« Rien que le cadre européen », promet Borne, sauf « cas de force majeure »
Dans le cadre de sa visite au Salon de l'agriculture le 27 février, la Première ministre est revenue sur les rapports entre les réglementations européenne et française, après les récentes décisions concernant les néonicotinoïdes et le S-Métolachlore : « En matière de produits phytosanitaires, nous respecterons désormais le cadre européen, et rien que le cadre européen », a promis Élisabeth Borne. Et de préciser : « Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs sauf en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée. » Au sujet de la gouvernance des AMM (autorisations de mise sur le marché) des pesticides, la Première ministre a simplement annoncé que son gouvernement « travaille aux problèmes qui subsistent dans le processus d'autorisation de mise sur le marché ». Et de citer « la mauvaise synchronisation entre les calendriers français et européen de réexamen des substances », et le « renforcement nécessaire des moyens de l'Efsa ». La présidente de la FNSEA Christiane Lambert - qui plaidait pour une reprise en main du sujet par les pouvoirs publics - estime avoir « été entendue sur la nécessité d'un changement de méthode dans les décisions ». Selon elle, la Première ministre envisagerait « une modification par la loi » afin de redonner « au politique » du pouvoir sur les autorisations de produits. « Le ministère de l'Agriculture devrait avoir un droit de regard sur les décisions de l'Anses », prévoit Christiane Lambert, alors que l'agence sanitaire assume la compétence exclusive des AMM depuis une réforme de Stéphane Le Foll en 2014.