TÉMOIGNAGE : La Lentille, un incontournable au Gaec Liautaud
Etienne Liautaud installé en Gaec à Cayres, vient d’entrer à la commission technique de l’ODG.
Jeune agriculteur installé en Gaec avec son père à Cayres, Etienne Liautaud considère la lentille comme «incontournable» sur son exploitation. Sur le plan économique comme d’un point de vue agronomique, cette légumineuse a trouvé sa place dans l’assolement du Gaec Liautaud et ce depuis de nombreuses années. Sur une dizaine d’hectares (de 9 à 12 suivant les années), elle cohabite avec 25 ha de céréales (blé, triticale et orge) et 20 ha de prairies temporaires sur un total de 110 ha de SAU ; le reste étant des pâturages. L’exploitation est avant tout tournée vers la production laitière avec 70 montbéliardes qui devraient arriver à un quota laitier de 480 000 l. Excellente tête de rotation, la lentille s’inscrit logiquement dans la conduite de l’exploitation située en plein coeur de la zone de l’AOP. Sur le plan technique, les 2 associés maîtrisent parfaitement même s’ils ne suivent pas tout à fait le même itinéraire chaque année. «Cette année, nous avons déjà tout labouré pour être plus tranquilles» explique Etienne qui nous confie quelques principes de base : «il faut semer sur terre chaude, pas mouillée, et surveiller la pression des mauvaises herbes, pour intervenir au bon moment». D’un point de vue économique, la lentille est pour Etienne Liautaud, une valeur sûre et ce surtout depuis qu’il a opté pour l’assurance récolte. Une assurance à 16,5 qx/ha qui lui coûte 110 €/ha, mais qui sécurise son revenu. 16,5 qx, c’est le rendement moyen de l’exploitation, un chiffre bien plus élevé que la moyenne départementale (entre 11 et 12) que le jeune agriculteur explique par la situation géographique de l’exploitation d’une part et le bon suivi de la culture du semis à la récolte d’autre part. Au Gaec Liautaud, on ne veut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, alors la lentille est une très bonne diversification.
S’investir pour la lentille
Etienne Liautaud est récemment entré au sein du conseil d’administration du Groupement des producteurs de Lentilles. C’est un choix de sa part. «Je voulais comprendre comment fonctionne la filière, les relations entre les producteurs et les collecteurs... et pouvoir ainsi défendre les intérêts des producteurs au sein de la filière» explique-t-il. Mais son investissement ne s’arrête pas là. Il a décidé d’entrer à la commission technique de l’ODG pour s’investir dans un travail de recherche. Il veut trouver des astuces pour optimiser la culture de la lentille, essayer d’autres systèmes culturaux, s’inspirer des producteurs en bio pour diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires... Sur son exploitation déjà, il a testé le semis sous couvert végétal par exemple. Etienne est curieux de trouver des techniques nouvelles ou revisitées pour aller vers une agriculture plus raisonnée. Cela s’inscrit pour lui dans l’image que véhicule la Lentille Verte du Puy connue et reconnue comme un fleuron de notre agriculture. S’il considère qu’il est «difficile économiquement de faire de la lentille bio», une diminution du nombre de passage du pulvé est envisageable voire souhaitable. Incontournable sur son exploitation, la lentille mérite encore qu’on s’intéresse de près à son itinéraire technique pour optimiser sa culture et pérenniser la filière. Voilà pourquoi Etienne Liautaud s’investit pour elle.
SUZANNE MARION