Faire appel à un prestataire pour transformer sa cire
Rencontre avec deux professionnels qui proposent des prestations de transformation de cire.
Rencontre avec deux professionnels qui proposent des prestations de transformation de cire.
Avis d'expert : Thomas Mis, co-gérant d’Apiculture Remuaux
"Nous travaillons en lien avec des centres de recherche sur le développement de technologies de traitement des cires"
" Apiculture Remuaux propose une activité de cirier depuis près de vingt ans. La cire est travaillée par laminage, processus qui consiste à faire traverser un matériau entre deux cylindres tournant dans deux sens contraires. La stérilisation se fait à basse température, c'est-à-dire 90°C, afin de ne pas altérer la qualité de la cire. Chaque année, ce sont 100 à 120 tonnes qui sont traitées par l’atelier.
Le gaufrage est proposé à partir de 50 kilos en lot personnel et la traçabilité mise en place par l’atelier garantit aux clients de récupérer leur propre cire.
Le reste de la production correspond à de la cire d’opercules achetée à des clients apiculteurs sélectionnés par l’entreprise ou achetée en gros volume sur le marché français. Dans ce dernier cas, des analyses de résidus pesticides et d’adultération sont réalisées. De façon générale, un autocontrôle est systématiquement effectué toutes les tonnes pour les lots destinés à la revente par des magasins.
Proposer des lots personnalisés en gaufrage à façon vient de la conviction de l’importance de la qualité des cires. Au fil des années, les apiculteurs ont été sensibilisés sur les bonnes pratiques (pas de recyclage des cires de corps, méthodes de fonte respectueuses de la qualité, etc.). Les analyses confirment l’amélioration des pratiques. Par le passé, les cires apportées étaient plus noires, contenaient plus d’impuretés et étaient souvent trop chauffées lors de la fabrication des pains sur l’exploitation. Enfin, on retrouve maintenant au maximum quatre à cinq molécules dont les acarides utilisés dans la lutte contre varroa.
Actuellement, nous travaillons en partenariat avec des centres de recherche sur le développement de technologies de purification pour décontaminer les cires des résidus de pesticides. "
Avis d'expert : Damien Berthoulat, moniteur d'atelier pour l'atelier d'apiculture de l'Esat la Colagne
"Nous sensibilisons sur les bonnes pratiques afin d’obtenir une cire de qualité"
" Notre établissement de services d'aide par le travail en Lozère produit du miel depuis 2016. L’atelier de gaufrage de cire à façon s’est monté il y a cinq ans. Cette nouvelle activité permet de fournir du travail tout au long de l’année pour les quatre salariés et deux moniteurs. De mi-mars à mi-octobre l’activité se concentre sur les ruches, en octobre le conditionnement prend le relais (miel de l’Esat et prestation de conditionnement) et enfin le gaufrage se fait pendant l’hiver.
Chaque hiver, ce sont deux tonnes de cire qui sont traitées, avec une capacité de 40 kilos par jour. La cire est fondue à 85°C en bain-marie, le gaufrage se fait à l’aide de gaufriers ce qui permet de traiter des petits volumes de cire. Aucun mélange de cire n’est effectué et le matériel est désinfecté entre chaque lot.
Les apporteurs sont sensibilisés sur les bonnes pratiques afin d’obtenir une cire de qualité pour leurs abeilles, au-delà de l’usage de cire d’opercules exclusivement. Par exemple, le moulage des pains de cire dans des récipients en fonte peut entraîner le passage d’ions ferreux dans la cire, lui donnant une teinte verdâtre. Il est donc préconisé d’utiliser des bacs en inox. De même, le stockage dans de mauvaises conditions comme dans une cave humide peut avoir un impact sur l’odeur de la cire. Enfin, la tarification se faisant sur le poids apporté, il est dans l’intérêt de l’apiculteur d’apporter une cire exempte d’impuretés.
Chaque année, le syndicat apicole de Lozère et le groupement de défense sanitaire apicole procèdent à quelques analyses sur la base du volontariat afin de suivre la qualité des cires. Les principaux résidus retrouvés sont les acaricides de synthèse à usage apicole. "