Une sécheresse inquiétante qui risque de s'aggraver sur l'ensemble du Cantal
FDSEA et JA ont fait le point sur les secteurs les plus touchés de l'Est-Cantal, dans deux exploitations des cantons de Massiac et Saint-Flour nord.
"On ne sait plus ce qu'il faut faire ou ne pas faire... C'est ingérable..." Cette petite phrase résume la détresse des agriculteurs qui affrontent une troisième sécheresse. Sur le terrain de l'EARL des noyers, commune d'Auriac l'Église, l'heure est au constat pour le président de la FDSEA, Joël Piganiol, accompagné de Patrick Escure, président de la Chambre d'agriculture, de Guy Touzet, secrétaire général de la FDSEA, et de Francis Flagel, président des JA. Le parcellaire est grillé, un véritable paillasson : "Quand il n'y a pas d'herbe au 15 mai, comme ça a été le cas ici, à 900 mètres d'altitude, c'est qu'on n'en aura plus...", affirme un des agriculteurs. Et si, pour Guy Touzet, "la nature nous rendait souvent ce qu'elle nous avait pris, ce n'est plus vrai". Le changement climatique est bien là.
Calamité sécheresse : demande en cours
"Nous allons faire en sorte que les zones les plus touchées soient prioritairement prises en compte. C'est le cas où, comme ici, la perte de récolte est de 75 à 80 %...", explique Joël Piganiol. Ce que confirme Jacques Chastaing sur ses terres : "J'ai engrangé 200 bottes au lieu de 1 000 en période normale et j'en ai déjà donné 50 aux bêtes pour qu'elles mangent..." "Pour faire reconnaître cette situation, déjà pour le secteur de Massiac, nous avons fait la demande en préfecture de déclaration de calamité sécheresse, avec sans doute la nécessité que l'expertise calamité soit étendue à terme à l'ensemble du Cantal...", poursuit Joël Piganiol, qui ne cache pas les délais d'indemnisation avec expertises en septembre et dossiers en novembre. Un deuxième volet, de l'État, a été annoncé par le ministre quant à un versement d'un milliard d'euros. Cependant, "c'est un écran de fumée car il s'agit seulement d'une avance des aides Pac qui passeront de 50 à 70 % en octobre...", précise-t-il. D'autres solutions existent "avec le Crédit agricole ou la MSA, qui pourrait aussi baisser ses cotisations, au profit des zones les plus touchées". Mais, et en résumé, "il manque ces bonnes années qui nous permettaient d'encaisser les mauvaises". "On ne sait pas si l'on est au bout du processus ou si l'on vient d'y entrer", s'inquiète Patrick Escure.