« Un intérêt croissant pour les fermes communales »
Le concept de « fermes communales » est en vogue. Christine Aubry, professeure-consultante à AgroParisTech, détaille le sujet.
Candidat à la primaire des écologistes pour l'élection présidentielle 2022, le maire de Grenoble Éric Piolle proposait de créer 25 000 « fermes communales », avec 100 000 emplois à la clé. De plus en plus de collectivités s'y intéressent, note Christine Aubry, directrice de la chaire partenariale Agricultures urbaines et co-autrice du livre Les Agricultures urbaines en France*, paru en 2022. Une question se pose aux communes qui veulent se lancer : vaut-il mieux salarier un agriculteur ou installer un exploitant sur les terres qu'elles possèdent ?
De plus en plus de collectivités possèdent leurs propres fermes. Peut-on dire que c'est un modèle répandu aujourd'hui ?
Ce n'est encore pas très courant et il n'y a pas beaucoup de collectivités qui possèdent une régie agricole en tant que telle, avec acquisition du foncier et installation d'un salarié. Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) a été pionnière avec la création d'une régie agricole (dans les années 2010, ndlr) pour approvisionner la restauration collective, essentiellement. C'est une petite ville dans une région où il y a déjà beaucoup de circuits courts et une forte tradition de maraîchage. D'autres villes font des choix un peu différents comme la ville de Grande-Synthe (Nord) qui a cherché à favoriser l'installation de maraîchers de proximité en contractualisant avec eux.
D'autres villes, comme Gennevilliers (Hauts-de-Seine), sont en plein questionnement : faut-il installer un salarié ou mettre en place une autre forme juridique qui permette de s'assurer que le maraîcher produise pour la collectivité sans que ce soit une personne salariée de la ville ?
* Christine Aubry, Françoise Maxime, Giulia Giacchè et Christophe Toussain-Toulard, Les Agricultures urbaines en France, éditions Quae, 2022