Une méthode inspirée des marchés financiers pour gérer les écosystèmes
Chercheur au sein de l’Inrae Clermont-Auvergne, Nicolas Gross revient sur la méthodologie empruntée au marché financier pour caractériser et maximiser les bénéfices de la biodiversité.
Quel est l’objet de vos recherches ?
J’étudie la biodiversité, son organisation au sein des communautés, sa réponse face aux changements globaux ainsi que son effet sur le fonctionnement des écosystèmes. Je m’intéresse principalement à la diversité fonctionnelle des plantes et celle des animaux par l’utilisation du concept de « trait fonctionnel » que j’utilise pour comprendre le rôle de l’environnement abiotique et des interactions biotiques sur la structuration des communautés et le fonctionnement des écosystèmes.
Vous avez intégré une équipe internationale de recherche, pilotée par le CNRS et l’INRAE, qui a dévoilé l’an dernier une méthodologie inédite pour appréhender le fonctionnement des écosystèmes. En quoi s’inspire-t-elle de la gestion des marchés financiers ?
Dans cette étude, les scientifiques ont analysé la manière dont la distribution de la ressource entre espèces (leur biomasse) impacte les grands cycles biogéochimiques¹ ainsi que la décomposition de la litière et de la matière organique des sols. Faut-il favoriser une seule espèce au détriment des autres, ou bien au contraire favoriser des écosystèmes où les ressources sont distribuées équitablement entre espèces afin de maximiser les bénéfices de la biodiversité ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes inspirés des méthodes employées sur les marchés financiers.