Syndicalisme
Un syndicalisme de solutions : Des hommes et des femmes fiers de prendre leur avenir en main
La FDSEA et les JA présentent leur programme pour les élections à la Chambre d'Agriculture
À travers nos productions, les paysans creusois font vivre notre territoire et les valorisent dans les produits alimentaires. Nous contribuons, au quotidien, à relever des défis majeurs : économie de la Creuse, emploi, défi alimentaire, développement durable... L'agriculture, en Creuse, compte et continuera de compter !
Fiers de notre métier, nous avons des raisons d'avoir confiance en l'avenir : l'agriculture est un gisement de croissance, une solution, certainement pas un problème !
Pour saisir ces opportunités, l'agriculture creusoise dispose d'atouts essentiels :
1. Sa diversité
Notre avenir ne repose pas sur un modèle économique unique, mais sur une pluralité de marchés divers, segmentés et complémentaires : conventionnel, bio, et signes de qualité, proximité, transformation et filières longues, énergies renouvelables, etc. Cette diversité est notre richesse !
2. Les savoir-faire, les talents, le professionnalisme des femmes et des hommes ayant choisi ce métier
C'est sur ce socle solide que nous pouvons nous appuyer pour, ensemble, prendre notre avenir en main.
Mais pour que chaque agriculteur, quelle que soit la nature ou la taille de son exploitation, puisse tirer les bénéfices de ce potentiel de croissance, nous aurons de nombreux obstacles à surmonter. Il faudra agir pour ne pas subir. Il faudra se battre pour nous faire entendre et être écoutés.
Pour nous, à la FDSEA et à JA, se battre, c'est à la fois :
- Manifester notre refus par des actions syndicales fortes quand les lignes rouges sont franchies, quand des décisions mettent en danger l'avenir de notre métier ;
- et proposer des solutions pour que chacun d'entre nous puisse être acteur de cette croissance et en bénéficier.
Nous sommes le seul syndicalisme de solutions.
Critiquer, c'est bien ; proposer et construire c'est mieux !
C'est dans cet esprit, que nous proposons à tous les agriculteurs et agricultrices creusois un projet pour les élections aux Chambres d'Agriculture. Un projet issu du travail de tous nos représentants départementaux. Un projet destiné à orienter l'action de notre Chambre d'Agriculture, acteur majeur au service du développement agricole de nos territoires et de toutes nos productions, durant les 6 prochaines années. Un projet qui porte l'ambition des femmes et des hommes fiers de prendre leur avenir en main.
I. NOTRE MÉTIER, C'EST PRODUIRE
Nous voulons inscrire résolument nos exploitations dans la croissance : une croissance durable - économique, sociale et environnementale - qui crée des emplois et qui ouvre des perspectives à long terme pour nos producteurs, et notre territoire. Pour y parvenir, certaines conditions devront être respectées : ce sont nos principales revendications, les priorités de nos actions syndicales.
1 Pour produire, il faut des politiques qui reconnaissent le rôle stratégique de l'agriculture
- La PAC doit retrouver de l'ambition et conserver son rôle régulateur pour les marchés agricoles au bénéfice des producteurs et des consommateurs aujourd'hui pénalisés par la dérégulation et la volatilité des prix et des revenus qui en résulte.
- Il est urgent que l'agriculture redevienne une priorité politique pour notre département. La diversité de ses productions et de ses filières en font un atout stratégique pour notre économie en matière d'emplois, et de vie sur notre territoire. Sans une ruralité forte, une agriculture forte, dont elle représente déjà, le principal pilier économique dans notre département, c'est toute notre activité qui est menacée.
2. Pour produire, il faut des jeunes qui s'installent
- Il est nécessaire de conforter notre modèle agricole basé sur des exploitations familiales, viables, vivables et transmissibles.
- Les futurs agriculteurs ont besoin d'une politique d'installation incitative et cohérente sur notre territoire qui accompagne l'ensemble des porteurs de projets. Cette politique doit comporter un volet ambitieux d'accès au foncier facilité pour les jeunes. Dans cet esprit, il est nécessaire d'anticiper les transmissions d'exploitations.
