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FDSEA Haute-Loire
Un syndicalisme fort, exigeant et source de solutions

Un congrès riche en interventions avec de nombreux échanges autour de la prédation, de l'antenne 4G à Mazeyrat d'Allier et de la valorisation récente du prix des produits agricoles.

Philippe Chatain et Claude Font.
Philippe Chatain et Claude Font.
© © HLP

Le 24 mars, la FDSEA de Haute-Loire a réuni ses adhérents pour son 77eme congrès annuel à St Christophe sur Dolaizon. 2022 fut une année dense en activités dont le rapport a été présenté tour à tour par chacun des responsables de sections du syndicat agricole. C'était ensuite au tour du secrétaire général, Philippe Chatain de présenter son rapport d'activités d'une manière originale en classant les événements en 3 catégories "sucrés", "salés" et "épicés", des plus agréables au plus déplaisants.
Les activités "sucrées" synonymes de bons moments n'ont pas manqué en 2022, c'est le cas du congrès FNO, "un événement gourmand en travail mais très fédérateur" ; même satisfaction pour le Tour de France des agriculteurs à Cayres avec les JA et dont la fresque a reçu un 3ème prix à Paris, mais aussi les conseils fédéraux avec 29 assemblées générales  "très vivantes" des syndicats locaux. Philippe Chatain classe aussi dans cette case, l'accompagnement des adhérents par la FDSEA sur des dossiers plus difficiles comme les remboursements de la taxe carburant, les prises en charge de cotisation ou les prestations PAC...
L'activité sur des notes

"sucrées, salées et épicées"
Dans la catégorie "salée", il identifie les rencontres organisées avec les candidats aux législatives, les rencontres avec l'OFB (Office français de la biodiversité) à propos de contrôles chez les agriculteurs, mais aussi l'antenne 4G à Mazeyrat d'Allier qui a causé l'arrêt d'activité du Gaec de Coupet, la commande de paille pour pallier la sécheresse 2022 et la collecte de laine pour un débouché quasi inexistant. Autres dossiers salés : "nos rencontres avec le Ministre de l'Agriculture au Sommet de l’Élevage et à Paris, pour évoquer les problématiques de la sécheresse et de l'antenne 4G, nos manifestations pour dénoncer l'insupportable auprès des industriels (Coopal, Sodiaal) et des GMS, les nuisibles qui pénalisent lourdement notre travail. Sans oublier le nuisible des nuisibles : le loup, qui nous inquiète beaucoup". Le dossier sécheresse entre aussi dans la catégorie "salée" avec la grosse déception que le CNGRA a suscitée auprès de la délégation Haute-Loire en estimant les pertes sur prairies "20% en dessous de ce que l'on espérait localement".
Dans la partie "épicée", il dénonce le difficile démarrage du dossier sécheresse avec les services de l’État et la passivité de ces derniers sur les multiples fraudes découvertes en GMS. Il signale d'autre part, l'impossibilité pour les agriculteurs de répondre aux exigences d'une carte des cours d'eau récemment officialisée alors que les semis ont été effectués à l'automne dernier. à cette liste, s'ajoute le système de suivi des surfaces en temps réel (3STR), qui surveille les agriculteurs tous les 3 jours et induit une obligation de connexion.
Les échanges avec la salle ont laissé transparaître un certain niveau d'inquiétude des agriculteurs, en particulier sur la prédation du loup qui a occupé une bonne part des discussions. "à quoi sert la prédation ?" demande un agriculteur visiblement en colère. "On subit la prédation et elle a un effet négatif sur notre métier ; pour les éleveurs il y a une obligation de protection" explique Claude Font qui signale l'arrivée prochaine d'un nouveau plan loup avec un objectif de simplification et d'efficacité sur le protocole de tir. Nicolas Merle, vice-président de la FDSEA, s'interroge sur la possibilité de déclasser cette espèce alors que le seuil de viabilité (500 loups en France) a doublé. Selon Philippe Jougla, président de la FRSEA Occitanie et invité de ce congrès, "à terme, on va atteindre les limites financières que peut supporter l’État (soit en 2022, 35 millions d'euros attribués pour les mesures de protection des troupeaux)". Très mobilisé sur le sujet de la prédation, le député et secrétaire général de l'ANEM, Jean-Pierre Vigier, a demandé une mission parlementaire en vue d'obtenir un comptage précis des loups en France, "car de ce comptage dépendent les prélèvements !".  Quant à l'évolution du statut du loup au niveau européen, le chemin semble encore bien long...
Le président du GDS 43 s'est inquiété d'un projet d'introduction de chamois venus de Savoie (un lieu très impacté par la Brucellose). La profession agricole s'est positionnée contre ce projet au travers d'un courrier adressé au Préfet. Affaire à suivre...

Antenne 4G : honteux et scandaleux !
L'épineux sujet de l'antenne 4G à Mazeyrat d'Allier n'aura pas permis de trouver une issue favorable pour le Gaec de Coupet malgré la mobilisation de la profession agricole qui réclame, à chaque projet d'antenne, "la mise en œuvre d'un protocole (étude géologique, distance minimale de 500 m avec un bâtiment agricole, mesures d'ondes, remise à la terre des bâtiments à proximité) financé par les opérateurs de téléphonie" indique Yannick Fialip, président de la Chambre d'agriculture. Dans cette affaire "du pot de terre contre le pot de fer, le gouvernement s'est associé aux 4 opérateurs qui se sont pourvus en cassation" a expliqué le député Vigier.
"Je ne comprends pas que le Ministère de l'Agriculture ne se soit pas interposé pour sauver l'élevage. C'est honteux et scandaleux" a lancé la présidente des JA, Laurine Rousset. "Corvidés, loups, antenne 4G, surveillance satellitaire... mais veut-on encore des paysans ?  " s'interroge Fabien Anglade. Pour Philippe
Jougla, Il ne faut rien attendre des politiques, il revient à la profession, elle-même, de compter sur ses propres forces et solutions pour avancer.
Sur l'inflation et la revalorisation des prix des produits agricoles, le président de la FRSEA Occitanie est persuadé que les agriculteurs devront réintervenir en GMS, "qui ont fait fortune sur la lutte contre l'inflation dans les années 1970 et dont la guerre des prix a détruit la valeur de nos produits".
 

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