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La cire, première source d’exposition des abeilles aux pesticides

Des travaux de recherche ont montré que la cire d’abeille pouvait être imprégnée par des résidus de médicaments vétérinaires et de pesticides.

Jusqu'à présent aucun état des lieux sur la contamination des cires gaufrées n’avait été réalisé au niveau national.

Le projet Cimeqa [Cires–Méthodes d’Évaluation de leur Qualité pour l’Apiculture](1) de l’Itsap-Institut de l’abeille et du réseau des ADA portant sur la qualité des cires a permis de constituer une échantillothèque de feuilles de cire collectées dans différentes régions auprès d’apiculteurs professionnels ou en cours d’installation et possédant au moins 50 colonies. Le bilan intermédiaire basé sur 180 cires analysées, montre que 95 % d’entre elles sont contaminées par au moins un résidu.

La cire d’abeille est une éponge à pesticides

En moyenne, on retrouve 4 résidus par échantillon de cire mais on peut retrouver jusqu’à 19 résidus. Au total, 69 résidus de pesticides différents ont été retrouvés parmi lesquels 23 fongicides, 19 insecticides, 12 acaricides et 10 herbicides. Les substances les plus courantes sont des acaricides à usage apicole (Coumaphos et Tau-fluvalinate) mais aussi des produits à usage agricole comme la diphénylamine, la propargite (molécules qui ne sont plus utilisées dans l'Union européenne), le boscalide ou encore le fluopyram qui s'accumulent souvent dans la cire.

Une cire moins contaminée en bio

La contamination varie en fonction du mode de production. Deux tiers des cires étaient issus d’une apiculture conventionnelle (62 %) et un tiers d’une apiculture en AB [agriculture biologique] (32 %). Les cires employées en agriculture biologique n’étaient pas exemptes de contamination avec au moins un résidu retrouvé pour 91 % d’entre elles. Mais les niveaux de contamination pour les cires AB étaient moindres que ceux des cires conventionnelles. Elles contenaient en moyenne deux fois moins de résidus pour une concentration totale en moyenne treize fois inférieure (voir graphique 1). De même, le risque associé aux cires AB étaient environ vingt fois inférieur (voir graphique 2). Ce risque a été défini en considérant la somme des rapports entre la concentration et la toxicité de chaque substance. Il varie entre 0 et 1 et plus il se rapproche de 1, plus il y a un risque de mortalité pour les larves d’abeilles exposées aux substances contenues dans la cire.

La cire d’opercules préférable à la cire issue de mélanges

La contamination varie également en fonction de la nature des cires. La majorité des apiculteurs interrogés au cours du projet (65,5 %), ont employé uniquement des feuilles gaufrées confectionnées à partir de cire d’opercules de hausse. Contrairement à une idée reçue, cette catégorie de cire n’était pas vierge de toute contamination avec 93 % des échantillons analysés contenant au moins un résidu tout mode de production confondu. En moyenne, ces cires renfermaient toutefois 1,6 fois moins de résidus et une concentration totale moyenne deux fois et demie inférieure à celles des cires issues de mélanges (voir graphique 3).

Des traces de paraffine dans la cire

Autre résultat marquant : environ 51 % des cires analysées contenaient des traces d’hydrocarbures de paraffine. En revanche, aucune ne semblait être coupée avec de la stéarine, une substance hautement toxique pour le couvain.

Bien que les cires soient quasiment toutes contaminées, les cires AB ou issues d’opercules se distinguent donc des cires conventionnelles et des cires de mélanges par une qualité toxicologique bien inférieure qui reflète vraisemblablement les efforts consentis en termes d’intrants, de choix d’emplacements et de recyclage de la cire par les apiculteurs.

(1) Le projet Cimeqa a bénéficié d’un financement de FranceAgriMer et Interapi.

Côté web

Consultez le site internet de l'Itsap

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