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Ce qu’il faut savoir sur les résistances de varroa aux produits

Différents produits médicamenteux permettent de lutter contre varroa. Malheureusement, plusieurs d’entre eux font l’objet de phénomènes de résistance plus ou moins importants. Leur degré de sévérité varie selon les territoires et les populations de varroa. Ces résistances doivent faire l’objet d’une attention toute particulière.

© ADA Aura


La résistance à un produit de traitement, cela correspond à une diminution partielle ou totale de la sensibilité d’un organisme à un composé toxique. Lors d’un contact prolongé ou répété, certaines espèces développent rapidement des mécanismes de résistances leur garantissant une meilleure survie en présence du composé toxique. C’est de cette manière que varroa a su développer une résistance aux produits de traitement. Aucune molécule n’échappe au risque d’apparition d’une résistance ! C’est à nous de mettre en place des actions préventives qui permettront de déjouer ces phénomènes.

Mettre en place une stratégie d’alternance réfléchie

Pour prévenir l’apparition de résistances, plusieurs leviers d’action existent. Le premier est de mettre en place une lutte alternée, cela permet de déjouer les circuits de résistance chez varroa. Attention ! Le traitement hivernal à l’aide d’acide oxalique n’est pas considéré comme une alternance. De façon générale, il est indispensable d’alterner les molécules au minimum une fois tous les deux à cinq ans. La fréquence d’alternance doit être d’autant plus importante que le risque de résistance est grand (voir tableau). Concernant le tau-fluvalinate, il ne doit pas être utilisé deux années de suite, sous peine de réapparition rapide de résistance.

Limiter la durée d’exposition aux acaricides

Autre conseil : il faut limiter la durée d’exposition de varroa aux acaricides. En effet, ce parasite a d’autant plus de chance de s’accoutumer aux acaricides que la durée d’exposition est longue. Il est donc important de ne pas dépasser les durées d’application recommandées. Il faut favoriser les traitements Flash qui permettent de limiter le temps d’exposition des varroas à la molécule de traitement. Il est préférable d’adopter ce type d’application pour les plans de lutte alternée.

Face à un échec lors d’une application d’acaricide, un traitement de rattrapage s’impose (voir graphique). Comment faire ? L’application, en l’absence de couvain, d’une préparation médicamenteuse à base d’acide oxalique (PMAO) est la meilleure façon de réaliser un traitement de rattrapage. Deux méthodes permettent de le réaliser de façon fiable : l’encagement automnal de reine et le retrait de couvain.

Marie VENTELON, ADA Aura

Comment détecter un échec de traitement

1 - Surveiller l’infestation des ruchers grâce à la pratique des comptages : à l’automne, juste après les traitements de fin de saison, un rucher ne devrait en théorie pas dépasser la moyenne de deux varroas phorétiques pour 100 abeilles (VP/100ab). Cette valeur doit bien sûr être relativisée avec la quantité et la qualité du couvain.

2 - Dresser un bilan de l’état de santé des colonies :

- Les colonies présentent-elles des symptômes de varroose ? Si oui, c’est inquiétant.

- Des varroas phorétiques sont-ils visibles sur les abeilles ? Les comptages VP/100ab confirment-ils la suspicion d’une infestation trop forte ? Si oui, il va falloir agir.

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