2022 : première enquête harmonisée
Plus de 400 apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées y ont répondu en 2022. Les miellées produites sur une grande majorité du territoire sont celles de colza, fleurs de printemps, fleurs d’été et acacia. Les rendements les plus importants ont été observés sur la miellée de lavande et sur la miellée de colza. Voici les résultats de cette enquête.
Plus de 400 apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées y ont répondu en 2022. Les miellées produites sur une grande majorité du territoire sont celles de colza, fleurs de printemps, fleurs d’été et acacia. Les rendements les plus importants ont été observés sur la miellée de lavande et sur la miellée de colza. Voici les résultats de cette enquête.
Pour la première fois, le réseau ADA-Itsap a réalisé une enquête harmonisée à l’échelle nationale pour répondre au besoin de références sur la production de miel.
605 exploitations ont répondu à l’enquête
Quatre-cent-vingt-et-une exploitations ayant hiverné plus de 50 colonies en 2021 ont répondu à l’enquête. Le nombre de répondant varie d’une région à l’autre avec comme trio de tête les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. 70 % des apiculteurs répondants possèdent plus de 50 colonies hivernées en 2021, ce qui correspond à 7,7 % des apiculteurs de cette catégorie déclarés au ministère de l’Agriculture. Les possesseurs de moins de 50 colonies représentent 30 % des répondants, soit 91 % des apiculteurs de cette autre catégorie déclarés en 2021 au ministère. Cette répartition des répondants s’explique par le fait que l’enquête a été diffusée auprès des adhérents des ADA, qui sont pour l’essentiel des apiculteurs professionnels ou pluriactifs. Seules les données des exploitations de plus de 50 colonies ont été utilisées dans cet article.
75 % des exploitations ayant répondu à l’enquête sont en système conventionnel et 25 % sont certifiés en agriculture biologique ou sont en conversion.
Dans notre échantillon, 30 % du miel produit est destiné à la vente directe, environ 35 % à la vente en demi-gros et près de 35 % à la vente en gros.
Les miellées polyflorales, de colza et d’acacia, en force !
Le pourcentage des miellées par région met en évidence l’importance des miellées polyflorales, ainsi que celles de colza et d’acacia. En Bretagne, le miel de fleurs d’été représente 53 % de la production déclarée par les apiculteurs enquêtés et celle de fleurs de printemps, 39 %.
En 2022, la production de miel d’acacia a été bien meilleure qu’en 2021. Nous remarquons que le miel d’acacia fait partie des principales productions dans six régions. Elle représente 26 % des volumes produits pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, 22 % pour la région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), 15 % pour les régions Grand Est et Hauts-de-France, 13 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 10 % en région Centre-Val-de-Loire.
Le miel de colza représente 30 % des volumes produits dans les régions Normandie et Centre-Val de Loire, 22 % pour la région Bourgogne-Franche-Comté, 18 % pour les régions Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine, 15 % pour la région Grand Est et 10 % pour la région Occitanie.
Un rendement hétérogène selon les régions
Dans certaines régions, nous observons globalement des rendements faibles, comme en Corse, en Paca, en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine ou en Bretagne, où les 10 kilos par colonie mise en production sont atteints uniquement sur certaines miellées. Dans d’autres régions, comme en BFC, en CVL ou en Normandie, les rendements sont globalement plus importants.
Pour la miellée de colza, nous observons que les rendements moyens les plus importants ont été faits en Normandie, avec 28,7 kilos par colonie mise en production, suivi par la région CVL, avec un rendement moyen de 25,9 kilos par colonie mise en production. Rendements très différents pour la région Occitanie, qui a le plus faible rendement sur cette miellée, avec 6,3 kilos par colonie mise en production.
Les rendements pour la miellée d’acacia ont également été hétérogènes, le rendement moyen le plus faible est observé en Occitanie, avec une moyenne de 6,9 kilos par colonie mise en production et le plus élevé dans les HdF, avec une moyenne de 23 kilos par colonie mise en production. Il a été reporté que les arbres de certaines zones avaient soufferts du gel, expliquant les productions les plus basses.
Les rendements les plus importants ont été produits sur la lavande, en région Centre-Val de Loire, avec un rendement de 51,1 kilos par colonie mise en production. En région Paca, le miel de lavande est le plus produit en volume malgré un rendement de 8,2 kilos par colonie mise en production. Ceci pourrait s’expliquer par différents facteurs : la différence du nombre de répondants entre la région CVL et la région Paca ; la sécheresse de l’année qui a eu un impact sur la nectarification de la lavande dans les secteurs historiques, mais également parce que de nombreux apiculteurs de Paca placent l’ensemble de leur cheptel sur cette miellée, essaims compris, alors que dans d’autres régions, les apiculteurs ne transhument que les colonies les plus fortes.
L’impact du climat sur les miellées
Les conditions climatiques ont grandement conditionné les niveaux de production des différentes miellées. Les miellées de printemps ont été globalement bonnes tandis que les miellées d’été ont été impactées par la sécheresse et les chaleurs, la saison s’est terminée plus tôt que prévu. Les miellées ont été courtes et localisées, certaines se chevauchant. Les faibles rendements des miellées de châtaignier et de sapin peuvent s’expliquer du fait de la chaleur et de la sécheresse. De même, les tilleuls ont souffert des chaleurs élevées au moment de l’ouverture des fleurs. Peu de nectar aurait été produit dans ces conditions, ce qui a provoqué de faibles rendements dans certaines régions.
Un travail mené à l’échelle du réseau ADA-Itsap
Pour la première fois, le réseau ADA-Itsap a harmonisé une enquête sur le sujet sensible de la production de miel de l’année. L’implication de toutes les structures du réseau a permis d’avoir un nombre de répondants important, ainsi que des résultats restitués tôt dans la saison. Un grand merci à tous les apiculteurs et apicultrices ayant répondu à l’enquête sur la production de miel 2022 et à l’ensemble du réseau ADA-Itsap, qui s’est coordonné pour l’élaboration des questionnaires et leur diffusion. Avec le soutien financier de FranceAgriMer, du ministère de l’Agriculture et de l’Union européenne