Vers une politique européenne pour le lait ?
2015 ou la fin des quotas laitiers. La FNPL s’annonce déterminée à valoriser au mieux la production laitière française via une contractualisation plus respectée et un lobbying auprès de la Commission européenne pour une politique laitière à la hauteur des enjeux.
Anticipée par les producteurs depuis plusieurs années, la fin de quotas laitiers (1er avril) ne présage pas forcément d’une année difficile pour la filière qui a travaillé en amont sur la contractualisation. À condition cependant que les entreprises respectent leurs engagements, ce qui n’a visiblement pas été le cas en 2014. Thierry Roquefeuil, président de la FNPL est catégorique : 2015 doit être « l’année du respect gagnant-gagnant » entre producteurs et transformateurs, a-t-il expliqué. Preuve de cette détermination à obtenir des prix justes, la FNPL a décidé de lancer la première action de groupe des producteurs de lait auprès des organisations de producteurs (OP) qui ont décidé d’attaquer Lactalis via une procédure d’intervention volontaire. Disposition mise en œuvre dans la loi d’avenir pour l’agriculture, la possibilité de cette procédure collective permettra à la FNPL d’accéder à tous les éléments du dossier, à l’image du schéma du type partie civile, auprès de l’Organisation des producteurs de Normandie Centre (ONPC) qui a voté l’action de groupe. En arrêtant de calculer le prix payé aux producteurs en référence avec les indicateurs contractuels, Lactalis n’aurait en effet pas respecté ses engagements. La FNPL dénonce une évolution de seulement 24,80 euros les mille litre sur douze mois glissants, en décembre 2014, au lieu des 27 euros normalement attendus, soit un manque à gagner estimé à 8 000 euros par ferme. Le groupe aurait ainsi tiré les prix vers le bas en s’alignant sur Sodiaal, dernier du classement fin décembre et à qui « les sociétaires doivent demander des comptes » en matière de gestion, incite André Bonnard, trésorier de la FNPL. Pour Thierry Roquefeuil, il est inacceptable « que Lactalis se serve des mauvais résultats de la coopération pour dégager des bénéfices ». S’ils en attendent des résultats concrets, les producteurs de la FNPL espèrent aussi que cette action en justice servira de symbole dans leur combat, pour instaurer une relation de confiance mutuelle entre producteurs et transformateurs.
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 22 janvier 2015.
Stéphane Le Foll favorable à une médiation
Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, s’est déclaré favorable à une médiation dans ce différend qui oppose Lactalis à plusieurs centaines de producteurs de lait. « Dans la loi d’avenir votée, il y a la possibilité de mener des actions de groupes, conformes à ce qui ce qui a été voté dans la loi Hamon. Les producteurs ont tout à fait la possibilité de mener des actions de groupes pour contester l’application d’un contrat qui ne leur semble pas conforme aux termes et à la lettre du contrat. »