FCO
Un lot de vaccins disponibles pour exporter les broutards vers l’Italie
Le commerce des bovins avec l’Italie est de nouveau bloqué. Retour sur quelques dates clefs de ce nouvel épisode révélateur des tensions entre la France et l’Italie dans la gestion du dossier Fièvre catarrhale.
Le commerce des bovins avec l’Italie est de nouveau bloqué. Retour sur quelques dates clefs de ce nouvel épisode révélateur des tensions entre la France et l’Italie dans la gestion du dossier Fièvre catarrhale.
Le 15 février 2008
Les autorités sanitaires italiennes fixent la date de reprise d'activité du virus sur leur territoire au 3 mars et ils annoncent l'interdiction d'entrée sur leur territoire des animaux qui ne seraient pas vaccinés. Il y aurait environ 200 cas séropositifs en Italie sur les 200.000 animaux exportés jusqu'à présent.
Le 19 février 2008
Tout en condamnant les décisions des autorités italiennes, qui ne correspondent pas au cadre réglementaire fixé pour gérer la FCO, le Ministre précise que le vaccin «vivant » proposé par les laboratoires italiens n'a pas reçu l'homologation de l'AFSSA et il annonce la fourniture d'un lot de vaccins MERIAL disponibles pour vacciner dans l'urgence les animaux destinés à l'export.
Le 28 février 2008
Les 200.000 doses disponibles(*) au niveau national pour vacciner les animaux destinés à l'export doivent être réparties entre les éleveurs des différents départements. Le ministre demande au préfet de chaque région de faire remonter les besoins. Sur la base des données fournies par l'EDE, la profession estime que 15000 bovins du Puy-de-Dôme doivent être vaccinés dès que possible pour être exportés vers l'Italie. Bruno Chaput, président de l'EDE et secrétaire général de l'UDSEA s'inquiète de la disponibilité de ce vaccin. « Nous attendons des informations sur la répartition des 200000 doses disponibles entre les différents départements. Nous avons alerté l'administration qu'il serait inacceptable qu'il n'y ait pas assez de vaccins pour tout le monde et que nous soyons obligés de gérer la pénurie en définissant des éleveurs prioritaires ou non » prévient-il.
(*) : 200 000 doses permettent de vacciner 100 000 bovins.
Le plan de vaccination
Le Ministre a présenté le 14 février 2008 les grandes lignes de la stratégie de vaccination contre la FCO :
- la vaccination est facultative
- elle concerne toute la France, 15 millions de bovins et plus de 10 millions de petits ruminants, soit 40 millions de doses)
- calendrier : avril à août
- priorité : les 16 départements touchés par la FCO depuis 2006 en avril.
- puis en mai les petits ruminants et les bovins reproducteurs, en âge de reproduction.
- autres priorités : animaux exportés vers l'Italie et animaux en transhumance.
L'Etat apportera un soutien de 10 millions d'euros pour l'achat des vaccins, le reste du financement étant apporté par la Commission européenne. Pour l'acte de vaccination, la Commis- sion prendra en charge 50% de la campagne.
Réactions... de Jean-Paul Thénot, président de la section bovine de l'UDSEA du Puy-de-Dôme
"La responsabilité et la solidarité des éleveurs sont de mise"
Comment réagissez-vous à la décision des italiens de refuser l'entrée des broutards non vaccinés contre la FCO sur leur territoire ?
Une fois de plus, les italiens nous mettent la pression. Alors que des millions de doses du vaccins Intervet prévues pour vacciner les bovins en avril sont en cours de production, les italiens nous imposent de vacciner les broutards dès aujourd'hui ! Leur volonté de protéger leur troupeau contre la maladie est parfaitement légitime mais leur façon de nous imposer les blocus n'est pas acceptable et contraire à l'esprit européen.
Quelles sont les conséquences pour les élevages allaitants ?
Concrètement cela signifie qu'aucun broutard du département ne pourra partir dans les trois mois qui viennent. Les éleveurs allaitants connaissent une passe très difficile en raison des baisses de prix de vente des broutards et des hausses du coût de l'alimentation animale et des autres charges. Les trésoreries des exploitations sont très dégradées et nous allons vivre une période critique avec les factures des intrants qui s'envolent et l'impossibilité de vendre des animaux. Pour moi et la plupart de mes collègues la coupe est pleine et la colère commence à gronder ! c'est pourquoi nous étions au tunnel du Lioran lundi dernier pour manifester avec les éleveurs du Cantal.
Les températures douces que nous connaissons sont favorables à l'amplification de l'activité du moucheron vecteur de la maladie. Que pouvons-nous craindre pour l'été prochain ?
En plus des problèmes commerciaux immédiats, nous sommes très inquiets de l'évolution de la situation sanitaire pour ce printemps et cet été. Avec plus de 17000 cas recensés, la fièvre catarrhale est à nos portes. Des centaines de foyers ont été identifiés dans les départements proches de chez nous. Nous redoutons une nouvelle extension de la maladie avec des conséquences sanitaires et économiques graves sur des exploitations déjà fragilisées. Une partie des réponses aux problèmes que nous rencontrons sera collective. La vaccination et la participation aux caisses d'entraide sont facultatives. J'en appelle au sens de la responsabilité et de la solidarité des éleveurs pour participer massivement aux dispositions collectives qui s'organisent.