“On travaille mieux, quand on est bien dans sa tête”
La Chambre d’agriculture propose un module de formation pour apprendre à gérer le stress.
Un sujet encore tabou
Depuis quelques semaines, ces hommes et ces femmes ont mis les conseils de la spécialiste en application. “C’est quand même mieux que de prendre des médicaments, non ? Car effectivement je me sentais stressé et il me semble normal que quand on peut trouver une solution à un problème, on n’a pas à hésiter. Cette formation répond bien à mon attente”, affirme l’un des participants. “Cela m’a beaucoup aidé à reprendre confiance en moi. Pour prendre la parole en public, par exemple”, précise une agricultrice. La plupart insistent sur les bienfaits relatifs à la meilleure connaissance de leur personne. Mieux s’accepter, avoir une meilleure estime de soi... S’aimer davantage, tout simplement. Ils gardent aussi en mémoire l’idée de dédramatiser les diverses contrariétés. “Cela permet de vivre mieux. Et y parvenir est une fierté”, lance un participant. Un sujet qui reste difficile à aborder ? Sans doute encore un peu. La personne stressée pouvant parfois être victime de railleries, jusque dans son propre foyer. “Alors même que tout le monde peut être concerné ; que chacun à ses problèmes et ses fragilités”, relève l’un des stagiaires.
Des résultats immédiats
Martine Goujon, consultante, sait que les chefs d’exploitation et leurs conjointes sont particulièrement exposés. Depuis cinq ans, elle travaille à 70 % avec le public agricole. Elle qualifie leur environnement “d’anxiogène”, relevant des motifs d’inquiétude permanents et un isolement fréquent. Le seul fait de travailler en groupe contribue déjà à une sorte de thérapie. “Ils ont mis en pratique certaines choses. On a assisté à une prise de conscience collective, qui se poursuit avec l’identification des pertes de temps, la gestion des priorités, la planification de sa charge de travail, pour se préserver un espace personnel”, explique-t-elle. À l’issue de cette deuxième session, les membres du groupe ont appris à établir un plan d’amélioration personnel. Nul doute que, à l’image des conseils prodigués à l’automne, il sera mis en application. Et qu’il portera ses fruits.