- Il est surtout impératif de donner aux jeunes de la visibilité et des perspectives. La politique agricole doit être garante d'un cadre stable qui permette le développement de projets.
- Nous devons inciter tous les porteurs de projet à réaliser un Plan de Professionnalisation Personnalisé, garant de la viabilité de leur installation. Les chiffrent le prouvent : 98 % des candidats à l'installation ayant bénéficiés d'un accompagnement sont toujours agriculteurs 10 ans après.
3. Pour produire, il faut revenir au bon sens en matière d'environnement
- Lorsque les mesures qui nous sont imposées, sont incohérentes sur le plan agronomique ou économique, sont sources de complexité aberrante et parfois même se télescopent les unes avec les autres, nous saurons faire connaître les lignes rouges qui pour nous sont infranchissables.
- Oui, nous sommes résolument engagés pour une agriculture écologiquement intensive afin qu'elle produise plus et mieux pour satisfaire les besoins d'une population toujours en augmentation.
- Il est urgent de remettre de l'intelligence et du pragmatisme dans les décisions politiques pour concilier performance économique et performance environnementale. Les agriculteurs creusois ont toute leur place dans les instances décisionnelles portant sur l'environnement.
- Osons affirmer haut et fort que les agriculteurs sont les premiers protecteurs de l'environnement : nos engagements et nos actions, doivent être reconnus et encouragés.
4. Pour produire, il faut stopper le gaspillage des terres agricoles
- Perdre des surfaces agricoles, ce n'est plus acceptable ! Nous demandons des règles d'urbanisme qui respectent l'activité agricole.
- Nous exigeons, d'être considérés comme acteurs incontournables dans les décisions environnementales et être systématiquement associés, avec toute la place qui nous revient dans les instances de gouvernance.
- Nous affirmons que protéger le foncier agricole, c'est protéger aussi la biodiversité.
5. Pour produire, il faut libérer les énergies et les projets
- Simplifier doit devenir un maître mot pour l'administration. L'empilement de mesures qui se chevauchent n'est plus supportable ; les délais d'instruction et de mise en oeuvre doivent être réduits. Non aux contrôles tatillons qui ne tiennent pas compte de nos réalités quotidiennes !
- L'adaptation, la modernisation, l'investissement... bref la performance et la compétitivité de nos exploitations doit être soutenue.
- Pour le développement des énergies renouvelables, nous exigeons un véritable accompagnement technique et financier. Pour cela, la Chambre d'Agriculture doit jouer pleinement son rôle de conseil et d'appui sur les nouveaux projets portés par les agriculteurs creusois.
II. NOTRE TRAVAIL, C'EST POUR UN REVENU
Doublement pénalisés par des prix volatils sur des marchés extrêmement concurrentiels et par des coûts de production qui s'envolent avec celui de l'alimentation animale et des intrants, nos revenus restent trop souvent insuffisants et plus que jamais instables. Agir pour notre revenu, c'est redonner de la valeur à notre métier.
1. Pas de revenu sans prix
- Les prix alimentaires ne peuvent pas être la variable d'ajustement du pouvoir d'achat des Français.
- Le niveau des prix alimentaires à la consommation ne peut varier indépendamment de la réalité des coûts de production des produits agricoles. Nous devons organiser la négociation commerciale au vu de l'évolution des coûts de l'alimentation animale. Notre mobilisation est déterminante pour être plus réactif, plus ambitieux, mieux appliqué.
- Un prix, ça se construit : Notre rôle et notre place de producteur doit être reconnus et affirmés dans les filières pour accroitre nos marges et enfin dégager un revenu.
- Nous voulons une valeur ajoutée des filières mieux partagée au profit des producteurs par plus de transparence et de loyauté dans les relations commerciales avec les grandes surfaces. L'État doit en être le garant et sanctionner les pratiques abusives de la grande distribution.
2. Pas de revenu sans baisse des charges
- Nous refusons toute nouvelle charge plombant notre revenu.
- Avant toute nouvelle réglementation sociale, sanitaire ou environnementale, nous exigeons une évaluation de son impact économique et social sur nos exploitations.
