Restaurant : Une cuisine «Bustronomique»
Charles et Mélina ont inventé un nouveau concept de restaurant gastronomique itinérant, sur route, à bord d’un grand bus à étage. Le Bus 26 sillonne les routes auvergnates et sublime les produits locaux dans ses assiettes.
Depuis un an et demi, un bus un peu particulier circule sur les routes de campagne du Puy-de-Dôme, une partie de l’Allier et de la Haute-Loire. Le Bus 26 ne transporte pas de passagers ; il propose aux ruraux (au printemps-été) et aux urbains (en hiver) de se restaurer à bord dans une salle de 26 places. Du 3 au 6 novembre, ce restaurant d’un autre genre se trouvait à St Bonnet le Froid, à l’occasion de la fête des champignons.
Unique en France
Charles Moncouyoux, chef cuisinier, et Mélina, responsable de salle, sont les créateurs de ce concept unique en France. Après un parcours professionnel dans la cuisine où il a évolué aux côtés de grands noms comme Régis Marcon et Philippe Brun en Hte-Loire ou encore Serge Vieira dans le Cantal, le jeune homme et sa compagne ont d’abord cherché à ouvrir un restaurant dans un petit village du Puy-de-Dôme ; de nombreuses mairies se sont alors portées candidates pour les accueillir. Ne pouvant les contenter toutes, «nous avons alors eu l’idée de nous déplacer» souligne Charles. Et c’est lors d’un dîner sur une péniche, à Paris, que le couple a été séduit par le concept d’itinérance sur l’eau, et pourquoi pas sur la rivière Allier ! Cette dernière n’étant pas assez calme, le jeune couple a opté pour la route, à bord d’un bus à étage réaménagé en restaurant ambulant.Le Bus 26 dispose de 26 couverts à chaque service (déjeuner et dîner). Charles propose une cuisine «bistronomique» ou plutôt «bustronimique» comme il aime le dire, à base de produits locaux frais qu’il travaille lui même dans le bus, dans sa petite cuisine de 6 m2 toute équipée ! «Je cuisine les produits que je trouve autour de l’emplacement du bus. Sachant que nous restons entre 3 et 4 se-maines dans un même village. L’Auvergne est si riche en produits agricoles et artisanaux de qualité et nous sommes là pour les sublimer. Je suis fier de défendre le patrimoine culinaire auvergnat» souligne Charles, qui, en tant que fils d’agriculteur, reste très attaché aux produits de notre terre.
Complet
Depuis l’ouverture du bus, le restaurant, installé à l’étage dans une salle climatisée avec vue panoramique, affiche toujours complet. Sa clientèle est à chaque fois conquise par l’originalité du cadre : «Le fait de se restaurer dans un bus rapproche les gens qui finissent par faire connaissance et à chaque service, c’est comme si on se retrouvait dans un salon de campagne» lance le jeune chef.Dans leur aventure hors normes, ce qui séduit Charles et Mélina c’est de venir restaurer les locaux, au plus près de chez eux et d’apporter une prestation supplémentaire sur les lieux. Charles et Mélina tiennent à ce que la présence du bus n’occasionne aucun frais supplémentaire pour la commune qui le reçoit, c’est pourquoi le bus retourne chaque soir à sa base (Châtel-Guyon-63) pour refaire ses stocks d’eau ; «quant à l’électricité, le branchement et la consommation sont au frais de l’entreprise Bus 26» explique le chef. Malgré cette contrainte, qui ne permet pas au bus de s’éloigner trop de son siège social, Charles et Mélina envisagent de s’organiser pour répondre à l’afflux des demandes qui émanent de communes plus éloignées.Même si l’aménagement et la mise aux normes du bus de 12 m de long et de 4,50m de hauteur ont induit un investissement très lourd (490 000 € HT), le jeune couple se dit chanceux d’avoir pu concrétiser son projet et s’apprête à démarrer l’année 2017 avec plein de projets en tête pour le Bus 26.
Véronique Gruber