Saint-Flour, Les gens du voyage “s’installent” dans les débats
Dans l’aspiration d’une délibération, la situation des gens du voyage sur le secteur sanflorain a mis
en évidence les difficultés à régler leurs installations, sujet d’exaspération et de tensions.
Dans l’aspiration d’une délibération, la situation des gens du voyage sur le secteur sanflorain a mis
en évidence les difficultés à régler leurs installations, sujet d’exaspération et de tensions.
Mardi 12 novembre, les élus de Saint-Flour communauté étaient réunis en conseil communautaire. L’ordre du jour ne comportait qu’une quinzaine de rapports. Parmi ceux-ci, la convention de gestion de l’aire d’accueil des gens du voyage entre l’État et la communauté de communes était portée au vote. Elle permet ainsi à l’intercommunalité de bénéficier de 45 000 € d’aide pour assurer sa compétence en la matière. Malgré la manne
financière, 15 élus se sont toutefois abstenus. Ils voulaient de la sorte signifier qu’il est temps de trouver des solutions durables à un problème récurrent et qui a connu un regain de tension durant l’été. Ces derniers mois, l’aire de la Touète qui accueille depuis plusieurs décennies principalement des familles sédentaires était en travaux pour une mise aux normes dans le cadre du schéma départemental d’accueil des gens du voyage. L’aire a été ramenée à 20 places.
Une situation déjà dénoncée
Rouverte fin octobre, une majorité des familles ne veut pas la réintégrer et continue comme durant tout l’été à squatter différents sites sur Saint-Flour, Roffiac et Coren. Cette situation a engendré de nombreuses tensions avec les propriétaires, les riverains, les chefs d’entreprises sur les zones d’activité de Montplain et du Rozier-Coren. En plus de la population sédentarisée ainsi disséminée, Saint-Flour et les communes les plus proches doivent aussi faire face régulièrement aux arrivées d’autres groupes “extérieurs” en transit avec la proximité de l’autoroute A75. Des blocs de béton ont été installés, des fossés ont été creusés afin d’interdire certains emplacements, ne faisant que déplacer le problème au fil des semaines. Cette situation avait déjà été dénoncée par Jean-Luc Perrin lors des derniers conseils. Les évacuations ne sont pas si simples pour les maires qui détiennent le pouvoir de police sans avoir tous les leviers en main. Constats d’huissier, interventions de la Gendarmerie sont à engager à chaque nouvelle installation à l’encontre souvent des mêmes individus délocalisés à quelques mètres de distance. “Le préfet doit faire appliquer les décisions de justice prises dernièrement pour des expulsions”, déclarait la présidente de l’intercommunalité, Céline Charriaud.
Non retour
Alors, pourquoi les habitués de l’aire de la Touète ne veulent-ils pas la rejoindre ? Les tarifs de l’eau, de l’électricité seraient plus chers que partout ailleurs. Avec désormais un droit d’entrée et de stationnement. Alors, le maire de Saint-Flour, Philippe Delort, s’est appuyé pour son intervention sur la législation. Seule la mise en
place totale du schéma départemental, à savoir aussi la création de terrains familiaux, pourra donner les moyens de réellement intervenir pour que cesse le problème. “Et ceci avec l’aide de l’État”, précisait-il. Mais sur ce point, comme le répondait Jean-Jacques Monloubou, vice-président de Saint-Flour communauté en charge de ce dossier, “il n’y a aucune commune volontaire”. Et les cinq terrains requis dans le schéma départemental se substitueront à autant d’emplacements sur l’aire de la Touète. Et peut-être l’aire départementale de “grand passage” de Crandelle, devrait-elle être complétée d’une aire équivalente sur le secteur sanflorain pour gérer les familles en transit, suggérait Jean-Luc Perrin craignant une année 2025 encore difficile. Ou
que “cela finisse par mal se passer” comme le prédisait, Ghislaine Delrieu, maire de Roffiac. “Il faut
se mettre autour de la table et retravailler le problème”, invitait Philippe Delort.
Économie, Valoriser le bois de Margeride
fin d’accompagner le développement de la Scierie du Milieu, installée sur le pôle bois de la Voreille de Vabres, les élus communautaires ont voté une révision allégée du Plan local d’urbanisme intercommunal. Ils ont aussi voté le protocole d’accord avec l’industriel pour l’accompagner dans les démarches administratives de son
développement (l’entreprise s’engageant à financer cette prestation). La révision du PLUi permettra la réalisation d’un talus de 7 mètres permettant l’extension de la zone d’activité sur une surface de 4,4 ha pour l’agrandissement du parc à bois, l’optimisation des process de sciage et de séchage, la diversification de la production vers des bois de construction. Il s’agit de valoriser davantage les ressources de la Margeride. Dans le cadre de la concertation préalable, un registre est ouvert en mairie de Vabres et sur le site Internet de la communauté de communes.
Agroalimentaire
La SAS Etimini, spécialisée dans la production de pâtes alimentaires auvergnates Pastavergna, s’installera dans le village agroalimentaire de Camiols. La communauté de communes accompagne ce projet
avec l’adaptation de 550 m 2 de locaux. L’opération est estimée à 230 000 € hors taxes (26 000 € de
l’État). Ce montant sera remboursé par l’entreprise sous forme d’un loyer de 3 166 € HT mensuel.
Parmi les autres dossiers à retenir, le pôle santé de Saint-Flour fait une place à la prévention, un des objectifs inscrits au contrat local de santé. Dans les locaux laissés libres par la mammographie rapatriée sur le
centre hospitalier, la Ligue contre le cancer, l’Isba, Cap Santé, l’Udaf ou encore l’Association française
de personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs s’installent à titre expérimental. Cela devrait
faciliter le travail des bénévoles et un accès libre et gratuit au dépistage. Les élus ont voté une convention
avec ÉcoDDS pour le traitement des déchets diffus spécifiques des ménages. Il peut par exemple s’agir
d’acides ou de carburants.