3. Redonner de la compétitivité aux filières
- Pour lutter contre le dumping social au sein même de l'Union Européenne, et dans l'attente d'un SMIC européen, les filières agro alimentaires ont besoin d'une baisse du coût de la main d'oeuvre salariale pour maintenir l'emploi. Rappelons avec force que les filières agricoles et agro-alimentaires, c'est 3,5 millions d'actifs, le 2e employeur de France et le 1er employeur en Creuse !
- L'enjeu de la compétitivité, c'est aussi être plus innovant, plus conquérant, créer de la valeur ajoutée... À cette fin, nous demandons une politique ambitieuse de recherche, d'innovation, de développement et de formation.
III. BIEN VIVRE DANS NOS TERRITOIRES
Nous jouons un rôle déterminant dans le dynamisme rural. Nous restons la colonne vertébrale de la vie en Creuse. Pourtant, de plus en plus fréquemment, nous ressentons une certaine défiance. Nous sommes des citoyens à part entière avec les mêmes besoins que les autres, tant sur les plans de la santé, des nouvelles technologies que des loisirs.
1. Les agriculteurs : des acteurs sur qui compter dans les territoires
- Nous participons à la gestion collective de la ressource en eau, à l'entretien des paysages, à la biodiversité... Notre rôle d'acteurs de la préservation de l'environnement et des ressources naturelles doit être reconnu.
- L'agriculture, au-delà de la seule production, est source d'activités économiques et d'emploi : industries agro alimentaires, fournisseurs d'intrants et de matériel, prestations de services, tourisme, enseignement... Notre rôle d'acteurs de la vitalité économique des territoires et de l'emploi doit être reconnu.
- Nous participons à la vie de nos communes en nous impliquant dans leur gestion, en apportant des services et en participant à la vie culturelle et associative. Nous sommes également des interlocuteurs incontournables pour la gouvernance de nos communes. Notre rôle d'acteurs dans la société, corps intermédiaire, interlocuteur du monde politique, doit être reconnu.
2. Une indispensable égalité d'accès aux services en milieu rural
Donner toute leur chance aux creusois, c'est :
- Assurer rapidement le déploiement effectif du très haut débit pour les territoires qui n'y ont toujours pas accès.
- Soutenir les acteurs associatifs et professionnels qui jouent un rôle crucial d'animation en milieu rural dans le domaine de la petite enfance, de la culture, des loisirs et de l'éducation...
- Développer la mise en place de points multiservices qui offrent des services marchands (alimentation, presse, tabac...) et assurent des missions d'intérêt général (agence postale).
- Encourager le développement de tous les types de transport pour relier la campagne à la ville (ferroviaire, bus, covoiturage...) afin qu'aucun habitant du monde rural ne reste isolé et que les enfants d'agriculteurs ne soient pas pénalisés dans leur cursus scolaire du seul fait de leur éloignement des collèges et lycées.
- Assurer un accès aux soins pour tous.
3. L'équité des droits sociaux
- La reconnaissance du rôle des femmes en agriculture est une priorité. Nous poursuivrons notre combat en faveur de l'accès des conjoints aux droits économiques. Après avoir obtenu qu'ils puissent bénéficier de la retraite complémentaire obligatoire, nous revendiquerons la mise en place des droits gratuits de retraite, juste reconnaissance du travail effectué dans les exploitations.
- L'objectif d'une retraite minimale à 75 % du SMIC n'est toujours pas atteint. C'est insupportable, alors même que ce minimum est prévu par la loi... Comme tous les assurés sociaux, notre retraite doit être calculée sur les 25 meilleures années et non plus sur la totalité de notre carrière.
- Comme pour tous les autres secteurs d'activité, un régime d'indemnités journalières pour les agriculteurs, au titre de la maladie et des accidents de la vie privée, est indispensable.
- La santé et la sécurité des femmes et des hommes qui travaillent en agriculture est un sujet primordial. Les politiques de formation et de prévention contre les risques inhérents à nos métiers sont à conforter et à développer.