SEP) en 2016 . Elle se compose de cinq exploitations et six associés. Les terres mises à disposition de la SEP s’étendent sur 215 hectares, réparties dans un rayon de 20 km autour de Truchtersheim, la commune où je suis installé. Une Cuma a été créée en parallèle pour le matériel.
L’organisation collective fait partie de notre philosophie. Nos parents étaient déjà coopérateurs et mutualistes. Dans ce secteur d’Alsace, les exploitations sont diversifiées avec des productions à forte valeur ajoutée comme le tabac ou le houblon, mais les surfaces sont petites. Il faut donc réfléchir à des solutions pour améliorer la viabilité de nos fermes.
On est parti du principe qu’il fallait actionner un autre levier que celui du prix de vente de nos productions : il fallait aussi travailler sur nos charges en la jouant collectif. Du fait de nos petites surfaces, les charges de mécanisation atteignent parfois 450 euros par hectare, contre 200 à 250 euros par hectare en moyenne dans la plaine du Rhin ! Le passage en assolement en commun nous a permis d’atteindre un niveau de charges similaire à la moyenne grâce à l’optimisation du matériel. Désormais, les achats d’engrais, de semences et de phytos se font en commun, les deux associés dont c’est la charge décident de l’itinéraire technique et des rotations. On travaille en confiance.
Certains associés ont des cultures spécialisées qui n’entrent pas dans le giron de la SEP : arboriculture, houblon, maraîchage, élevage de canards et de jeunes bovins. Deux exploitants sont également doubles actifs. L’organisation collective permet de leur dégager du temps.
Sur le plan comptable, la marge brute de la SEP est redescendue aux sociétés associées au prorata du nombre d’hectares apportés. Nous épurons les comptes au 31 décembre et on redémarre à zéro au 1er janvier. Au cours de la campagne, nous finançons le besoin de fonds de roulement, qui s’élève à 150 000 euros, pour financer les achats d’intrants, via du prêt court terme. On a un suivi très précis de nos chiffres. On cherche à savoir ce que l’on gagne vraiment par atelier. »