Sublimer oui, mais ruches fermées

La sublimation d’une préparation médicamenteuse à base d’acide oxalique est une pratique courante en été comme en hiver. La rapidité de sa mise en œuvre, le fait de ne pas avoir à ouvrir la ruche et l’impact jugé plus faible sur les abeilles par rapport à un dégouttement sont souvent mis en avant. En revanche, face à l’utilisation développée des planchers grillagés, se pose la question de l’importance ou non de fermer la ruche quand celle-ci est sublimée. À titre d’exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, un tiers de personnes interrogées disent ne pas fermer leurs ruches lors de la sublimation.

Durant l’automne 2022, l’ADA Aura a réalisé une expérimentation sur l’importance ou non de fermer la ruche lors de la sublimation. Une rupture de couvain a été provoquée sur l’ensemble des ruches grâce à un encagement de 21 jours entre fin octobre et mi-novembre. Lors de la dernière semaine d’encagement, des comptages de chutes naturelles sur lange ont été effectués afin d’alloter les colonies en fonction de la charge varroa. L’allotement a également été réalisé grâce à des mesures de varroas phorétiques effectuées en septembre.

À l’issue de la période d’encagement, les ruches ont toutes été traitées par sublimation. À l’application des traitements, 16 ruches ont été fermées avec des plaques au niveau des planchers et avec des mousses au niveau des entrées, 16 sont restées ouvertes et avec un fond grillagé. Après cette première sublimation, trois comptages sur langes ont été effectués sur une semaine. Ces chutes sur lange ont été associées à l’effet de la sublimation. À l’issue de la semaine de comptage, une PMAO par dégouttement a été appliquée. Des comptages sur langes ont été réalisés pendant deux semaines à raison de deux comptages par semaine. Les chutes de varroas comptées sur cette période ont été associées à l’effet du dégouttement.

Première observation, l’allotement a été correctement effectué puisque les données de chutes car la moyenne de la charge totale en varroa est proche pour les deux lots. Pour le lot de ruches fermées, une semaine après la sublimation, 83 % des varroas comptés sur 28 jours étaient déjà tombés. Ce pourcentage est de seulement 37 % pour le lot de ruches ouvertes. Le nombre de varroas résiduels à l’issue de la première sublimation dans le lot de ruches ouvertes est donc significativement plus élevé que dans le lot de ruches fermées. Ces données semblent indiquer que la fermeture des ruches est un facteur clé de la réussite d’une sublimation hivernale. L’efficacité des traitements s’en trouve améliorée.

ADA Aura