Un ballon d’oxygène pour l’élevage qui manque de souffle
Réunis en congrès mercredi, les troupes de la FDSEA ont dû attendre le soir pour prendre connaissance du plan d’urgence du ministre Barnier. Un plan jugé très insuffisant.
Ils attendaient un véritable plan de sauvetage de l’élevage pour passer le cap de la crise et l’hiver en attendant une révision de la Pac d’ici 2010. Ils bénéficieront au final de 250 millions d’euros de solidarité nationale, annoncés mercredi soir par le ministre Michel Barnier à l’issue de la très attendue conférence sur les revenus agricoles. Un dispositif de 204 millions d’euros pris dans les caisses de l’État français et les fonds européens - complété par 15 millions émanant de la MSA et 20 de contribution des banques - dont les responsables agricoles craignent qu’il soit sensiblement insuffisant pour restaurer des trésoreries mises à mal. Pourtant mercredi matin, les quelques 250 adhérents de la FDSEA, réunis en congrès à la Halle aux Bleds de Saint-Flour, croyaient encore fermement en la capacité de leur ministre de tutelle à faire plier les contraintes budgétaires gouvernementales, persuadés que l’importante mobilisation dont leur réseau syndical avait fait preuve depuis septembre dernier ne pouvait être que récompensée par des aides à la hauteur de leur désarroi. Des éleveurs qui ont dû attendre la fin de journée, et souvent le journal télévisé de 20 heures pour prendre connaissance du plan du ministre, ou du moins du montant total des soutiens débloqués.
Une clé de répartition décisive
Du côté des responsables, même si les mesures annoncées restent à préciser, c’est la déception qui prévaut. “Ce plan a le mérite d’exister, mais les moyens prévus sont bien en deçà de ce que la situation des éleveurs de nos zones exige”, commente Patrick Escure. Et le président de la FDSEA de citer les 50 millions d’euros destinés aux éleveurs ovins : “Il en faudrait plus du triple pour atteindre l’aide de 30 euros par brebis”. Une inadéquation qui risque selon lui de conduire à un ciblage des aides inacceptable. Le syndicat n’a en tout cas pas l’intention de “procéder à des arbitrages pour choisir parmi les éleveurs les plus en difficultés”. Même position pour les mesures d’allègement des charges sociales : “Tout va dépendre en fait de l’enveloppe allouée au Cantal”, analysent les responsables FDSEA et JA, qui comptent bien obtenir une affectation prioritaire vers les zones d’élevage herbager. Quant à l’accompagnement bancaire, il est jugé plus que “timide”. La FDSEA revendique par conséquent que les enveloppes départementales permettent la prise en charge totale de tous les intérêts d’emprunt 2009 et que tous les éleveurs puissent accéder à un prêt de consolidation sur la part en capital de l’annuité 2009 non bonifiée et bonifiée, à un taux de 1 %.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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