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Un soutien régional d’1,5 million d’euros sur trois ans pour la filière ovine

Jean-Pierre Taite, vice-président du Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes en charge de l’agriculture a signé, vendredi 21 septembre, en Haute-Loire, le plan de filière ovin viande.

Pour les auvergnats, c’était inespéré puisque jamais les éleveurs ovins n’avaient bénéficié d’un soutien régional aussi ambitieux, contrairement à leurs homologues rhônalpins qui historiquement émargeaient à différents dispositifs. Vendredi dernier, la signature officielle du plan de filière régional ovin Auvergne-Rhône-Alpes avait donc des accents de renouveau. Sur le site de Fedatest¹, pôle génétique ovin du grand sud de la France, installé en Haute-Loire, la Région par la voix de son vice-président en charge de l’agriculture, Jean-Pierre Taite a formalisé un accompagnement d’1,5 million d’euros pour la filière ovine régionale. Ce plan de filière a été coconstruit avec les organisations professionnelles, la Chambre régionale d’agriculture et le Corel ovin en particulier.

Dialogue et pragmatisme
«Sur la méthode, nous pouvons nous féliciter d’avoir eu un échange constructif avec la Région avec le souci de ne laisser personne au bord de la route. Ce plan de filière est appelé à vivre, ce n’est pas une rente à vie. Les actions pourront s’adapter pour ne pas perdre de vue la quête de productivité et l’attractivité du métier», a expliqué Claude Font, éleveur ovin en Haute-Loire et président du Corel ovin. Un sentiment partagé par Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d’agriculture : «Nous avons réussi à nouer un vrai partenariat avec la Région, au service des agriculteurs».
Déclinant l’ambition de son président Laurent Wauquiez de vouloir faire de l’agriculture une priorité au regard de l’enjeu de souveraineté alimentaire et d’aménagement du territoire, Jean-Pierre Taite a rappelé l’effort «sans précédent» de la collectivité régionale : «Nous avons mené un vaste plan d’économies conduisant à réduire de 12% le budget de fonctionnement. Cette gestion en bon père de famille, nous a permis de doubler le budget consacré à l’agriculture. On devrait atteindre les 70 millions d’euros cette année, et de fait devenir le premier budget agricole de France».

Productivité et attractivité
Dans cette dynamique, les sommes allouées au plan de filières ont été doublées. Dans le cadre du plan de filière ovin, trois axes majeurs ont été retenus : renforcer la performance technico-économique des systèmes d’élevage ovin viande (appui stratégique individuel des exploitations, renforcement de la compétence génétique des troupeaux, développement de techniques innovantes pour améliorer les conditions de travail des éleveurs, développement et transfert de connaissances sur les installations réussies) ; soutenir la segmentation, la recherche de la valeur ajoutée et la compétitivité de la filière ovine (améliorer le potentiel du cheptel pour gagner en efficacité et répondre aux besoins du marché, renforcement de la cohérence amont-aval des produits, optimisation de la mise en marché et de la collecte des animaux, développement de la filière viande d’agneau sous SIQO) ; et faciliter le renouvellement des générations. Au-delà du plan de filière spécifique, les éleveurs ovins bénéficient de soutiens régionaux dans le cadre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations (PCAE). 400 000 euros ont ainsi été dédiés l’an dernier aux bâtiments ovins.

¹ La visite s’est poursuivie sur l’exploitation ovine de l’Earl de la Viorne de Jean-Charles Maurin
à Saint-Geneys-Près-Saint-Paulien, en Haute-Loire.

Morceaux choisis

• Michèle Boudoin, éleveuse dans le Puy-de-Dôme et présidente de la FNO : «Nous devons nous adapter aux nouveaux modes de consommation et promouvoir la viande d’agneau. Au premier semestre 2019, nous envisageons d’organiser une journée de l’agneau en partenariat avec les lycées hôteliers».
• François Monge, éleveur dans la Drôme  et président de Coop de France ovins : «Avec huit organisations de producteurs et une non commerciale, rassemblant 328 000 brebis, 150 000 agneaux dont 100 000 sous signes officiels de qualité, Auvergne-Rhône-Alpes est la troisième région ovine française».
• Patrice Abdala, éleveur ovin dans l’Allier et président de la section régionale ovine de la FRSEA Aura et Guillaume Redon, éleveur en Haute-Loire, responsable Jeunes Agriculteurs Aura : «C’est une vraie bonne nouvelle de signer ce plan de filière. Un appui supplémentaire sur la génétique sera toutefois nécessaire pour accompagner les éleveurs. On a travaillé pour accompagner les JA et les cédants».
• Didier Perichon, président de l’Association Charollais Label Rouge et Tendre Agneau : «Nous avons entamé une réflexion au sein des labels sur les attentes des consommateurs. Le bien-être animal et la rémunération des éleveurs comptent dans leur acte d’achat. Nos cahiers des charges labels répondent à ces préoccupations, sauf que jusqu’à présent nous avons orienté nos communications sur la qualité des viandes et pas sur nos modes de production».

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