Aller au contenu principal

Routes, rail, avion... voyage au coeur des échanges entre Département et État

Préfet et président du Département ont échangé leurs rapports de services, lors d'une session publique au cours de laquelle toutes les décisions ont été votées à l'unanimité.

Les élus relèvent l'ambiguïté de travaux, projets et études qui se poursuivent sur la RN122, à l'heure où l'État songe sérieusement à confier les routes nationales aux Départements et/ou Régions.
Les élus relèvent l'ambiguïté de travaux, projets et études qui se poursuivent sur la RN122, à l'heure où l'État songe sérieusement à confier les routes nationales aux Départements et/ou Régions.
© R. S.-A.

C'est une tradition bien établie. Une fois par an, le préfet du Cantal est invité par l'Assemblée départementale pour faire un tour d'horizon des services de l'État et répondre aux questions des élus. Serge Castel est intervenu lors de la dernière session, vendredi 24 juin, et a ainsi pu réaffirmer le soutien apporté en monnaie sonnante et trébuchante aux collectivités : "Elles n'ont jamais perçu autant de Dsil et de DETR(1)" ; aux entreprises : "Un plan France Relance doté de 405 millions d'euros, qui a bénéficié à 6 800 entreprises soutenues et une vingtaine fortement aidées pour renforcer leurs capacités de production" ; à l'agriculture : "Des aides exceptionnelles dont 900 000 EUR à la filière bovins maigre, grêle d'avril..." ; et même aux particuliers  - "avec notamment 1 000 dossiers Ma prime rénov" -, illustre le préfet.

De vraies différences Dans un rapport exhaustif, le préfet Castel a aussi détaillé la gestion de la crise Covid, les chiffres de la sécurité, les travaux engagés sur la RN 122, la qualité de l'enseignement, le tournant énergétique, etc. Et d'en conclure que "oui, on peut vivre correctement dans le Cantal" et que cet argument global doit servir l'attractivité de nouvelles populations. Mais... tout n'est pas si simple selon Bruno Faure. Le président du Conseil départemental trouve que Serge Castel "enjolive" le paysage brossé. "Nous avons des différences d'appréciation sur la réussite de la gestion Covid, notamment sur la vaccination, puisque nous étions prêts et que les doses n'étaient pas disponibles. Sur les énergies renouvelables, nous ne sommes pas aussi enthousiastes que vous sur l'éolien, alors que nous sommes excédentaires en termes de production électrique. Nous ne voulons pas d'une économie coloniale : qu'on installe des éoliennes place Bellecour ou sur le Champs-de-Mars, après on verra si elles sont bienvenues dans le Cantal !" Le président du Conseil départemental ne partage pas non plus le point de vue du représentant de l'État sur l'accès à l'enseignement, à l'heure où des postes sont rendus et des heures supprimées en collège. Enfin, quand le préfet s'émeut d'une forme de solitude dans les campagnes, Bruno Faure rétorque que La Poste, à trop vouloir rationaliser le travail de ses facteurs, prive le rural de lanceurs d'alertes.

Débat sans concession Mais là où les questions des conseillers départementaux ont été les plus insistantes, c'est au sujet des transports, routiers, ferroviaires, aériens. "L'État cherche à se dessaisir de la RN 122, alors même que les travaux ne sont pas terminés ; travaux qu'on appelle de nos voeux depuis 50 ans." Quant aux grandes déviations de Vic ou de Maurs, le préfet finit par lâcher qu'il n'y croit pas, mais que des plans de circulation  sont à l'étude... "Des promesses qui s'effacent avec le claquement de portière", ironise Vincent Descoeur en référence à des visites ministérielles. "Et quid des personnels si le Département ou la Région reprend la compétence ?", s'interroge Didier Achalme. Toujours sur le dossier transport, si la garantie du retour d'un train de nuit - quoique plus discrète - semble toujours d'actualité, les conseillers généraux et leur président ne veulent pas d'un équipement "sortie du musée du rail", mais au contraire "digne du XXIe siècle". L'idée d'une expérimentation de propulsion à hydrogène est même évoquée, la ligne Aurillac-Paris n'étant pas électrifiée. Quant à la liaison aérienne, alors que s'ouvre une nouvelle consultation pour la délégation de service public(2), il est espéré qu'Air France ne jette pas l'éponge et participe, "après avoir reçu 9 milliards de la part de l'État"... (1) Dotation de soutien à l'investissement local et Dotation équipement des territoires ruraux. (2) Les prochaines clauses prévoient le retour d'une troisième rotation si la fréquentation est suffisante, ce qui devrait être rapidement le cas.

Les plus lus

La liste JA-FDSEA gagne les élections avec 48,30% des voix

Les résultats des élections à la Chambre d'agriculture viennent d'être publiés par la Préfecture de Haute-Loire, ce jeudi…

Quels sont les résultats des élections chambre d'agriculture dans les départements du Massif central ?

Le monde agricole a élu ses représentants qui siégeront pour six ans dans les chambres d'agriculture départementales. Collèges…

deux personnes
Médecin de Campagne sur le Cézallier La santé jusqu’au dernier des hameaux

Depuis 30 ans dans le Cézallier, le docteur Philippe Rolland, 63 ans, veut rester un médecin humaniste. La suite ? Il y pense…

Crise FCO sur ovin
Crise FCO : faites votre demande d'indemnisation !

Les aides aux élevages impactés par la FCO-8 devraient se concrétiser avec l'ouverture du guichet « solde » le 31…

Didier Perségol présente l'affiche de la 16e édition de la fête de la truffe de la Canourgue
« La trufficulture, c’est une science et c’est un mystère »

Alexandre Boudon, à tout juste 40 ans, s’est découvert une nouvelle passion : la trufficulture. Après l’achat de…

Sammie, le défi textile ambitieux de la traileuse cantalienne Noémie Goyer

À tout juste 25 ans, Noémie Goyer, enfant de la Châtaigneraie, est non seulement une spécialiste confirmée du running et du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière