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L’Itsap-Institut de l’abeille : les atouts d’un institut désormais qualifié !

Pour la première fois, un institut de recherche appliquée est reconnu pour l’apiculture et la pollinisation. Une grande étape dans la reconnaissance des travaux menés par l’Institut, une grande fierté pour les équipes en coulisse.

Logo de l'Itsap-Institut de l'abeille, institut désormais qualifié de la filière apicole.
Logo de l'Itsap-Institut de l'abeille, institut désormais qualifié de la filière apicole.
© Itsap

Treize ans se sont écoulés depuis la création de l’Itsap-Institut de l’abeille. Un beau chemin de construction parcouru pour une solidité désormais pleinement reconnue. On lui accorde ainsi une complète autonomie pour porter un projet scientifique et technique, dans l’intérêt général des filières agricoles. Si dans « l’écosystème » des 19 instituts techniques l’Itsap rejoint les plus petits – son équipe représente seulement 3 % de celle de l’institut des céréales, ou encore de l’élevage – le comité d’évaluation de cette candidature a souligné ses atouts et sa singularité.

1. Un travail en réseau avec de précieux partenaires

La collaboration avec le réseau des ADA et les professionnels est placée au cœur du fonctionnement de cette association, pour lui offrir une remontée des attentes, un croisement des regards experts, un déploiement des expérimentations et enquêtes, puis un transfert vers la profession en région. Ainsi, les pôles de compétences associant les salariés Itasp-ADA-ADA France avec des apiculteurs référents, sont au centre de l’organisation collective. Ces pôles regroupent actuellement 17 salariés et 29 professionnels. Dans les récents aboutissements, les portraits d’exploitations ou de matériels et de bâtiments illustrent parfaitement cette synergie ADA-Itasp.

Pour traduire les attentes de la filière en projets de recherche et traduire les connaissances en solutions utiles pour la filière, l’Institut porte l’UMT Prade (Unité mixte technologique Protection des abeilles dans l’environnement). Fédérant des structures techniques et des unités de recherche publique, son format s’est élargi en 2020, avec maintenant 13 équipes.

De nombreux résultats concrets sont déjà au crédit de cette unité :

- Les facteurs de risque liés à varroa : au-delà de trois varroas phorétiques/100 abeilles sur le rendement en miel de lavande ou de tournesol, et au-delà de 1 varroa après traitement de fin d’été pour la survie hivernale de la colonie.

- Sur près de 1 500 colonies évaluées, 15 % ont une capacité de résistance à varroa prometteuse.

- L’impact de la disette en plaines céréalières sur les soins au couvain, la longévité des ouvrières, le rendement en miel d’été, et la survie hivernale des colonies.

- La corrélation négative entre le nombre de résidus dans les cires et le rendement en miel.

- La contamination du nectar de plantes non traitées par des néonicotinoïdes.

2. Le sens du dialogue sur le sujet de la pollinisation

La pollinisation s’inscrit dans les enjeux agroécologiques. En étant évaluatrices des pratiques agricoles, les démarches de l’Institut peuvent parfois « tendre » les relations avec le monde agricole, mais elles peuvent aussi être des forces motrices pour le changement. Comme exemples, l’intérêt des intercultures pour améliorer la survie hivernale des colonies en plaines céréalières avait été démontré, tout comme l’impact des néonicotinoïdes ou des cocktails de fongicides sur la santé des colonies.

3. Pionnier dans les démarches participatives

Le transfert des connaissances scientifiques dans le quotidien des professionnels demande de considérer la diversité des conditions de leurs pratiques. Aucun travail scientifique, même le plus rigoureux et long, ne peut embrasser tous les cas de figure. Donc il faut pouvoir agir et accompagner, malgré une incertitude élevée, et parfois en pleine controverse. Une solution repose sur une double prise en compte : l’état des connaissances, mais également des pratiques, des contraintes, des objectifs et des avis des acteurs. Parmi les instituts techniques, l’Itsap est pionnier sur ces méthodes de science participative à l’échelle d’un territoire, en les appliquant notamment pour le changement des pratiques agricoles et pour le partage des ressources florales entre pollinisateurs.

4. Le poids sur les politiques publiques

Le comité d’évaluation du dossier de l’Itsap a apprécié la mixité entre des travaux « à haute valeur scientifique » (50 articles internationaux, 3 thèses) et leur valorisation sous forme d’expertise participant aux évolutions des politiques publiques. Il s’agit notamment de documenter les effets des pesticides, d’intervenir sur les dispositifs de surveillance sanitaire, la normalisation des produits ou sur les cahiers des charges de l’Apiculture biologique, des signes de qualité, des MAEC, etc.

Sylvain Lafarge, Président de l’Itsap-Institut de l’abeille

Titre

« Avec un nouvel institut qualifié pour l’apiculture et la pollinisation, la filière apicole dispose d’un outil incontournable pour relever le défi de l’adaptation aux changements globaux. Cette qualification renforce également le réseau Acta pour faire face aux enjeux majeurs de la transition agroécologique et de la souveraineté alimentaire, dont les abeilles sont un élément indispensable. »

Côté web

Site internet de l’Itsap-Institut de l’abeille : itsap.asso.fr

Site internet de l’UMT Prade : umtprade.fr

Les défis à relever

La lutte contre les principaux fléaux des vingt dernières années – surmortalité, affaiblissement et pertes de rendement des colonies… – n’est pas achevée qu’il nous faut livrer celles contre le changement climatique, l’adultération des miels, l’arrivée de nouveaux agresseurs. La situation climatique nous demande de remettre à jour nos références en termes de cycle des colonies, de varroa, de disponibilité des ressources alimentaires, de caractéristiques des produits de la ruche, et par conséquent des pratiques apicoles associées. D’importantes transitions dans l’apiculture française sont en cours, il est crucial de les accompagner techniquement pour éviter des contrecoups sociaux et économiques.

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