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Tabac français : La filière recherche des producteurs dans l’Allier

Répondre à un marché en forte demande, telle est la volonté de la Coopérative Tabac Garonne Adour qui lance un appel aux agriculteurs bourbonnais pour relancer la production locale.

Des feuilles de tabac sont suspendues dans un tunnel de séchage
Tabac en cours de séchage
© DR

Il n’y a encore pas si longtemps, le département de l’Allier était considéré comme une région importante en termes de production de tabac, tout comme son voisin du Puy-de-Dôme. Malheureusement depuis quelques années, l’Allier ne compte plus aucun producteur de tabac. C’est pourquoi la coopérative Tabac Garonne Adour lance un appel aux producteurs afin de relancer la machine.

Tabac français

Depuis 2017, la France n’a plus de manufacture de produits à fumer. Et depuis 2019, la filière tabac est orpheline de tous moyens de première transformation suite à la fermeture de la dernière usine dédiée à cette activité à Sarlat-la-Canéda en Dordogne. C’est la raison pour laquelle, en juillet dernier, Périgord Tabac et Tabac Adour Garonne ont fusionné, concluant ainsi plusieurs années d'étroites collaborations. Les deux coopératives s'étaient rapprochées en 2018 suite à la fermeture de l'usine de Sarlat afin de maintenir la production et les producteurs en place.

Désormais, la coopérative fusionnée, qui conserve le nom de Tabac Garonne Adour, rassemble 170 producteurs et 320 hectares, situés sur le gros quart sud-ouest français, dont fait partie le département de l’Allier.

En France sont désormais cultivées trois variétés de tabac : le Virginie, le Burley et enfin le tabac noir (anciennement dénommé tabac brun). Pour faire face à la concurrence internationale les producteurs français visent les marchés de niche qui permettent une meilleure valorisation de la production. Selon Stéphanie Seguin, technicienne de culture de Tabac Garonne Adour, cette fusion permet d'optimiser les coûts et surtout d'avoir davantage de volumes pour aller chercher des marchés à l'international, notamment.

Depuis la fermeture de l'usine de Sarlat, les producteurs de tabac du Puy-de-Dôme* ont dû et su se réinventer. La coopérative Tabac Garonne Adour possède sa propre filiale de transformation et de vente de tabac 100 % français. Les autres tabacs Burley sont vendus d'une part à un industriel belge pour l'intérieur des cigares et d'autre part, en Italie pour fabriquer les capes qui entourent les cigarillos. « La cape représente 50 % de notre production. C’est sans contexte le marché le plus rémunérateur mais aussi le plus exigeant techniquement, les feuilles devant notamment être indemnes de tâches ou d'impact de grêle » explique Stéphanie Seguin.

De leurs côtés, les tabacs Noirs ou Bruns sont écoulés auprès d'un industriel français pour la fabrication de nicotine liquide dédiée aux cigarettes électroniques. « Ce sont des marchés de niche, mais qui ont le don de générer des marges brutes importantes à l'hectare et de ne pas se tarir » reconnaît Stéphanie Seguin.

La demande de tabac de qualité est en effet importante. Les industriels veulent du tabac français pour des critères de qualité notamment en termes de résidus phytosanitaires mais également pour des raisons sociales.

Lire aussi -> La filière tabac recherche des producteurs | Agriculture Massif central | PAMAC

 

Relancer la filière tabac en Auvergne

Pour Bernard Prevault, producteur de tabac dans le département voisin du Puy-de-Dôme à Aubiat depuis 1987, la culture du tabac ne doit pas être considérée comme un à côté mais plutôt comme une vraie activité au même titre que l’élevage et la polyculture. La production de tabac permet également de se dégager un revenu lors d’une période creuse de l’année, ce qui n’est pas négligeable, malgré le fait que la culture de tabac soit une activité exigeante en termes de main-d’œuvre et de temps de travail. Toutes les heures effectuées pour la production sont des heures rémunérées par rapport au prix de vente final. Le producteur ne travaille donc pas à perte. « Grâce à la mécanisation des semis et de la récolte, les conditions de travail se sont grandement améliorées. Il y a une trentaine d’années, 1 200 heures de travail par hectares étaient nécessaires tandis qu’à l’heure actuelle nous sommes aux alentours de 600 heures pour la même surface » précisait Bernard Prevault qui espère que l’Allier retrouve quelques producteurs prêts à s’investir dans cette activité.

Car l’Allier possédait encore il y a peu, une quinzaine d’hectares de production de tabac situés à Bayet, Saint-Rémy-en-Rollat, Bessay-sur-Allier, Créchy, Gannay-sur-Loire ou encore Biozat, mais depuis 2022, plus rien. Alors avis aux futurs producteurs de tabac, vous ne serez pas seul pour vous lancer dans cette aventure car la filière tabac est une machine bien rodée. « Les producteurs de tabac peuvent compter sur le soutien des techniciens de la coopérative pour assurer la partie technique et logistique, mais également bénéficier d’une assurance spécifique à cette production en cas notamment d’aléas climatiques, de contrats annuels signés entre producteur et coopérative. Tabac Garonne Adour négocie des contrats triennaux glissants avec l’ensemble de ses clients pour garantir la pérennité de la production et des volumes. » expliquait Stéphanie Seguin, technicienne au sein de Tabac Garonne Adour.

Lire aussi -> CULTURE | Les surfaces de tabac augmentent de 10% | Agriculture Massif central | PAMAC

 

Matériel tabacole d'occasion

La section puydômoise de la coopérative Tabac Garonne Adour lance un inventaire du matériel tabacole et recherche d’anciens producteurs qui posséderaient encore des machines et des outils (planteuse, kirpy, remorque…). L’objectif de cette démarche étant de pouvoir orienter les jeunes producteurs vers du matériel d’occasion.

Pour en savoir plus, contactez Stéphanie Seguin au 06 86 17 60 31 ou par mail : stephanie.seguin@tga-so.fr

Facebook : Tabac Garonne Adour

*Le département du Puy-de-Dôme compte environ 30 hectares pour une vingtaine de producteurs situés majoritairement dans la plaine de la Limagne.

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